8 juin 2020 Par admin

Les organes des sens (9) – Rayons UV – pigeon voyageur

Organes Des Sens 9 Rayons Uv Pigeon Voyageur

Perception des rayons UV. et de la lumière polarisée.

Jusqu’à présent nous n’avons pas encore tout traité du spectre visuel du pigeon. C’est ainsi que Kreithen (en 1978) a trouvé que !es pigeons étaient sensibles aux rayons UV. (une caractéristique qu’ils partagent avec les insectes). Cependant l’utilisation de ces rayons est inconnue. Les essais d’orientation réalisés avec des pigeons portant des lentilles de contact qui absorbaient les rayons UV. n’ont pas pu mettre en évidence d’effets particuliers. Je dois encore ajouter quelque chose au sujet de la lumière polarisée. Sommairement, voilà comment cela se passe. La lumière naturelle (la lumière du soleil) se compose de vibrations électromagnétiques transversales dans toutes les directions perpendiculaires aux rayons lumineux. Grâce à un montage précis, l’on peut concentrer les vibrations dans un même plan. On dit que la lumière est polarisée: on la trouve également dans la nature. La lumière d’un beau ciel bleu est en fait la lumière naturelle du soleil – non polarisée – transformée par l’atmosphère terrestre en lumière polarisée. Depuis longtemps nous savons que certains invertébrés possèdent la faculté de percevoir la lumière polarisée. Ainsi l’abeille est capable de positionner le soleil même lorsque ce dernier est complètement caché par les nuages ou lorsqu’il a disparu sous l’horizon; dans ces conditions l’abeille est capable d’utiliser son compas solaire et donc de retrouver sa ruche. Keeton et Kreithen ont trouvé en 1974 – et cela fut également confirmé plus tard que le pigeon était également capable de percevoir la lumière polarisée.
Vraisemblablement utilise-t-il cette faculté, tout comme les abeilles, pour s’orienter lorsque le temps est très couvert et que le soleil n’est pas directement visible.

L’abeille est capable de positionner le soleil même lorsque ce dernier est complètement caché par tes nuages ou lorsqu’il a disparu sous l’horizon; dans ces conditions l’abeille est capable d’utiliser son compas solaire et donc de retrouver sa ruche.
Les scientifiques ont prouvé que le pigeon était également capable de percevoir la lumière polarisée. Il est vraisemblable qu’il utilise cette faculté pour s’orienter lorsque le temps est tris couvert et que le soleil n’est pas directement visible.

Vols de nuit.

De tout ce qui précède, il est clair que le pigeon n’est pas très adapté à la pénombre.
Cependant, dans certaines circonstances certains osent s’y risquer et.sont capables de voler dans la pénombre et même d’effectuer des vols la nuit, C’est une chose à laquelle les joueurs de grand fond sont assez souvent confrontés. Lorsque les lâchers sont effectués tôt le matin et due le vent est favorable, il y e un certain nombre de bons pigeons qui après avoir volé toute une journée se trouvent assez près de leur pigeonnier, pour ne pas songer à s’arrêter; malgré la fatigue ils persévèrent un peu et continuent à voler au crépuscule sans se soucier de la période de neutralisation. Les vols de nuit sont surtout le fait des concours de fond avec lâchers retardés.

« Le système du lâcher retardé n’est plus défendable. »
« Les véritables pigeons de fond sont capables de voler pendant 14 heures d’affilée. »

Les Hollandais lâchent régulièrement à midi, le but est de faire déloger tous les pigeons. Les organisateurs se sont trompés surtout ces dernières années. De fait, on observe régulièrement que de plus en plus de pigeons dans de tels concours rentrent au pigeonnier très tôt le matin du deuxième jour de vol et que manifestement ils ont volé tout – ou une partie – de la nuit. Quelques exemples: sur Perpignan international en 1985, on constate à 2h02, 2h03. etc… ; sur Bergerac, Hollande en 1987, à 1h30, 1h38, etc. A la base de ce phénomène se trouve le fait qu’à la tombée de la nuit ces oiseaux ne sont pas encore épuisés à voler. Cela est possible si le concours se déroule dans certaines conditions, comme par fort vent arrière et avec un clair de lune (à cela il faut ajouter l’éclairage nocturne des villes et des villages). Une conséquence des vols pendant la nuit est que l’on arrive à des vitesses-impossibles parce que lors du calcul de la vitesse, le classificateur doit tenir absolument compte de la période de neutralisation. Voici quelques exemples confirmant cela. En 1985, il y a eu trois concours avec lâcher retardé, les 3 vols se sont déroulés par un fort vent du Sud: St Vincent, vitesse du vainqueur 1731 m, Dax 1928 m, Bergerac 2436 m. En 1986 l’on notait pour Bergerac (concours organisé par la Hollande, lâché à. 14h30) une vitesse de 1890 m. alors que pour Narbonne ( concours belge, lâché le même jour mais à 7h30), le pigeon vainqueur était pointé avec une vitesse de 1308 m seulement En 1987, deux comparaisons seulement sont possibles:

a) St. Vincent, Hollande (lâché à 12 h avec le vent N.E.), vitesse 1369 m, à comparer avec le Cahors beige (le même jour mais lâché à 7h30), vitesse 1105 m.
b) Bergerac, Hollande (lâché à 13 h), vitesse environ 1500 m; à comparer avec le Narbonne belge (le même jour, lâché au matin), vitesse de seulement 1100 m.

Je voulais m’étendre sur ce problème parce que cela devait être un jour écrit; le système du lâcher retardé n’est plus défendable. La situation est complètement faussée: dans les concours où des vols la nuit sont réalises par certains pigeons, les premiers prix sont toujours pour “les grandes distances”; “les courtes distances” sont toujours battues d’avance. De tels concours se déroulent avec de grandes injustices alors que paradoxalement c’est principalement ces inégalités dues aux grandes différences de distances entre les concurrents
qui veulent être évitées. Il ne faut donc pas s’étonner que je sois convaincu depuis longtemps que les lâchers pour les concours de fond doivent s’effectuer tôt le matin. Les véritables pigeons de fond sont capables de voler pendant 14 heures d’affilée. Et si pour certains concours, quelques pigeons sont constatés le même jour hors des délais prévus, cela n’est certainement pas une catastrophe pour les autres concurrents. Je pense particulièrement au concours de Pau international de 1985: les pigeons furent lâchés à 10h30, et le soir 25 pigeons furent constatés en dehors des périodes prévues. Mais cependant la victoire internationale fut attribuée avec une avance confortable à un pigeon qui volait sur des plus longues distances. Ce pigeon avait sans aucun doute continué à voler pendant toute une partie de la nuit. Puisque des concours à lâchers retardés sont organisés et que certains pigeons volent durant une partie de la nuit, il est normal que les propriétaires de ces pigeons essayent de tirer profit du don de leurs pigeons. Premièrement, l’on peut pratiquer une sélection dans ce sens puisque ce caractère est légèrement héréditaire. De plus et cela me paraît le plus important – il semble qu’on puisse entraîner dans ce sens les pigeons les plus doués d’abord procédant à de petits lâchers dans les environs du pigeonnier, juste avant la tombée de la nuit; par la suite augmenter la distance par une obscurité de plus en plus importante. Pour ce type d’entraînement, il faudra éclairer le pigeonnier. Je suppose que le mieux est d’utiliser des lampes rouges, car c’est à la couleur rouge que l’oeil du pigeon est le plus sensible. Cela va de soi que cette entreprise comporte certains risques et que le colombophile doit faire preuve de patience et y mettre du sien. Je me demande dès lors si le jeu en vaut la chandelle.

[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ]