Les organes des sens 3 – pigeon voyageur
4 juin 2020 Par admin

Les organes des sens (3) – pigeon voyageur

Les organes des sens 3 – pigeon voyageur

L’ouïe.

la tête du pigeon

La tête du pigeon

L’oreille de l’oiseau est assez semblable à celle de l’homme: les éléments de base sont communs. Les différences sont d’une importance accessoire. Ainsi le pigeon ne possède pas de pavillon: le conduit auditif externe commence par un orifice situé sur le côté de la tête et va jusqu’au tympan dont la membrane est tendue à l’intérieur d’un anneau osseux (voir figure: la tête d’un pigeon).
L’ouverture est cachée par de solides petites plumes particulières (sans barbe): celles-ci ont une structure qui, d’une part permet aux bruits de pénétrer librement à l’intérieur du conduit auditif et d’autre part, constitue une protection empêchant l’entrée des poussières et autres corps étrangers.
Lors de maladies ou lorsqu’il y a absence de forme, ces petites plumes (de même que beaucoup d’autres sur la tète) sont légèrement relevées.
Par contre, lors de la « grande forme » tout est parfaitement lisse. Dès lors une des conditions nécessaire pour un vol facile et léger est remplie: l’aérodynamisme jusque dans ses moindres détails. Dans de telles conditions, il n’y aura aucune turbulence d’air gênante (tourbillons) dans le voisinage de la tête et des oreilles. Ces tourbillons se produisent lorsque les plumes recouvrant les orifices du conduit auditif sont muées. Pour se faire une idée du dérangement occasionné par la chute de ces plumes de protection imaginons comment cela se passe lorsque nous roulons à grande vitesse (par exemple en moto): le déplacement rapide du vent forme des tourbillons qui, lorsqu’ils pénètrent à l’intérieur des oreilles, provoquent un tek fracas qu’il est pratiquement impossible de tenir une conversation avec son coéquipier. Ceci nous fait clairement comprendre pourquoi il est fautif d’enloger un pigeon avec les oreilles dégarnies (donc dont les plumes de couverture recouvrant les conduits auditifs sont en train de muer).



Peut-être cet avertissement est-il actuellement devenu superflu car plus personne n’enloge encore ses vieux pigeons à l’arrière-saison (période de la grande mue), sauf éventuellement sur une position de nid donc après avoir été ré-accouplés et tenus au pigeonnier un certain temps. En ce qui concerne les pigeonneaux: lorsqu’arrivent les concours de fin juillet, tous les pigeonneaux joués. sont ou seront bientôt sur une position de nid, et, ici aussi, la mue est freinée.
Si les lecteurs veulent bien s’en souvenir, il en était tout autrement pour mon équipier et moi-même entre 1955 et 1975. Nous osions enloger nos jeunes pigeons (nés au printemps et pas en hiver) sur de longues distances (à cette époque Angoulême-650 km) et presque toujours sans nid, et cela indépendamment de la mue mais avec une seule restriction concernant les plumes de protection des oreilles qui ne devaient pas être tombées ou alors complètement repoussées. Les ondes sonores qui sont des ondes de pression – font vibrer la membrane tympanique. Derrière celle-ci se trouve l’oreille moyenne ou la cavité du tympan qui contient les osselets. Chez les mammifères il y en a trois: le marteau (qui se trouve contre la membrane tympanique), l’enclume et l’étrier. Chez les oiseaux il y a seulement un osselet: la columelle.
La fonction des osselets est de transmettre les vibrations du tympan vers l’oreille interne où se trouve le véritable organe auditif: ce dernier, chez l’homme, ressemble à la coquille d’un limaçon. d’où le nom de limaçon (cochlée) (voir figure l’oreille interne).

oreille interne oiseau-mammifère

Comparaison oreille interne oiseau-mammifère (d’après Portmanh, 1950, dans « le Pigeon Voyageur », Vindevogel, Duchatel et Pastoret, 1987).

L’oreille interne d’un oiseau. 1, 2, 3: canaux semi-circulaires (équilibre). 4: la cochlée très peu spiralée (organe de l’audition).

Chez les oiseaux ce limaçon se présente autrement (voir figure: comparaison oreille interne entre oiseau et mammifère, d’après Portmann, 1950, dans « le Pigeon voyageur », Vindevogel, Duchatel et Pastoret, 1987). ll ne présente presqu’aucune circonvolution. La cochlée contient les véritables cellules auditives. Ces cellules interceptent et transforment les vibrations mécaniques du tympan, qui leur sont transmises par l’osselet, en impulsions nerveuses, qui sont à leur tour véhiculées par le nerf auditif vers le cerveau.
L’étude comparative a montré qu’il existe, entre les différentes espèces animales, de grandes différences quant à la perception des fréquences des ondes sonores: les sons aigus ont une courte longueur d’onde à l’inverse des sons graves ou ce qui revient au même les sons aigus ont une plus grande fréquence que les sons graves. Donc l’audiofréquence (fréquence correspondant à des sons audibles) – le spectre acoustique, autrement dit diffère suivant les espèces animales. L’audiofréquence pour l’homme est comprise entre 18 et 18.000 Hertz (ce qui signifie que les sons les plus graves que l’homme puisse entendre ont une fréquence de 18 vibrations par seconde et de 18.000 pour les sons aigus).
Certains mammifères comme le chien et la chauve-souris peuvent entendre des fréquences beaucoup plus élevées: 50.000 Hertz (ou 50 KiloHertz).
Nous sommes dans le domaine des ultra-sons (ne pas confondre avec supersonique, qui signifie plus rapide que le son)s ce qui explique pourquoi il est possible de dresser les chiens avec un sifflet à ultrasons.



L’audiofréquence du pigeon se présente différemment. Dans les fréquences élevées (donc les sons aigus) la sensibilité du pigeon est de loin inférieure à Celle des mammifères (et également inférieure à celle des passereaux): elle se situe seulement aux environs de 10.000 Hertz.
Par contre, pour les basses fréquences, !a sensibilité du pigeon se situe à une fréquence de l’ordre du 1/10 de Hertz (ce sont des infrasons).
Grâce à des techniques subtiles il a été possible de montrer que le pigeon localise les bruits aussi bien que l’homme, et peut donc déterminer l’origine d’un son. Ceci est naturellement très important pour un animal qui se déplace à grande vitesse: bien voir et bien entendre sont complémentaires.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ]

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