19 avril 2020 Par admin

L’élevage Hivernal – 2 – pigeon voyageur

Produits Comple Mentaires

Certains colombophiles dépensent plus pour les produits complémentaires ou des médicaments que pour la nourriture. Soyons honnêtes: les produits complémentaires ont certainement leur utilité mais ils ne doivent pas jouer de rôle primordial.

Il y a quelques temps, je suis allé dans un magasin spécialisé pour animaux des environs et ce qui m’a frappé immédiatement en y pénétrant, c’est l’abondance des produits. Toutes ces choses en rapport avec les animaux s’y trouvaient. Cela allait d’un hameçon à une niche, en passant par toutes sortes d’aliments pour de nombreuses espèces d’animaux. Les rayons des produits complémentaires ont le plus souvent beaucoup de succès et de cela j’ai eu l’occasion de m’en rendre compte quelques instants plus tard. Un jeune colombophile, entre 30 et 40 ans, déposa sur le comptoir 3 billets de 2.000 FB. Or comme il n’a pris qu’un sac de mélange mue, j’ai supposé qu’il avait un nombre réduit de pigeons pour passer l’hiver. Par contre, le nombre de produits complémentaires et supposés complémentaires qu’il emmena, m’intrigua.
Il avait dépensé dix fois plus en produits qu’en nourriture!

Ne me comprenez pas mal, les produits complémentaires sont certainement valables, mais ne doivent pas jouer un rôle primordial. La question que tout le monde se pose est naturellement: que va faire ce colombophile avec tous ces produits? Est-ce cela sa vision de l’assistance médicale et de la préparation de l’élevage hivernal? Qu’est-ce qui l’inspire pour donner une cure aveugle contre la trichomonose en combinaison avec une cure contre la coccidiose pendant la mue?
Pourquoi effectuer une cure aveugle contre les vers, qui de plus est dangereuse pour les plumes. De tels schémas de traitements ne rendent-ils pas le sport colombophile trop coûteux?
La première semaine d’octobre est en pratique très calme en ce qui concerne l’examen des pigeons. Cependant, il y a toujours les clients « assidus ».
Il s’agit de colombophiles qui font toujours contrôler leurs pigeons vers le 1 er octobre.
D’ailleurs je me suis rapidement rendu compte qu’un de nos meilleurs joueurs de la saison était très attaché à ce contrôle.
A ma question de savoir pourquoi, sa réponse fut courte et claire: « une bonne mue est synonyme de bon élevage ». Cela se passait il Y a 10 ans et j’ai eu souvent l’occasion de réfléchir à ces paroles. Cette façon de voir fait elle la différence entre un champion et un amateur quelconque?
Un vétérinaire ne défendra jamais une cure aveugle, cela est logique. Je comprends également qu’un colombophile ne peut pas se rendre chaque mois chez son vétérinaire mais cependant nous ne devons pas oublier que la saison 2001 commence avec la mue et l’élevage. Un contrôle pendant cette période est donc conseillé. Le premier contrôle doit se passer au colombier et être fait par le colombophile.
Autrefois nous étions obligés de renseigner chaque numéro de bague sur la liste au colombier.
Cela avait l’avantage que chaque pigeon devait être pris en mains.
J’ai gardé cette habitude et je contrôle chaque pigeon individuellement.
Santé, embonpoint, couleur des morilles et de la gorge, état d’avancement de la mue, présence ou absence de parasites dans le plumage, la bague ne serre-t-elle pas trop fort, les femelles n’ont-elles pas l’utérus enflammé. Après cette première sélection, le côté médical peut intervenir.
Les problèmes éventuels sont approfondis et examinés.
A côté des examens de routine (examen parasitaire des fientes et de la salive), il est très intéressant de faire faire un examen pour la paratyphose. Surtout s’il y a eu des problèmes autrefois ou s’il existe un doute. Alors un examen bactériologique est conseillé.

Suivant le résultat du check-up approfondi, il est possible de savoir s’il est nécessaire d’effectuer des cures ou de se contenter de traiter quelques pigeons à part. Juste avant l’accouplement, les pigeons reçoivent pendant 5 jours une préparation de mise en condition avec des acides aminés, des minéraux, des protéines, des vitamines et composés énergétiques.
Des minéraux pour la coquille, des vitamines pour la fertilité, des acides aminés et des protéines pour la constitution de l’œuf. Les pigeons sont excités par les éléments énergétiques et ont envie de s’accoupler. De sorte que tous les couples se retrouvent en un minimum de temps dans les nids. Il faut être attentif pendant la 2ème semaine après l’accouplement.
Si une femelle reste sur le nid et qu’après 2 jours aucun œuf n’est pondu, un contrôle doit être effectué. Une femelle qui reste ouverte trop longtemps risque d’avoir une infection de l’utérus. Des germes pénètrent à l’intérieur (cela est de plus favorisé par l’accouplement).
Il est donc conseillé de stopper immédiatement cette infection autrement les femelles touchées seront perdues pour l’élevage futur suite à l’infection de l’ovid(lcte. En effet, l’infection continue de se propager et la femelle garde une grande « ouverture ». Parfois la femelle guérit mais il se forme du tissu cicatriciel de sorte que la femelle devient stérile. Parfois, d’autres femelles ont formé un œuf, mais tardent à le pondre.
Il faut alors procéder à une injection avec un produit stimulant les contractions de l’utérus. Cela fait parfois des miracles. Cependant si l’œuf n’est pas pondu malgré l’injection, il faut effectuer une césarienne pour extraire cet œuf.
Cela dépend de la taille, de la position et de la structure de l’œuf. Le 2ème œuf est normalement pondu 40 à 48 heures après la ponte du 1 er œuf.
Il est donc préférable de contrôler les femelles également après la ponte du 1 er œuf, car c’est parfois le 2ème œuf qui reste « accroché ». Après la ponte du 2ème œuf commence l’attente jubilatoire des colombophiles.
Le départ de la saison 2001 est donné.

[ Source: Article édité par Dr. Johan Nijs – Revue PIGEON RIT ]