Le Printemps en Hiver – L’élevage – pigeon voyageur
Le 5 décembre 2000, le thermomètre annonce qu’il fait 14 °C. Une température idéale pour l’élevage de pigeon d’hiver. Mais ne sommes-nous pas plutôt au printemps? Si l’élevage ne réussit pas dans les conditions que nous vivons, il ne réussira pas davantage en été.
Le 25 novembre nous avons unis 4500 couples à la Station d’Elevage. Le 4 décembre 80 femelles ont pondu un premier œuf. Les mâles « chassent » toujours à nid.
Dans ces conditions tout devrait bien se passer. Grâce aux conditions climatiques idéales j’espère trouver moins d’œufs clairs cette année. Il n’est pas rare d’en trouver beaucoup lors du « premier tour » à la Station.
Les mangeoires sont toujours remplies d’un mélange léger, malgré quoi les pigeons prennent trop de poids. Même à l’orge intégral le pigeon peut prendre trop de poids et grossir hors mesure. L’embonpoint est la cause principale que de nombreux œufs ne sont pas fécondés.
Le froid joue également un rôle à ce stade. Jadis à la Station d’Elevage on passait au mélange élevage, ajouté d’un peu de maïs quinze jours avant les accouplements.
Ces dernières années j’ai supprimé cette formule tant chez moi qu’à la Station.
A la Station on passe au mélange élevage quelques jours après les accouplements. Dans mon colombier personnel j’attends de le faire que les premiers œufs viennent à éclore.
Fiançailles avant l’union définitive.
A Pulderbos j’avais unis mâles et femelles le 1er novembre pour quatre jours. On ne peut s’imaginer combien ces « fiançailles » facilitent les unions définitives par la suite. J’ai opéré une vraie petite razzia dans mon colombier d’élevage cette année.
J’ai remplacé huit mâles et cinq femelles dans mes vingt couples de producteurs. Le 217/90, un de mes meilleurs géniteurs, ne m’a donné que deux jeunes en l’an 2000. Les unions avec diverses autres femelles furent improductives.
Le 323/91 donne également de bons jeunes, mais ses quatre dernières couvées avec deux femelles différentes ne produisirent rien. Je compte isoler ces deux mâles avec de jeunes femelles dans un petit compartiment et leur donner du chonilon et du folligon dans l’espoir de pouvoir encore en tirer quelque chose.
Je ne suis pas partisan d’une prise de sperme à isoler pour faire pratiquer l’une ou l’autre insémination artificielle.
Cela coûte beaucoup trop cher et entraînerait un tas de complications. Je pourrais peut être y songer s’ils persistent à ne plus rien générer, mais en attendant. Les autres pigeons éliminés m’avaient donné quelques bons jeunes, mais plus rien de valable les deux dernières années. Ainsi mon colombier de reproduction a subi une bonne cure de jouvence. On y retrouve trois fils et deux filles du 323/91 et quelques produits du 217/90.
Un tel nombre de changements, ajouté de formation de plusieurs unions nouvelles crée inévitablement nombre de problèmes à l’heure des accouplements. Comme le colombier des pigeonneaux était complètement vide, j’en ai profité pour y loger à tour de rôle – lors des fiançailles l’un ou l’autre nouveau couple.
Ainsi séparés même les plus récalcitrants s’accordent plus aisément. Comme déjà dit, lors des fiançailles les couples demeurèrent unis quatre jours.
Les couples « unis » pouvaient se favoriser avec leur casier par la même occasion.
Lorsque j’apercevais qu’un couple isolé avait signé son union je le ramenais au colombier d’élevage en liberté, alors que j’enfermais les autres occupants au casier. Toutes ces petites manœuvres ont demandé bien du temps et du travail, mais j’en fus largement récompensé lors des accouplements définitifs le 25 novembre. Il fallut bien les tenir à l’œil quelque temps, mais après le troisième jour tous les casiers restèrent définitivement ouverts.
Contrairement à 1999, tout se passe sans accrocs au colombier de veuvage. Ils peuvent choisir leur conjointe et je ne pratique pas d’éclairage, afin de ne pas activer la mue. Il fallait attendre régulièrement quelques semaines avant que tous étaient bien en place les années précédentes, mais cette année tout s’est déroulé rondement. Le climat dont nous bénéficions ne sera pas étranger à cette réussite.
[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]
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