Les antibiotiques et l’ail – pigeon voyageur
Débutant:
Nous avons parlé, il y a peu, de ce qu’il fallait et de ce qu’on pouvait « donner » à ses pigeons pour les tenir en bonne condition et améliorer leur condition physique. Lorsqu’on conduit ses pigeons chez le vétérinaire, quand on « croit » qu’ils ne sont pas en excellente santé, celui-ci a souvent recours aux antibiotiques. Jamais il ne conseille au colombophile de servir de l’ail à ses pigeons. C’est à penser que celui-ci n’a aucun effet sur les pigeons. Qu’en penses-tu?
Victor:
Parlons d’abord des antibiotiques, ensuite nous parlerons de l’ail. Dans une brochure, éditée par l’Université d’Anvers, où on traite de microbiologie, le professeur Herman Goossens pose la question: « Les bactéries emporteront-ils la victoire sur les antibiotiques »? Le professeur Goossens est chef du laboratoire de microbiologie à la Clinique Universitaire d’Anvers. L’article est particulièrement intéressant mais j’éviterai de citer des passages scientifiques que j’ai moi-même parfois difficile à comprendre.
Débutant:
Merci cher maître, car je n’ai pas la bosse scientifique et je ne comprends pas ces termes compliqués que les scientifiques utilisent. Mais je te pose une question fort simple: « Est-il vrai qu’en servant des antibiotiques au pigeon, on affaiblit celui-ci? »
Victor:
Voila une question intéressante. Tout d’abord je dois te dire que les antibiotiques, soi-disant servis pour éradiquer une infection, n’ont pas toujours l’effet qu’on espère. Pour la bonne raison qu’ils doivent combattre dans l’organisme des bactéries de plus en plus « résistantes ». Et cette lutte est de plus en plus difficile. La conséquence est évidente: certains antibiotiques, puisqu’ils ne détruisent pas les bactéries nuisibles, que font-ils? Ils détruisent des bactéries utiles dont notre organisme a besoin. Celui-ci, au lieu de voir son état s’améliorer, est affaibli par les antibiotiques inadéquats qu’on lui a donnés. C’est le diagnostic qui est difficile à poser.
Débutant:
Je sais que les antibiotiques n’ont aucune prise sur les virus. Or ce sont eux qui sont les plus nuisibles à nos pigeons. Il n’y a que la vaccination qui puisse protéger l’organisme contre tel ou tel virus. Les colombophiles disent que chez leurs pigeons c’est la « tête » qui est malade.
Victor:
En fait il s’agit alors du coryza herpétique, en d’autres mots d’une inflammation des voies respiratoires supérieures causée par l’herpesvirus. Contre celui-ci il n’y a pas encore de vaccin ni de remèdes efficaces. Souvent les antibiotiques utilisés contre le mal de tête sont là pour combattre les bactéries compliquantes de l’herpesvirus. Malheureusement ces bactéries sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques utilisés. Le seul remède vraiment efficace consiste à augmenter la résistance naturelle du pigeon. Par exemple en exposant le pigeon à une oxygénation au maximum. Le manque de circulation d’air dans un colombier est souvent à l’origine de ce que les colombophiles appellent « tête malade ». Le meilleur moyen pour augmenter la résistance naturelle des pigeons, c’est de les mettre – en dehors de la saison sportive – dans une volière ouverte. Certains colombophiles le font d’ailleurs chaque année et vous diront que c’est excellent.
Débutant:
Tu parles maintenant d’une infection virale. Mais les bactéries ne sont-elles pas utiles aux pigeons?
Victor:
Dans le corps du pigeon les bactéries sont indispensables pour le bon fonctionnement des fonctions digestives et par conséquent à une nutrition efficace de l’organisme par le sang. Vouloir combattre les bactéries nuisibles par des antibiotiques devient de plus en plus difficile du fait que les bactéries deviennent de plus en plus « résistantes ». On se trouve donc devant un mur, il ne fait aucun doute qu’en fin de compte ce sont les bactéries qui auront le dessus. Le professeur Goossens estime que d’ici une dizaine d’années la victoire totale des bactéries sera inéluctable.
La saison sportive est pour la plupart d’entre nous terminée. Donnez-vous la peine ou ayez le courage d’examiner si les antibiotiques que vous avez donnés à vos pigeons avant ou pendant la saison sportive, ont apporté le résultat que vous escomptiez. Dites-vous bien qu’une bonne volière bien exposée, dans laquelle vous mettrez vos pigeons durant l’hiver, est le meilleur moyen pour augmenter leur résistance naturelle. Et c’est de cela que nos pigeons ont surtout besoin aujourd’hui!
Débutant:
Tu lances donc un appel aux colombophiles et veut les convaincre de se méfier des antibiotiques?
Victor:
En effet, car ils contribuent ainsi sans le savoir à l’augmentation de la résistance des bactéries et affaiblissent ainsi la lutte contre des bactéries nuisibles. Une prochaine fois nous parlerons d’un antibiotique naturel « l’ail ».
[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ]
Pour vous abonner au Magazine PIGEON RIT – Cliquez sur le bouton ci-dessous !
Les antibiotiques – n°1 – pigeon voyageur
Les antibiotiques – n°2 – pigeon voyageur