Les organes des sens 5 – pigeon voyageur
6 juin 2020 Par admin

Les organes des sens (5) – pigeon voyageur

Les organes des sens 5 – pigeon voyageur

La sensibilité magnétique.
C’est à peu près vers 1965, que l’on prit conscience que le magnétisme influençait toute série d’organismes. Quelques années plus tard, vers 1971, Keeton apportait des preuves convaincantes, selon lui, que les pigeons voyageurs possédaient un sens magnétique. Ce fut le point de départ d’une recherche intense dans ce nouveau domaine. L’on arriva rapidement à la constatation que le pigeon est extrêmement sensible à de légères variations de l’intensité magnétique. Et c’est ainsi que l’on pensa à une relation possible entre l’orientation du pigeon et le champ magnétique terrestre. Pour la bonne compréhension de la suite, un petit rappel ne fera sans doute aucun mal. Nous devons nous représenter la terre comme un énorme aimant possédant un axe magnétique différent de l’axe géographique (ce dernier est un axe qui va du pôle Nord au pôle Sud et autour duquel la terre tourne).

L’axe magnétique fait un angle d’environ 15°C par rapport à l’axe terrestre: cet angle est appelé la déclinaison ou encore « l’erreur du compas ». Autrement dit, le pôle Nord magnétique se trouve au Canada, à environ 3.000 km du pôle Nord géographique.
La terre exerce donc une influence magnétique: il existe un champ magnétique terrestre (principalement issu du centre de la terre) de faible intensité mais néanmoins mesurable.
Puisque le pigeon paraissait sensible aux variations de l’intensité magnétique, il n’y avait qu’un pas à faire pour penser que le pigeon élisait le champ magnétique terrestre comme un compas. li faut également tenir compte du fait que les propriétés du champ magnétique terrestre (comme par exemple l’intensité) ne sont pas égales partout, l’intensité du champ magnétique est variable, entre les pôles et l’équateur. D’une intensité d’environ 24.000 gamma (0,24 Gauss) à l’équateur, ce champ augmente tous les kilomètres d’environ 3 à 5 gamma pour atteindre une valeur de 62.000 gamma au pôle (donc plus du double).
Il semble logique de penser que les pigeons voyageurs qui sont habitués à leur pigeonnier, « possèdent » bien les caractéristiques magnétiques de ce pigeonnier. Lorsqu’ils sont transportés dans une région alors ils « expérimentent » d’autres valeurs du champ magnétique terrestre: c’est en comparant les valeurs magnétiques des deux endroits qu’ils tirent des conclusions quant à la direction à prendre.
Sur le chemin du retour, tout en volant, ils doivent continuer à effectuer cette comparaison et ceci jusqu’au moment où ils atteignent leur pigeonnier. Ce n’est pas toujours aussi facile. Des difficultés surviennent. Il y a en effet des endroits où il existe localement une forte anomalie du champ magnétique terrestre et ceci à la suite de la présence en sous-sol d’une masse métallique (fer) importante.
Il se produit également parfois lors d’éruptions solaires des tempêtes magnétiques. Dans ces deux circonstances il est clair que les facultés magnétiques des pigeons sont influencées: ils sont embrouillés et font au départ d’énormes erreurs d’orientation ou bien ils s’écartent fortement au cours du retour de la ligne de vol directe. La question était de savoir où se trouvait l’organe du sens magnétique et comment le pigeon perçoit le magnétisme. On semble avoir trouvé la solution il y a quelques années: des petits cristaux de magnétite (des oxydes de fer) ont été découverts au niveau de la nuque et du début de la tête.
Ces oxydes seraient des aimants naturels qui « réagiraient » au magnétisme et qui permettraient au pigeon d’intercepter les excitations magnétiques du monde extérieur. Il faut signaler cependant que tout le monde n’est pas d’accord avec cette hypothèse.
J’attire l’attention des lecteurs sur le fait suivant: bien que les scientifiques ne soient pas tous d’accord sur certains détails de la relation pigeon-magnétisme, il n’y a cependant aucun doute à avoir: le pigeon utilise certains éléments du champ magnétique comme compas pour résoudre l’équation du retour au colombier (je fais allusion non seulement à l’intensité du champ, mais également à différentes caractéristiques comme l’inclinaison ou la déclinaison). Ici également, d’une manière mitigée apparaît ce que j’ai toujours dit à haute voix: c’est en comparant les caractéristiques du champ magnétique du lieu du lâcher avec celles du pigeonnier que IQ pigeon arrive à bon port. Il n’est pas possible que le pigeon s’oriente par la localisation du Nord magnétique car il se dirigerait alors continuellement dans cette direction. Ce n’est pas aussi simple et cela ne pourrait pas être autrement: ou sinon. comment un pigeon qui est lâché au nord de son pigeonnier pourrait-il retourner chez lui ? S’il devait se laisser conduire par la force d’attraction du Nord magnétique, il s’éloignerait de plus en plus de son pigeonnier. Ce qui précède, j’étais déjà capable de l’écrire au début du mois de juin 1986.
Depuis lors et surtout en 1987, beaucoup de découvertes scientifiques ont été faites: pratiquement toutes les données sur le compas magnétique et que l’on considérait comme démontrés sont devenues contestables.



De nombreuses expériences ont été réalisées afin de démontrer que le champ magnétique terrestre joue un rôle important dans l’orientation du pigeon: pigeons munis d’aimant ou pigeons équipés d’une bobine électrique (Bobine de Hemholtz) (Voir -Le Pigeon Voyageur » d’Henri Vindevogel et de Jean Pierre Duchatel).

champ magnétique - pigeon

« Il semble logique de penser que les pigeons voyageurs qui sont habitués à leur pigeonnier, « possèdent » bien les caractéristiques magnétiques de ce pigeonnier. »

Tout d’abord il y a contestation à propos de la présence ou l’absence de matériel magnétique dans la tète ou la nuque du pigeon. A ce sujet il subsistait un doute, comme je l’ai écrit plus haut, mais en 1987 les résultats de deux expériences menées indépendamment furent identiquement négatifs! Et cela n’est pas fini! Le deuxième pilier de la théorie du compas magnétique est également remis en question. En effet, de nombreux scientifiques ne réussirent pas à confirmer en 1987 les premiers résultats au sujet de la sensibilité du pigeon aux excitations magnétiques alors que leurs expérimentations étaient conçues d’une manière parfaitement identique: cela ne réussit d’ailleurs pas plus avec ‘de nouvelles techniques (je cite par exemple l’équipe canadienne de Moore, Stanhope et Wilcox, Mc Isaac et Kreithen de l’Université de Pittsburg, USA, Carrare Walker et Lee de Pasadena, USA).
Les lecteurs pourraient cependant faire la remarque que les expériences ont eu lieu en laboratoire (par exemple dans des « tunnels de vol » ou encore dans de grandes volières), donc dans des circonstances qui s’écartent fortement des conditions naturelles.
Il faut envisager la possibilité que toutes les expériences de laboratoire sur l’influence magnétique soient fausses: il se peut que les pigeons ne soient pas sensibles aux champs magnétiques dans des conditions autres qu’un vol de navigation en toute liberté.
C’est pourquoi certains souhaitent de plus en plus que les expériences soient réalisées non plus au laboratoire mais « sur le terrain ». Mais dans ce domaine actuellement règne également le plus grand désordre: il n’y a pas d’autres termes. En effet des collaborateurs (Mc Isaac et Kreithen) du Professeur Keeton (qui, comme nous l’avons vu, a débuté avec la théorie du compas magnétique ) ont fait savoir qu’ils n’avaient pas été capables de confirmer leurs expériences (de 1970 à 1971). Et il y a plus: les chercheurs canadiens (Moore entre autres, voir ci-dessus) firent savoir que Keeton lui-même n’était plus capable de confirmer sa théorie malgré dix années d’essais répétés sur une grande
quantité de pigeons (457). Nous nous trouvons donc devant un mur. Pourquoi les essais de Keeton réussirent-ils en 1971 et plus par après. Il est clair qu’il faudra envisager de nombreuses modifications pour l’élaboration de nouvelles études sur le terrain.II faut donc de nouveau se poser la question suivante: est-ce que l’orientation magnétique est une réalité?



 » Il n’y a aucun doute à voir: le pigeon utilise certains éléments du champ magnétique comme compas pour résoudre l’équation du retour au colombier « 

 » La terre est un énorme aimant. L’influence de sa force d’attraction fut longtemps mai connue. C’est vers 1965 que l’on put déterminer avec certitude l’influence du magnétisme sur un nombre d’organismes « 

 » L’étude du Dr. Schietecat, qui a analysé jusqu’à ce jour 4.000 concours pour pigeons, va sans aucun doute permettre d’éclaircir le problème de l’influence du magnétisme sur l’orientation du pigeon voyageur. C’est en effet la première fois qu’un scientifique, aidé par des spécialistes du magnétisme et par des colombophiles, étudie le problème sur le terrain en non dans un laboratoire. »

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ]

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