Le standard laile pigeon voyageur
5 février 2021 Par admin

Le standard, l’aile et les accouplements – pigeon voyageur

Le standard laile pigeon voyageur

Cette illustration est extraite du livre de Somville et Vanderschelden. Elle montre la bonne position pour mesurer la longueur de l’aile de pigeon

Connaissez-vous les tribulations du savant et astronome Galilée? Après Copernic qui, avant lui déjà, avait affirmé et démontré que la terre se meut dans l’espace, il avait imaginé une théorie d’après laquelle la terre tourne sur elle-même et tourne, en même temps, autour du soleil. Ce grand savant aurait peut-être vécu des jours heureux, s’il n’avait pas divulgué sa théorie, car on alla jusqu’à l’emprisonner pour ses idées… et frappant du pied, il prononça les paroles restées fameuses: « E pur si move ! », ce qui veut dire:
« Et cependant elle se meut ! » Il fut prouvé, après coup, que Galilée avait raison. La lutte entre les partisans de la théorie des ailes et les défenseurs du standard, est devenue d’une grande âpreté. Ce qui est regrettable, c’est qu’au lieu de s’en tenir aux faits, on a été jusqu’à déclencher des attaques personnelles. M. Vanderschelden, entre autres, est monté sur ses grands chevaux vis-à-vis de moi. Il est allé jusqu’à me représenter comme désireux d’empêcher la massa de suivre les chemins nouveaux qui, selon lui, doivent donner une nouvelle orientation à la colombiculture. Il tient mordicus à sa théorie des ailes et prétend que tout ce qu’on a exigé jusqu’à présent, au sujet des muscles et des os, par exemple, n’est que « non-sens » et « bobards ». Il y a une chose qui compte: l’aile, et surtout sa longueur. Malgré les faits qui, en nombre surabondant, viennent infirmer sa théorie, il se cramponne à ses idées et ne prétend pas les modifier en quoi que ce soit. A la lumière des exemples que j’ai cités. son « E pur si move ! » ne se justifie cependant pas. Le fait qu’il y a des pigeons de 22 à 23 cm de longueur d’aile, qui se sont comportés en champions authentiques, prouve qu’il y a autre chose que l’aile. C’est ainsi que j’ai eu en mains, dernièrement, le fameux « Vooruitvlieger » (celui qui gagne des premiers prix avec avance) du redoutable champion anversois Karel Timmermans. Ce pigeon a remporté seize premiers prix en trois ans, dont la plupart avec forte avance. Il mesure tout au plus 22,5 cm. A Liège et ailleurs, j’ai passé en revue des colombiers où il n’y avait pour ainsi dire que des 25 cm d’aile, et cependant ces oiseaux ne faisaient rien de bon… parce qu’il leur manquait les autres qualités… parce qu’ils manquaient de muscles, d’organes respiratoires sains, parce qu’ils étaient trop raides, parce que leur ossature était trop forte pour leur musculature, des « camions de déménagement », comme les appelle l’ami Carl Kratz. J’ai toujours dit sincèrement aux facteurs du « Sport Colombophile » ce que je sais d’un pigeon, et maintenant que MM. Somville et Vanderschelden, dans leur livre arrivent avec une théorie qui est exagérée et même, dans un certain sens, erronée, je pense qu’il est de mon devoir de prévenir nos lecteurs qu’ils commettraient la plus grande sottise, en les suivant aveuglement et en perdant de vue toutes les autres qualités sportives d’un pigeon.



(1) Je suis d’accord que l’aile doit être en rapport avec le poids et la taille du pigeon, mais il y a d’autres choses qui sont beaucoup plus importantes. J’ai déjà mis à l’épreuve notre standard qui a paru dans cette revue, et j’ose dire tranquillement qu’il a passé brillamment les épreuves qui lui ont été imposées. Automatiquement, les meilleurs pigeons sont sortis avec le plus de points, à condition, bien entendu, d’être examinés quand ils étaient en bon état.
(2) J’ai proposé à MM. Somville et Vanderschelden de juger chacun à notre tour un lot de pigeons, eux d’après leur théorie et moi d’après le standard qui a paru dans « Le Sport Colombophile » afin de voir qui est le plus près de la vérité. Mais ils n’ont pas l’air d’y tenir. Ils doivent d’ailleurs encore démontrer, par leurs propres prouesses sportives, qu’ils ont le bon bout. MM. Somville et Vanderschelden ont encore le temps d’éclairer les amateurs et de revenir sur leurs pas. L’aile doit être en rapport avec le pigeon, mais ils ne veulent rien savoir de ce rapport. Qu’un pigeon soit grand ou petit, pesant ou léger, n’a aucune importance: ils ne voient que par des mesures fixes, qui doivent être les mêmes pour tous les pigeons. Cela ne peut pas tenir debout, car sinon, comment nos petites femelles aux ailes réduites pourraient-elles faire encore un seul prix ? Mais en voilà assez sur la question des ailes. On en parlera bien encore dans des autres articles séparés du « Sport Colombophile ». Que nos lecteurs ne se cassent pas la tête avec cela et qu’ils n’aillent pas faire des croisements avec des pigeons de fantaisie, dont l’aile mesure 30 cm et plus ! Maintenant que les accouplements sont à l’ordre du jour, je désire parler de certaines choses qui sont d’importance essentielle. Evitez la consanguinité rapprochée, pas d’accouplements de frère et soeur, père et fille. 99 fois sur 100, c’est frapper à côté du but. Celui qui fait de la consanguinité, doit inévitablement connaître le toboggan. Ceux qui prétendent cultiver la même race depuis de nombreuses années, et la garder en consanguinité rapprochée, ne disent pas la vérité. La meilleure tactique pour réussir est celle-ci: chercher une souche qui se croise facilement avec d’autres souches, et quand on l’a trouvée, la garder comme pivot précieux, autour duquel tournera toute la marche du colombier.



(3) Lorsqu’on possède une telle souche en pleine force, on la croise avec une autre, mais attention de ne pas aller trop loin et d’exiger rapidement des preuves. Le principal est que la souche d’appoint soit saine, sinon tout est irrémédiablement perdu. Par la santé, j’entends l’état irréprochable des organes de la respiration, qui garantit de bons poumons et un coeur solide. Avec des cardiaques et des malades du poumon, il n’y a rien à faire dans le domaine sportif. Il y a de ces souches dont leurs principales qualités sont la santé et leur pouvoir d’orientation affiné à l’extrême (ce que l’on remarque, quoiqu’on en dise, à l’expression de la tête et à la clarté intelligente du regard). Une chose à tenir à l’oeil aussi, est la souplesse de l’aile, car les ailes dures se transmettent inéluctablement dans la descendance et mènent le colombier à la ruine. On nous demande parfois: quel âge doit avoir un pigeon pour élever ? D’après moi, on peut accoupler ensemble deux tardifs et en retirer des produits, à condition qu’ils soient solides et sains, et âgés d’environ sept mois. Il est un fait prouvé que 80% de champions sont nés hors de pigeons d’un an, soit d’une femelle d’un an avec un mâle plus âgé, soit d’un mâle d’un an avec une vieille femelle, soit encore de deux yearlings. Il est rare qu’on élève de bons jeunes hors de deux vieux pigeons. Par vieux, j’entends que chaque membre du couple ait au moins cinq ans et commence à perdre de son poids.
(4) Voulez-vous connaître à fond vos pigeons ? Voulez-vous savoir où vous allez ? Triez vos pigeons d’après le standard paru dans « Le Sport Colombophile ». Voyez quels sont les points faibles des souches que vous cultivez et accouplez en conséquence.

Noël De Scheemaecker


Notices:

  • J. Somville et C. Vanderschelden ont publié en 1937 le livre « Aptitude au vol du pigeon voyageur ». Aujourd’hui nous parlons de qualités alaires. Il connut néanmoins un grand succès et provoqua la création d’un groupe d’adeptes de la théorie. Septante ans plus tard il est toujours des partisans de la théorie alaire comme il en est d’autres des signes de l’oeil. Noël De Scheemaecker a cependant raison de prétendre qu’il faut juger le pigeon à tous niveaux et ne pas se focaliser sur une partie du corps tel l’aile ou l’oeil.
  • Les amateurs parlent beaucoup de l’élevage en consanguinité ou en croisement, Cela nous apporte quoi? La plupart des vainqueurs de grands concours sont issus en croisement de parents également issus de produits de croisements.
  • On peut discuter à n’en plus finir des producteurs. On n’élève pas seulement de bons jeunes de parents yearlings, on peut en faire autant avec des éleveurs âgés à condition qu’ils soient bien soignés toute l’année et pas seulement pour élever leur progéniture.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

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