Leçon de la pratique n° 1 – pigeon voyageur
16 avril 2020 Par admin

Leçon de la pratique n° 1 – pigeon voyageur

Leçon de la pratique n° 1 – pigeon voyageur

Lorsque paraîtront ces lignes, ami lecteur, la saison des concours tournera déjà à plein rythme. C’est que je vous révèle toujours des choses vécues et comment j’ai agi. Je ne puis composer le passé au présent. Comme déjà dit, la traduction écrite de mes pensées n’est pas facile pour moi et je n’aime pas écrire pour ne rien dire. Je prends des notes chaque fois qu’un sujet m’inspire, mais je ne dispose pas toujours du temps voulu pour les traduire dans mes chroniques, tant la Station d’Elevage me prend du temps en début d’année.
La période « chaude » passée je puis m’y mettre. Voilà pourquoi je vous présente à ce jour ce que j’ai vécu il y a des semaines.

L’élevage hâtif.

L’élevage hâtif se passe bien.
Je pourrai sevrer les premiers pigeonneaux dans une semaine.
Je fais de la lumière au colombier d’élevage de 5 heures à 9 heures.
Je m’en suis abstenu chez les « veufs » afin de ne pas déclencher la mue et les pontes ont été bien plus tardives et espacées.
Certains couples ne sont pas encore à nid. Cela ne me préoccupe pas beaucoup.
Dès que je pourrai sevrer les premiers pigeonneaux j’enlèverai également les femelles qui ne sont pas encore à nid. Je compte les accoupler au début du mois de mars afin qu’elles puissent engager le « veuvage » à fin avril.

Cures et santé.

J’ai fait analyser les matières fécales de tous mes pigeons à la fin décembre. Diagnostic clairement négatif tant pour la coccidiose, paratyphose et la verminose. C’est ce que j’avais pronostiqué. L’hygiène suivie que je pratique me met à l’abri de tout problème de coccidiose et de verminose. Je vaccine en février mars contre la paramyxovirose et la paratyphose.

Trichomonose.

Jadis je traitais toujours mes pigeons contre la trichomonose avant de les accoupler. Mes voyageurs subissent une nouvelle cure avant le début de la saison des concours. Durant celle-ci je fais une cure de Ronidazole à 10% durant un jour et demi à deux jours, toutes les deux ou trois semaines, en début de semaine. La saison terminée les voyageurs ne reçoivent plus que de la levure de bière, de l’extrait d’ail, de la Naturaline et quelques autres produits complémentaires.
Dans le passé je donnais trois à quatre cures contre la tricho à mes éleveurs. Il n’empêche que je trouvai les jeunes du premier tour bourrés de trichomones et ce malgré la solide cure administrée aux parents avant les accouplements. Cela m’a poussé à ne traiter les parents qu’après la naissance des pigeonneaux en 1999, soit entre le premier et le 7 janvier; je pratiquais alors à la dose 3 grammes de Ronidazole au litre d’eau. Comme les pigeons boivent moins l’hiver on peut augmenter quelque peu la dose.
Quoique disposant d’un bon microscope que j’emploie régulièrement à la Station d’Elevage, je ne contrôle jamais mes pigeons pour la trichomonose et je prétendrai toujours que l’administration de cures répétées peut seule l’éviter.
L’expérience vécue au sein de ma colonie, comme dans d’autres et à la Station d’Elevage m’a appris que la trichomonose sévit partout.
Suis-je devenu nonchalant, ou ai je appris à relativer les choses, toujours est-il que je n’ai plus traité mes éleveurs après la cure de janvier ’99. Les jeunes ont bien grandi. Je leur ai passé une capsule de 62,5 mg de Metronidazole lorsque je les ai sevrés. Le pharmacien me prépare ces capsules contre la « tricho ». J’en use également pour tout nouveau venu au colombier ou pour l’un ou l’autre pigeon rentré après une longue absence.
Le matin du 1er janvier 2000 j’avais vidé mes abreuvoirs dans l’intention d’administrer une cure de sept jours, parce que j’avais la conviction que les éleveurs – qui n’avaient subi le moindre traitement en cours d’année devaient être bourrés de trichomones. J’avais déjà le pot de Ronidazole à la main lorsque je décidai de passer au contrôle microscopique avant d’agir, dans l’intention première de pouvoir noter des informations sur les retours répétés de la trichomonose.
J’eus vite fait d’aller prendre le microscope à la Station d’Elevage et je commençai par examiner trois mâles et trois femelles du secteur « veuvage ». C’est là que j’attendais le moins de trichomones parce que j’avais fait des cures à répétition jusqu’en août. Un des pigeons était bien touché, trois autres moyennement et les deux derniers étaient « vierges ». Mes voyageurs avaient plus de trichomones qu’attendu, mais ce n’était pas vraiment anormal. Je contrôlai également six éleveurs. Jugez de mon étonnement en constatant que l’un d’eux était légèrement touché, que je pus à peine déceler la présence de quelques « trichos » chez un deuxième et que les quatre autres ne portaient pas la moindre trace!
Je dispose d’un colombier avec vingt couples d’éleveurs de provenance directe de Janssen d’Arendonk. Je vais chez Louis, le cadet des frères, seul encore en vie, deux fois la semaine.
Il arrive assez régulièrement qu’il m’invite à baguer un jeune ou à injecter le vaccin anti-paramyxo à quelques pigeons. Je jouis de sa pleine et entière confiance et je crois pouvoir dire qu’il n’a aucun secret pour moi. Je puis affirmer avec certitude que les Janssen ne traitaient plus depuis de longues années contre la « tricho » ou toute autre maladie. J’ai été retirer de nombreux pigeonneaux à Arendonk ces dernières années.
Je leur administre toujours une capsule de Metronidazole contre la trichomonose avant de les mettre au colombier.
Je ne puis que regretter ma grosse erreur de n’avoir jamais examiné les pigeonneaux Janssen pour la trichomonose, sachant qu’ils n’avaient subi la moindre cure. Je ne passerai plus outre à ce contrôle avant de passer la capsule de Metronidazole lorsque je retournerai prendre des pigeonneaux à Arendonk.
Les Janssen, comme les autres, ont subi une dernière cure antitrichomones du 1er au 7 janvier 1999. Les pigeonneaux introduits en ’99 n’ont reçu qu’une seule capsule de « Metro » au sevrage.
Ils ne furent plus traités par la suite. J’ai aussi contrôlé six pigeons de ma volière « Janssen », parmi lesquels deux sujets de ’98.
A ma grande surprise tous étaient « tricho-négatifs ». Je commençais à douter de moi et de mon microscope et je sortis encore trois Janssen de la volière.
Un seul présentait quelques trichomones; les deux autres étaient « propres ». Résumé de mes récentes expériences: peu de trichomonose chez les éleveurs, mais un « plein » chez les voyageurs. J’allais oublier: en contrôlant trois de mes voyageuses non encore accouplées, je les trouvai « négatifs » tous les trois.

Conclusion.

Je ne puis expliquer le pourquoi de mes divers constats.
J’ai toujours été convaincu que la trichomonose réapparaît à répétition, même si les pigeons n’ont pas de contacts avec d’autres.
C’est pour cette raison d’ailleurs que je ne me servais quasi jamais du microscope dans ma colonie.
Je sais maintenant que j’étais dans l’erreur et je consulterai régulièrement le microscope à l’avenir. Suite à mes troublantes constatations, les abreuvoirs étaient demeurés vides durant deux heures. Les voyageurs durent être traités, mais je ne savais comment faire pour les éleveurs et les Janssen.
Devaient-ils y passer également ou non? J’ai finalement administré une cure générale du 1er au 7 janvier.
Je ne puis dire si c’était la meilleure solution pour les éleveurs. Mais j’ai pris la ferme décision de suivre l’évolution de la trichomonose avec une attention soutenue à l’avenir.

[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]

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