Le systeme respiratoire du pigeon – 2
1 juin 2020 Par admin

Le système respiratoire du pigeon – 2

Le systeme respiratoire du pigeon – 2

Dans ce deuxième article sur le système respiratoire du pigeon, je voudrais d’abord citer quelques données scientifiques intéressantes et reparler des sacs aériens. On a constaté que lors du vol la consommation d’oxygène décuple. Il en est de même pour la fréquence respiratoire (nombre de respirations par minute) mais avec un facteur d’environ 20: ainsi pour Hart et Roy la fréquence passe de 26 au repos à 487 pendant le vol, pour ensuite redevenir très rapidement normale lors de l’atterrissage. Ces mêmes chercheurs parviennent à la conclusion qu’il existe un synchronisme parfait entre la fréquence respiratoire et la vitesse de battement des ailes.. Ce qui signifie que plus les, battements des ailes sont rapides, plus le pigeon respire vite et plus le renouvellement d’air est important; c’est pourquoi un pigeon en bonne santé, qui n’est pas poursuivi, n’est pas hors d’haleine pendant le vol. Par après, les résultats de Hart et Roy ont été confirmés par d’autres chercheurs. L’on ne doit-cependant voir aucune contradiction lorsque dans la littérature d’autres valeurs sont renseignées: par exemple 560 battements d’aile pendant les premières phases de l’envol et 330 après stabilisation en vol horizontal. Il faut toujours tenir compte du fait que les conditions de travail des différents chercheurs ne sont pas toujours les mêmes: différentes races de pigeons, différences dans les poids, d’autres méthodes d’investigation…
Dans le cadre de cette étude de la respiration, je crois utile de consacrer quelques mots au problème fort discuté de la surpopulation des pigeonniers. On considère généralement 2 pigeons par mètre cube plus une bonne ventilation. Ces arguments me paraissent bien vagues, tout comme le fait que pas mal de colombophiles se font beaucoup trop de soucis à propos de la ventilation. Un pigeonnier n’est pas un vase clos comme une chambre d’appartement; ii ne faut pas perdre également de vue que le battement des ailes apporte une ventilation importante. Pour faire une parenthèse sur ce sujet, j’ai fait quelques calculs, d’un côté en considérant pour un pigeon au repos là quantité d’air inspiré (5 ml d’air par respiration) et de l’autre fa quantité d’oxygène utilisée (fixée à 56 mi d’oxygène par gramme de poids vif et par heure). Il n’en ressort rien et je dois laisser la réponse en suspens.
Cependant je veux nuancer la donnée de 2 pigeons par mètre cube s’il s’agit de pigeonneaux. Nous osions placer dans notre propre pigeonnier (2 m x 1,5 m x 3 m = 9 m2) soixante jeunes (printemps et été). Il est facilement compréhensible d’une attention particulière était apportée à la ventilation: les fenêtres restaient ouvertes en permanence. J’ai donné cet exemple non pas pour amener les colombophiles à le suivre mais bien pour montrer que chez nous les calculs ne correspondaient pas à la situation de notre pigeonnier et que cela ne nous a pas empêché de remporter de nombreux succès.Sac aerien pigeon

Système respiratoire du pigeon
1 Humérus « creux ».
2 Sac aérien interclaviculaire.
3 Trachée.
4 Sacs aériens thoraciques.
5 Sacs aériens abdominaux.
6 Poumons.



Les sacs aériens
Les sacs aériens jouent un rôle très important dans la thermorégulation. (Nous en parlerons plus en détail dans un article sur l’importance de l’eau). Cependant ce n’est pas tout: les sacs aériens ont encore toute une série d’autres fonctions: chez le pigeon nous avons (voir fig. 7):

figure 3 - sacs aériens pigeon



1) deux sacs aériens abdominaux, logés dans la cavité abdominale

2) deux sacs aériens thoracique cadaux et

3) deux sacs aériens thoracique crâniaux (les plus grands) (tous les 4 sont logés dans la cavité thoracique)

4) deux sacs aériens cervicaux (logés dans la région du cou

5) un sac aérien claviculaire (formé par la fusion au centre des sacs gauche et droit).

Les sacs aériens des cavités abdominale et thoracique entourent les entrailles d’un manteau d’air; ils fonctionnent de façon isolée et prennent donc part dans la lutte contre le refroidissement (en même temps que la couche de graisse de la peau).
Les sacs aériens cervicaux envoient des ramifications dans les vertèbres cervicales et thoraciques: cette pneumatisation rend les tissus osseux beaucoup plus légers sans en amoindrir la robustesse. Le sac aérien claviculaire a aussi différents prolongements:

a) entre les muscles de l’épaule et les pectoraux; la contraction de ces muscles rend automatique la vidange et le remplissage du sac aérien, ce qui synchronise l’expulsion d’air;
b) à l’intérieur de l’humérus qui constitue un autre exemple de pneumatisation (voir fig. tête d’humérus);
c) autour du syrinx. Un mot d’explication est nécessaire.
A l’endroit où la trachée se divise en deux bronches, se trouve le syrinx. Cette boîte à résonnance, l’organe vocal des oiseaux, contient des sortes de cordes vocales; leurs vibrations sont à l’origine de toutes sortes de bruits (voix, appels, chants). Je dois également dire que ces derniers temps le doute plane sur cette conception. Comme réaliser que le passage d’air violemment expulsé provoque la formation de sons au niveau du syrinx. Chaque entrave (par inflammation) fera diminuer le courant d’air et influencera donc le son émis. Les prolongements du sac aérien autour du syrinx sont d’autres facteurs qui peuvent également modifier la hauteur du son; ces prolongements font office de caisse de résonnance, ce qui renforce les sons émis. Il faut encore ajouter que l’intégrité absolue du sac aérien est nécessaire à un travail optimal du syrinx. C’est pourquoi la perte de la souplesse du complexe syrinx / sac aérien (chez les très vieux pigeons, il arrive parfois que cela soit aussi raide que du parchemin) puisse conduire à la perte totale de la voix ou à de l’enrouement.
Les sacs aériens peuvent également se déchirer (surtout ceux du cou et entre les muscles pectoraux) suite aux chocs ou aux blessures graves. Dans ce cas la voix disparaît également; à côté de cela, il apparaît un gonflement qui est la conséquence de l’infiltration de l’air dans le tissu conjonctif sous-cutané. Lorsque l’on perce la bulle d’air à l’aide d’une aiguille désinfectée, l’air s’échappe facilement mais après un certain temps, le gonflement revient de nouveau.
La manière la plus simple et la meilleure d’agir dans ce cas est de passer un fil de laine à travers la peau et la bulle d’air et de le laisser quelque temps en place afin de permettre au sac aérien de se réparer. Il va de soi que le pigeon en question doit rester enfermé au repos pendant une dizaine de jours.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ]

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