4 juin 2020 Par admin

Les organes des sens (1) – pigeon voyageur

L’équilibre.

L’oreille interne de pigeon comporte également près de la cochlée un autre organe des sens responsable de l’équilibre. Cet organe est constitué chez les oiseaux, comme chez les mammifères, de 3 canaux semi-circulaires rangés en trois plans perpendiculaires .(voir figure: l’oreille interne). Ces canaux contiennent un liquide qui se met en mouvement lorsque la position de la tête change. Ce liquide va à son tour exciter les cellules spécialisées des canaux semi-circulaires et informer l’animal, à tout moment de sa position dans l’espace et de la position de la tête par rapport aux autres parties de son corps.
L’équilibre est très important pour chaque animal dans sa vie quotidienne et plus spécialement pour les oiseaux, par exemple quand ils traversent à grande vitesse l’atmosphère.
ll arrive parfois que l’équilibre du pigeon soit déficient suite à une inflammation de l’oreille-interne, inflammation provenant d’une autre partie du corps; je pense ici à la variole, la paratyphose et la paramyxovirose. Les symptômes sont essentiellement nerveux, au torticolis, pour lequel, il existe uniquement dans la paramyxovirose une possibilité dé guérison complète.
On s’est souvent posé la question de savoir si le pigeon faisait appel à ses sens de l’audition et de l’équilibre pour pouvoir s’orienter. A ceci une réponse exacte à 100 % ne peut pas encore être donnée.

Comme nous l’avons vu dans un article antérieur les pigeons sont sensibles aux infra-sons. Comme ces derniers peuvent être émis sur de grandes distances sans s’affaiblir, l’hypothèse qu’ils constitueraient une aide à l’orientation e été émise. Peut-être les pigeons peuvent-ils de cette manière localiser sur de grandes distances la source des infra-sons, qui se propagent lors de violents orages et de tempêtes magnétiques: ce qui leur permettrait éventuellement d’éviter ou de contourner pareils obstacles lors de leur vol de retour.
Comme il a été dit: cela n’est seulement qu’une hypothèse mais il existe tant de travaux aux conclusions diamétralement opposées qu’iI n’y a aucune chance qu’une partie de cette hypothèse puisse être confirmée. Ainsi, des essais ont été réalisés pendant lesquels les pigeons ont été continuellement retournés durant le trait port au lieu de lâcher afin de les empêcher de percevoir et d’intégrer » au moyen de leur organe de l’équilibre, le déplacement durant leur transport et ceci afin qu’ils ne puissent déterminer durant ce dernier la cause directe et la distance les séparant du pigeonnier.
Il y a également tous les essais réalisés après, toutes sortes d’interventions chirurgicales ayant pour but de déconnecter ou d’enlever les canaux semi-circulaires, d’ôter la cochlée, etc..: ici égaiement il semble que la suppression de l’audition et de l’équilibre n’a pas d’effet sur l’orientation.

L’oreille interne de l’oiseau

J’ai été très surpris lorsque j’ai lu dans un journal colombophile que l’on était arrivé à la conclusion que l’audition joue un rôle important lors du vol de retour vers le pigeonnier. La. preuve aurait été apportée par des essais réalisés avec des pigeons dont le méat auditif avait été obturé, de façon à ce que l’audition si elle n’était pas complètement supprimée, était du moins fortement diminuée: le résultat était que les pigeons s’étaient égarés.
Je dois dire que dans la littérature scientifique dont je dispose je n’ai pas encore lu une note à ce.sujet; au vu des nombreux rapports contradictoires je reste donc extrêmement sceptique. D’autre part après m’être informé, il apparaît que le chroniqueur a trouvé son information dans un article (vieux de 15 ans!) d’un journal colombophile américain. On ne doit donc pas y attacher trop d’importance.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ]