A travers les mailles du filet – pigeon voyageur
22 avril 2020 Par admin

A travers les mailles du filet – pigeon voyageur

A travers les mailles du filet – pigeon voyageur

Je ne m’attarderai pas sur l’influence maléfique de la peste aviaire sur le déroulement de la saison 2003. Je ne puis émettre pour seul avis que: « Plus jamais cela ! » Le sport colombophile devrait jouir de dispositions et de règles spéciales en cas de peste aviaire, afin que le pigeon de sport puisse passer à travers les mailles du filet des restrictions contre un mal qui ne le touche pas.
Le chroniqueur colombophile n’écrit pas de gaieté de cœur en temps de peste aviaire.
Individualiste par nature, le colombophile s’intéresse principalement à sa colonie. Seul le touche le sort qu’on lui réserve. La solidarité n’a pas court en ces jours noirs. Pourquoi reprocher aux collègues non frappés par l’épizootie de goûter au plaisir de leur hobby parce que ceux des régions infestées en sont privés temporairement? Mais, ne risquez pas de tenir ce propos aux victimes des règles de sécurité. Certaines ont une toute autre conception de la situation.
Pourquoi argumentent-ils de la solidarité en leur faveur, alors qu’ils ne la conçoivent pas au profit d’autrui?

Obscurité au « veuvage » ?
Le projet de reculer le calendrier vers le mois d’août mérite notre attention. Bien qu’il ne m’emballe pas, surtout pour les « veufs » et ce pour une cause évidente.
Les veufs (et les femelles jouées au veuvage) qui ont jeté la quatrième rémige perdent la forme. L’ardeur sexuelle baisse et la grande mue débute lentement. Les hormones du pigeon jouent au ping-pong, avec des hauts et des bas. A la mi-août je dispose régulièrement de « vieux » aptes à être engagés dans les concours, mais les yearlings muent généralement une à deux semaines plus tôt que leurs aînés. L’un ou l’autre vieux peut toujours avoir gardé sept plumes à la fin du mois d’août. C’est la raison pour laquelle j’engage quelques femelles « à nid » en août. Les plus malins auront probablement fait l’obscurité au colombier des « veufs » pour s’adapter à la situation créée par la peste aviaire. De cette manière les veufs restent bien en plumes et il est possible de les avoir bien en forme au moment voulu. Je ne suis pourtant porté pour la pratique de l’obscurité chez les veufs.
J’ai appris que les premiers concours ne se déroulent pas trop bien pour les veufs « obscurcis ».
Laissons tenter l’expérience à qui croit à son apport. Si la pratique de l’obscurité s’avérait nécessaire pour les vieux au veuvage, nous trouverions bien le moyen de nous y faire. Retenons surtout que le recours à un système de jeu est plus efficace que le recours à tous les produits dont les vendeurs affirment qu’ils sont tous les meilleurs du monde …

 

Nous vendons du rêve …
Quel que soit le système adopté, le pigeon demeurera toujours au centre du débat. Nous pourrons faire d’un sujet moyen, un pigeon capable de se classer régulièrement dans les prix, alors qu’il n’apparaîtrait jamais au résultat s’il n’était pas traité de bonne façon. Les amateurs qui s’efforcent cependant à trouver un bon système de jeu ne se content pas de sujets capables seulement de se classer. Ils veulent des sujets capables de faire la course en tête et même les meilleurs parmi ceux-là. Les bons amateurs connaissent parfaitement l’effet du système sur le pigeon. Ils savent aussi pourquoi le crack arrive toujours avant son voisin de casier. Les gens se laissent cependant toujours séduire par l’offre de gros sous, même s’ils n’en éprouvent pas un réel besoin. Ils se disent qu’ils pourront élever un autre crack. Mais de quels pigeons? De ses parents, qui ont pris de l’âge, de ses frères et sœurs?
Tout est possible. Un crack ne devient pas toujours un bon reproducteur, bien que ses chances de réussite sont plus grandes, certainement si on lui présente un nouveau partenaire de temps à autres.
Quelle classe serait celle du pigeon actuel si nous n’avions pas exporté vers le pays du Soleil levant la majorité de nos cracks? Bon nombre de grands, comme de petits amateurs ont sombré dans le déclin pour avoir vendu la base de leur souche. Certains d’entre eux osent cependant poser la question:
« Ces acheteurs savent-ils bien y faire? Sont-ils capables d’en tirer un maximum ? »
Il ne faut pas débourser de grosses sommes pour acquérir « la main » colombophile. On a coutume de prétendre qu’on a ce don … ou qu’on ne l’a pas. Parfois on peut aussi apprendre le métier (si je n’écrivais pas cela, nous ne gagnerions plus de nouvelles recrues pour notre sport).
Les acheteurs réussissent généralement bien avec les cracks qu’ils s’approprient. Si pas en première, plutôt en deuxième, troisième et même quatrième génération, surtout lorsque les cracks européens sont croisés avec les cracks locaux. Tout est manière de s’adapter. Le sport colombophile se pratique de manière différente, de régions à régions, selon les différentes conditions climatiques, les reliefs que les pigeons doivent survoler, etc. La remarque concernant la réussite en deuxième et troisième génération vaut aussi lorsque l’on acquiert des pigeons.
Lorsque l’on est arrivé en troisième génération, on peut dire que le pigeon introduit n’est mathématiquement plus que pour 12,5 % dans sa descendance. Cependant, je n’ai jamais vu un pigeon avec sept arrière-grands-parents au lieu de huit. A moins qu’un même pigeon n’apparaisse plusieurs fois dans le pedigree: Je tiens cependant à vous dire que je m’intéresse uniquement aux parents et aux grands-parents quand j’achète et lorsque je l’accouple. Plus on remonte dans les générations, plus il faut de fantaisie, pour ne pas dire de rêve. Un courtier en pigeons m’a dit un jour: « Nous vendons plutôt du rêve que des pigeons. « 
Et je puis vous dire que ce n’est pas le premier venu.

[ Source: Article édité par M. P.Philippens – Revue PIGEON RIT ]

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