Les antibiotiques – n°3 – pigeon voyageur
L’éminent docteur vétérinaire Luc Devriese écrit à la page 177 de son livre (11) très instructif: « La valeur des administrations antibiotiques dans un but soi-disant « préventif’, le jour après la rentrée des concours, est fort discutable. On travaille à l’aveuglette en essayant d’éviter qu’une maladie bactérienne se déclare, dont on ne connaît même pas l’agent pathogène. C’est très frustrant. Ces cures « préventives » ne pourraient se justifier que dans des cas exceptionnels, par exemple après des concours très durs quand les pigeons ont dû rester longtemps dans les paniers. »
Je me réjouis de pouvoir citer ce texte, qui a été écrit « in tempore non suspecta ».
Surtout parce que les commentaires viennent d’un éminent homme de science de l’Université de Gand. Comme je suis en contact constant avec plusieurs champions, je dois, à mon grand regret, constater que certains ont de plus en plus tendance à multiplier l’usage de médicaments « miracle », dont les antibiotiques. Pourtant l’expérience leur a prouvé qu’une colonie peut très bien marcher avec un minimum de médicaments administrés quand nécessité il y a. ‘ Cette évolution déplorable est probablement causée’ par un manque d’information honnête, qui ne cite que les avantages mais « oublie » les inconvénients.
L’éminent docteur Devriese n’est certainement pas le seul à déplorer ces abus.
On peut cependant se demander si ceux, qui exploitent à fond la colombophilie à l’heure actuelle, ne tueront pas la poule aux œufs d’or. Si on continue de la sorte, on mettra la colombophilie sur une mauvaise piste à sens unique. ‘ Quand j’apprends par exemple indirectement, qu’un grand champion, qui est fort peu intéressé par le jeu à pigeonneaux, utilise pour ses jeunes des granulés pour poules pondeuses, dans lesquels il y a probablement des antibiotiques mais certainement des coccidiostatiques, on peut se poser la question si le sympathique bonhomme se rend parfaitement compte de ce qu’il fait. D’après ce qu’on m’a dit (lui ne m’en a pas parlé), le but poursuivi serait le suivant: empêcher que ses jeunes pigeons ne deviennent malades, ce qui a un effet bénéfique au moment des vols d’entraînement, causant moins de pertes.
Seulement, il y a anguille sous roche. Le docteur Curt Vogel ne cite pas seulement les ‘antibiotiques comme médicaments immunosuppressifs mais aussi certains coccidiostatiques. Même un vétérinaire allemand, qui a fait un beau livre bien illustré, qui déborde cependant de publicité pour ses propres produits, a eu l’honnêteté d’écrire qu’une faible infection à la coccidiose ne doit pas être traitée parce que cela permet au pigeon de produire des anticorps.
Une bonne prophylaxie contre la coccidiose est de veiller à ce que le plancher du colombier soit toujours bien sec !
On doit surtout éviter une forte humidité à certains, endroits qui peuvent devenir des centres d’incubation très dangereux.
C’est la raison pour laquelle certains champions belges mettent Une assiette sous l’abreuvoir. Un truc simple mais efficace.
Au début des années septante, je me suis régulièrement rendu à l’Université de Gand où j’ai eu le grand plaisir de rencontrer l’ingénieur Remi De Schrijver, qui était spécialiste de la nutrition animale. Déjà à cette époque nous nous sommes entretenus au sujet des coccidiostatiques ajoutées à la nourriture destinée aux poules pondeuses.
[ Source: édité par M. VICTOR VANSALEN – Livre “Les Champions révèlent” ]
Monsieur Victor Vansalen né le 24/02/1926 à Machelen, † décédé le 14/04/2015 à Vilvoorde
C’est un grand honneur et un grand plaisir pour nous de rendre hommage à son exceptionnel engagement envers la colombophilie.
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