hivernal pigeon
25 octobre 2020 Par admin

L’élevage hivernal – pigeon voyageur

hivernal pigeon

En Belgique, nous pratiquons de plus en plus l’élevage hivernal. Autrefois, cela était uniquement le fait des spécialistes à jeunes et des « petits » pigeonniers. Aujourd’hui, au contraire, presque tout le monde a déjà élevé une tournée de jeunes précoces. Mais pourquoi donc élever en hiver alors que cela comporte plus de difficultés et donc par conséquent plus de risques?
Pour nous les Belges, la réponse est très simple mais pour beaucoup d’étrangers, l’élevage hivernal semble contre nature et étrange. Par exemple, en Allemagne, les amateurs colombophiles n’ont rien à espérer d’une tournée de jeunes nés en hiver. La plupart des sociétés organisent seulement quelques concours (pas plus de quatre) pour jeunes pigeons et cela très tard dans l’année. Ils entraînent leur première tournée fin août ou début septembre et la jouent au maximum à 250 km. ll n’y a donc aucune raison à ce qu’ils élèvent une tournée en plein hiver.
D’autant plus qu’il y a en Allemagne beaucoup plus de rapaces que chez nous. C’est à un tel point, qu’à beaucoup d’endroits il n’est pas possible de lâcher les vieux pigeons avant le mois d’avril. Les jeunes pigeons précoces qui commencent à voler au mois de février et au mois de mars sont donc uniquement de la viande pour les rapaces.

Avantages des jeunes précoces.
Le jeu avec les pigeonneaux a beaucoup évolué en Belgique et prend de plus en plus d’importance. A la mi-mai, les concours pour jeunes débutent. En Allemagne, à la même époque, les jeunes viennent à peine d’être sevrés. Pour pouvoir participer si tôt dans l’année aux concours pour jeunes, nous devons absolument posséder une tournée de jeunes hâtifs qui seront âgés d’au moins 3 à 4 mois lorsque ces concours débuteront. Déjà à la mi-juin nos jeunes pigeons participent à des concours d’une portée de 350 à 400 km. Au mois de juillet, nous les enlogeons sur des distances de 500 km. Au mois de septembre, il y a deux concours nationaux sur La Souterraine, La Souterraine représente pour moi un vol de plus de 600 km. Ces deux dernières années nous avons encore enlogé des pigeons sur Brive à la fin du mois de septembre. Brive est situé à une distance d’environ 700 km d’Anvers. A ce Brive, les pertes en pigeonneaux sont chaque fois importantes. Je ne suis pas partisan d’imposer de telles distances aux pigeonneaux.
D’autant plus que je pense que ce concours est organisé beaucoup trop tard dans la saison. Je pense que le temps plus que la distance est responsable des pertes. Beaucoup de colombophiles enlogent également leurs moins bons pigeons…
On ne sait jamais, la chance peut sourire aux intrépides. Un vainqueur national sur Brive vaut vite un demi-million. L’amateur qui s’intéresse au jeu des pigeonneaux est en réalité obligé d’avoir des jeunes hâtifs. Les jeunes nés au mois de mars ou d’avril ne peuvent pas être enlogés sur 400 km à la mi-juin. Au contraire à cette époque les jeunes nés en hiver peuvent être joués sur le nid ou au semi-veuvage. En d’autres termes on peut les motiver beaucoup plus fortement et beaucoup plus tôt.
La mue est encore un avantage important des jeunes d’hiver. Quelques jours après le sevrage, les hâtifs commencent par muer les petites plumes du cou et les petites plumes de couverture. Au contraire, les pennes muent beaucoup plus lentement que chez les pigeons nés plus tard dans l’année. Au mois de juillet et d’août, quand le jeu à pigeonneaux bat son plein, les jeunes précoces sont mieux emplumés que ne le sont leurs congénères plus jeunes de quelques mois.

Préparation pour l’élevage hivernal.
Le 25 novembre est traditionnellement la date pour accoupler les reproducteurs. Si la ponte se déroule normalement, les premiers jeunes seront bagués à partir du 1 er janvier. A ma société, l’on peut faire l’acquisition des nouvelles bagues le 31 décembre après le 12ème coup de minuit. J’ai été à plusieurs reprises chercher les bagues peu après minuit. Et ainsi, pendant que la plupart des gens étaient encore occupés à faire les quatre cents coups, je baguais avec beaucoup de difficultés et à l’aide de vaseline mes premiers jeunes de l’année.
En fait, les pigeons ne demandent aucune préparation spéciale pour élever en hiver.
Il y a seulement un peu plus de travail. L’eau de l’abreuvoir gèle et il fait froid et désagréable au pigeonnier. Pour les pigeons, cela n’est pas un obstacle insurmontable.
Une santé parfaite est une absolue nécessité. Il est également important que les couples soient séparés depuis au moins trois mois. Les pigeons qui ont élevé jusqu’à la mi-octobre ne peuvent pas être réaccouplés fin novembre. Il n’est pas indispensable d’éclairer pour pratiquer l’élevage hivernal mais celui qui peut donner quelques heures de lumière supplémentaire de préférence le matin, obtiendra une ponte plus rapide et plus régulière.
Pour les reproducteurs la lumière ne représente pas un inconvénient. Par contre il faut donner aux voyageurs le moins de lumière artificielle possible car autrement ils commenceraient à muer plus tôt. La même chose est valable pour les jeunes précoces. S’ils reçoivent beaucoup de lumière artificielle, ils commencent à muer beaucoup plus rapidement leurs pennes. Le colombophile n’est pas maître du temps et de la température. Dès que les oeufs sont pondus, cela n’a d’ailleurs plus d’importance. Pendant la couvaison et le gavage des jeunes, il peut faire froid. Cela ne peut faire aucun dégât. A la Station d’Elevage, nous élevons de beaux pigeonneaux dans des volières en plein air. Même par des températures de -15° à -20′ les jeunes poussent comme des petits choux, sans chauffage. J’aime cependant que le temps soit doux lors de l’accouplement. Il ne peut surtout pas être brumeux et humide car alors les pigeons sont blottis les uns contre les autres, toutes plumes érigées.
Le pigeonnier est sans vie. Par contre, si lors de l’accouplement, les pigeons bénéficient d’une semaine de temps agréable et doux, l’élevage hivernal réussit toujours. Si les pigeons sont bien partis, rien ne les empêchera de mener à bien leur couvée et d’élever leur progéniture en-dehors de la période normale.

[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ] 

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