Les acquis de l’expérience – pigeon voyageur
Lorsque les pigeons n’aiment pas de voler il y a quelque chose qui cloche. La plupart du temps ce sont les voies respiratoires qui sont handicapées. La cause réside souvent dans le colombier même, c.-à-d. un manque de circulation de l’air, donc une pénurie d’oxygène.
Débutant: Lors de notre dernier dialogue tu m’avais dit qu’il est intéressant de parler des acquis de l’expérience qui s’ajoutent aux instincts. J’ai réfléchi à tes paroles … et je me suis demandé si les instincts innés existaient bien, mais qu’en fait les instincts n’étaient autre chose que l’accumulation des acquis de l’expérience à travers l’évolution pendant des milliers d’années et de générations.
Victor: Là, cher ami, tu vas avoir les scientifiques contre toi, qui eux parlent des instincts innés et des acquis de l’expérience qui ont suivi par après.
La question se pose de savoir si les acquis de l’expérience deviennent héréditaires … comme les instincts. Et alors on ne doit plus parler d’instincts, mais d’acquis de l’expérience. Il s’agit donc de savoir si les instincts sont à la base, c’est à dire s’ils sont la cause des acquis de l’expérience.
Débutant: Tu entres là dans un domaine qu’on pourrait appeler « philosophique », c’est-à-dire le domaine des causes des choses.
Victor: En effet. Car nous ne pouvons nous imaginer n’importe quelle chose qui n’ait pas une cause. Et là, nous rejoignons le philosophe grec Platon, pour qui tout avait une cause, excepté la cause qui n’avait pas de cause et qu’il nommait Dieu. Cet immense esprit – le plus grand dit-on que le genre humain ait connu – nous ramène à nos pigeons.
A ce propos je dois admettre que ce qui intéresse le colombophile est de savoir comment il peut utiliser ce que j’appellerais le mélange de l’instinct et des acquis de l’expérience, sans nous approfondir sur le problème des causes et de l’hérédité des acquis de l’expérience.
Débutant: Nous avons déjà parlé de ce qu’on appelle l’instinct de groupe, l’instinct parental, l’instinct de combativité, l’instinct du territoire, l’instinct de jalousie, qui tous reviennent à l’instinct de l’individu et de l’espèce.
Victor: Je crois qu’il faut ajouter à cela l’apport de l’intelligence chez le pigeon. Ernest Duray me disait qu’il fallait élever de pigeons intelligents. Notre meilleur pigeon actuelle « Fils Perdu », comme nous l’appelons parce que lors d’un désastre il est revenu après huit jours après avoir remporté le 16e prix sur Châteauroux, est un pigeon dont notre bon soigneur Gert me disait: le « Fils Perdu » voit tout. La tête est toujours en mouvement pour voir ce qui se passe autour de lui. Je crois que cela est une qualité qu’un colombophile ne peut négliger. Il y a parmi les pigeons des « Hercules », des beaux types « standard » qui physiquement sont parfaits, mais chez qui dans la tête il ne se passe rien.
Débutant: Cela me paraît évident, car le colombophile qui n’a que de tels pigeons est sur la mauvaise voie. Il croit avoir des bons pigeons parce qu’ils sont beaux, mais ils ne se classent pas … d’après leur « beauté »!
Victor: Ici nous nous trouvons devant un point crucial dont dépend pour 100 % le succès d’un colombophile, c.-à-d. la sélection par le panier, dont on dit avec raison qu’il est le seul connaisseur infaillible du pigeon.
Débutant: Pourtant je me pose la question: Comment se fait-il que les années ne se ressemblent pas quant aux succès remportés par les mêmes pigeons.
Victor: Ce n’est pas difficile à expliquer. Il y a la santé et la forme qui peuvent entrer en ligne de compte pour expliquer le succès ou l’insuccès d’un pigeon. La santé n’est pas difficile à observer. Lorsque par exemple les veufs ou les pigeonneaux n’aiment pas de voler il y a quelque chose qui cloche. La plupart de temps ce sont les voies respiratoires qui sont handicapées. La cause réside souvent dans le colombier même, c.-à-d. un manque de circulation de l’air, donc une pénurie d’oxygène.
Ernest Duray me disait qu’il fallait élever de pigeons intelligents. Un pigeon doit être curieux. Sa tête doit être en mouvement pour voir ce qui se passe autour de lui.
Débutant: Tes pigeons sont actuellement dans l’ancien colombier d’André Roodhooft, où l’aération est parfaite, mais je constate que tes succès sont assez moyens. Pourtant tu connais tous les trucs pour exploiter au mieux les instincts et les acquis de l’expérience de tes pigeons. Serait-ce ton âge avancé?
Victor: Pas du tout. J’ai d’ailleurs un très bon soigneur, le jeune Gert, colombophile dans l’âme. Mais tu sais que j’ai dû recommencer à zéro il y a deux ans quand nous avons supprimé notre ancien colombier à Schoten, et avons dû redémarrer avec des jeunes. J’ai maintenant huit vieux veufs et une douzaine de yearlings, avec lesquels je tâcherai de me défendre. L’avenir … je n’en parle pas. J’espère pourtant que mes pigeons me donneront encore beaucoup de satisfaction …
s’il plaît à Dieu !
[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ]
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