Le pigeon dans le monde – CHEILOSPIRURA SPINOSA
Lors de l’autopsie d’un pigeon infesté par Cheilospirura spinosa, on remarque une augmentation du volume du gésier qui peut atteindre jusqu’à 6 cm de diamètre, Cet organe occupe ainsi une grande partie de l’abdomen.
Préface.
Dans les pays chauds, il arrive que les pigeons soient infectés par un parasite inconnu dans nos contrées. La plupart des vétérinaires spécialisés en pigeons n’en ont pas encore entendu parler. Il s’agit d’un parasite connu par les parasitologues sous le nom latin de Cheilospirura Spinosa. Le Dr Guillermo Panettierri de Buenos Aires nous a donné des informations intéressantes sur ce parasite. Le Dr Panettierri est un des grands spécialistes des maladies des pigeons en Argentine et est également colombophile. Nous publions donc ces informations suivies des commentaires de notre collaborateur le Prof Dr. G. Van Grembergen, qui est toujours considéré en Belgique comme le grand spécialiste de la parasitologie des pigeons.
Introduction.
Il s’agit d’un nématode de la famille des «acuariidae);. Jusqu’à présent, il n’avait jamais été décrit chez le pigeon voyageur. Ce parasite fut signalé chez les perdrix, les faisans, les cailles et les dindons sauvages. Ce parasite porte son attaque principalement au niveau du gésier où il provoque des blessures et des modifications de la fonction digestive.
Localisation.
Ce parasite se trouve sous la couche cornée du gésier, couche constituée de kératine. De plus, quelques parasites se retrouvent au niveau de la liaison entre le gésier et le proventricule succenturié.
L’agent.
Cheilospirura est un vers rond dont les extrémités se terminent par un petit orifice. La couleur est blanc rosé. Il est possible de le voir à l’oeil nu et il mesure de 1,5 à 4 cm. La femelle est plus grande que le mâle. Les oeufs sont de couleur brun gris et renferment une larve.
Mode de transmission.
Le cycle de transmission est indirect.
La présence d’un hôte intermédiaire est nécessaire, ce dernier vit dans les matières fécales et sous les nids. Cet insecte coléopotère a un habitat coprophage et doit être avalé par le pigeon pour que le cycle se poursuive.
Symptômes.
Les pigeons paraissent sous-alimentés, souffrent d’une mauvaise digestion, vomissent et ont de la diarrhée dans laquelle se retrouvent des graines non digérées. Il y a surconsommation d’eau et de plus les pigeons passent la plus grande partie de leur temps à manger. De la mortalité est observée. Dans les cas chroniques, les plumes sont déficientes suite à la mauvaise absorption des éléments nutritifs.
A l’autopsie, on remarque une augmentation de volume du gésier (jusqu’à 6 cm de diamètre) qui occupe la plus grande partie de l’abdomen. Le foie et le coeur sont donc repoussés vers la droite. La musculation du gésier présente une teinte nacrée. Après avoir détaché la couche cornée, on observe que cette dernière présente des hémorragies et des zones de nécrose. Dans les cas graves, des centaines de parasites se retrouvent dans l’épithélium kératinisé, de même que dans le mucus du gésier. La maladie se termine par la mort de l’oiseau et il n’y a actuellement pas de traitement.
Diagnostic.
a) suite à la connaissance limitée de la morphologie des oeufs de ce nématode, le diagnostic par examen parasitologique des fientes est difficile.
b) le diagnostic par autopsie et localisation de ce parasite est beaucoup plus efficace.
Prophylaxie.
1. Hygiène et nettoyage quotidien du colombier
2. Désinfection du colombier
3. Pulvérisation d’insecticide pour débarrasser les installations des insectes et notamment de l’hôte intermédiaire et couper ainsi le cycle.
4. Eloigner du voisinage du colombier, perdrix, cailles, faisans et dindons, puisque ceux-ci peuvent être également porteurs du parasite.
5. Eviter que les pigeons ne s’installent dans les parcs.
Les pigeons infectés par Cheilospirura spinosa sont maigres, digèrent mal, vomissent et présentent de la diarrhée dans laquelle se retrouvent des graines non digérées. Il y a surconsommation d’eau et les pigeons passent la plus grande partie de leur temps à manger. Dans les cas chroniques, le plumage est très déficient suite à une mauvaise absorption des éléments nutritifs.
[ Source: Article édité par Dr. Guillermo H. Panettierri – Revue PIGEON RIT ]
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Le Dr Guillermo Panettierri est un vétérinaire possédant une longe expérience mais est également colombophile. Il se trouve à la base de l’assistance médicale dans le sport colombophile en Argentine. C’est un lecteur de Pigeon Rit et dans cet article, il nous fournit des informations intéressantes sur un parasite, inconnu chez nous, du pigeon voyageur,
QUELQUES COMMENTAIRES :
Les vers ronds forment un groupe important de parasites avec de nombreuses familles. Une des familles est celle des « acariidae ». Ces représentants vivent dans la paroi de licesophage, du jabot, du ventricule succenturié et du gésier des oiseaux. Il est intéressant de signaler que l’accomplissement de leur cycle nécessite l’intervention de certains insectes. Beaucoup ne sont pas connus dans nos contrées: ils ne se retrouvent par ici que très rarement. Je ne pense pas en avoir vu pendant toute ma carrière beaucoup plus d’une dizaine et cela malgré des milliers d’examens pratiqués sur toutes sortes d’oiseaux. De plus il s’agissait souvent d’un seul sujet, trouvé par accident et sans manifestation pathologique. Je n’en ai jamais trouvé chez les pigeons, mais bien chez le poulet et les dindons au niveau du gésier sous la couche cornée (le koïlin). Grâce à un orifice dans cette couche, les vers sont en liaison avec l’intérieur (lumen) du gésier. C’est par cet orifice que les oeufs embryonnés du vers arrivent dans l’estomac et sont éliminés à l’extérieur via les fientes.
Les vers que j’ai eu l’occasion d’identifier étaient de deux sortes.
1. Cheilospirura hamulosa, sous la couche cornée du gésier chez le poulet et le dindon; comme hôte intermédiaire des sauterelles et des scarabées.
2. Dispharynx spiralis dans la paroi de l’oesophage et du ventricule succenturié de poulets, dindons et faisans. Dans la littérature internationale cette espèce est également signalée chez le pigeon. L’espèce signalée par mon collègue argentin, le cheilospirura spinosa (qui semble être très dangereuse en Argentine) n’est pas signalée en Belgique.
Ce groupe des acuariidae n’est pas un problème pour le pigeon voyageur dans notre pays. Etant donnée la manière d’élever et de soigner de nos colombophiles, je ne peux pas imaginer une infestation importante de nos pigeons par ces parasites dans notre pays.
Prof. Van Grembergen
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