pertes des pigeons voyageurs
7 février 2021 Par admin

Les pertes des pigeons voyageurs

pertes des pigeons voyageurs

Que deviennent les pigeons disparus?
Chaque année une certaine quantité de bons et de moins bons pigeons sont perdus « au toit » ou lors des concours. Ainsi par exemple beaucoup de jeunes pigeons sont perdus lors des premiers concours. Les vieux et les juniors ne sont pas non plus épargnés.
C’est surtout pendant les mois de mai et de juin qu’ils peuvent être victimes d’une catastrophe. Nous pouvons nous poser la question de savoir ce que deviennent nos pigeons. Sont-ils morts, ont-ils choisi une ferme, un pont ou un clocher d’église comme nouveau domicile, ou bien ont-ils été capturés? Nous sommes souvent enclins à penser qu’ils sont retenus prisonniers et mis à l’élevage ou pire encore… qu’ils ont été mis à la soupe.
Combien de fois n’entendons-nous pas certains colombophiles dire qu’ils ont déjà renseigné plus d’une centaine de pigeons alors qu’eux-mêmes n’ont jamais reçu le moindre signalement de leurs pigeons égarés.
Si l’on doit croire certains récits, il y a pas mal de colombophiles qui possèdent une légion d’étrangers et dont toute la famille mange au moins une fois par semaine du pigeon. Si l’on demande aux colombophiles si leurs pigeons leur sont parfois renseignés, ils répondent « oui, mais seulement des pigeons qui ne m’intéressent pas, les bons ne sont jamais renseignés ».
Comment cela se fait-il? Peut-être cela tient-il à la nature des bons pigeons. Leur obstination les conduit à voler jusqu’à l’épuisement, lorsqu’ils sont perdus, surtout si c’est la première fois que cela se produit. Ils meurent souvent complètement épuisés au « champ d’honneur ». Il faut également dire que les bons pigeons sont rares et qu’il va de soi qu’il y a beaucoup plus de mauvais pigeons que de bons. La perte d’un mauvais pigeon est vite oubliée alors qu’il est dur de perdre un bon. Le plus souvent on laisse la case d’un tel pigeon inoccupée pendant au moins une année; « il pourrait encore revenir ».



Précautions
Dans notre pigeonnier nous sommes toujours très prudents avec les étrangers. La présence d’un étranger se remarque souvent très rapidement. Ces pigeons volent souvent d’une façon douteuse. Cela est surtout remarquable lorsqu’un étranger se trouve dans la volée des veufs, bien qu’un « oeil exercé » puisse distinguer un étranger parmi les jeunes en vol. La présence de pigeons étrangers pendant l’entraînement des veufs peut dans certains cas être une indication sur la qualité de l’entraînement.
Si l’on remarque des pigeons étrangers et si ces pigeons ont disparu à la fin de la volée, ceci signifie qu’ils n’ont pas été capables de suivre le « tempo » des veufs. Ceci est surtout vrai au début de la saison quand les veufs s’entraînent avec les fenêtres closes. Pendant le début de la saison il est difficile d’apprécier si les veufs sont déjà en bonne condition (la liste des prix est le plus souvent l’unique référence). Si nous remarquons qu’un pigeon étranger se trouve parmi la bande, nous devons bien l’avoir à l’oeil de manière à ce qu’il n’ait pas la possibilité de boire et de manger au pigeonnier. Un pigeon à la santé défectueuse peut en quelques minutes contaminer tout un pigeonnier. Si malgré tout un pigeon étranger échappe à notre vigilance, nous ne devons pas négliger de nettoyer l’abreuvoir et éventuellement de rejeter du pigeonnier ses fientes. Le plus souvent cela ne sera pas nécessaire mais il vaut mieux nettoyer dix fois inutilement l’abreuvoir qu’une fois trop peu. Placer l’abreuvoir hors du pigeonnier est un bon système pour éviter une infection via l’abreuvoir. Grâce à une ouverture dans la cloison les pigeons ont l’occasion d’aller boire. Les pigeons étrangers ne trouvent pas facilement de tels abreuvoirs. Malheureusement, la construction de nos pigeonniers n’offre pas souvent la possibilité de disposer les abreuvoirs de cette façon. Ce système a également un autre avantage: avec seulement deux ouvertures (bien souvent, même, une seule suffit), il y a très peu de poussières qui contaminent l’eau.

Renseigner
Si nous attrapons un pigeon étranger, nous téléphonons directement au colombophile si le pigeon porte un cachet ou une bague avec numéro de téléphone. Nous n’écrivons pas car il faut attendre trop longtemps pour avoir une réponse. Un pigeon étranger doit quitter notre pigeonnier le plus rapidement possible, autrement nous aurions constamment 5 à 6 étrangers à surveiller. Si nous estimons que le pigeon a recouvré assez de forces pour rentrer chez lui, nous le lâchons le lendemain à quelques kilomètres. Nous le débarrassons alors de l’une des ses bagues en caoutchouc de sorte que le propriétaire sache bien qu’il s’est rendu. Si nous supposons que ce pigeon participe à un concours de fond nous lui laissons ses bagues en caoutchouc car il est toujours possible que le concours ne soit pas encore clôturé. Nous portons régulièrement des pigeons dans une volière de centralisation. En ce qui concerne ces centres, nous devons avouer notre admiration pour le travail de ces gens. Ce sont de véritables colombophiles dans toute l’appellation du terme. Quelle peut donc être leur motivation?
L’argent certainement pas car le plus souvent ils sont payés d’ingratitude. La plupart de ces centres sont déficitaires. Au Limbourg il y quelques années se trouvaient environ 10.000 pigeons dont seulement 1 sur 5 fut réclamé par son propriétaire!
Naturellement ce n’est pas le cas pour tous les centres de rassemblement mais même si le propriétaire va immédiatement rechercher son pigeon, cela prend néanmoins une semaine. Et le plus souvent le pigeon sera mis 3 à 4 jours en quarantaine avant de réintégrer le pigeonnier. Certains colombophiles à qui l’on renseigne un pigeon réagissent parfois étrangement: « mettez-le à la casserole » et ceci souvent à un non-colombophile qui se trouve à l’autre bout du fil et qui paie la communication. Que doivent donc penser ces braves gens qui ont renseigné le pigeon, des « colombophiles »? Parfois on entend d’autres réflexions: « vous ne pouviez pas renseigner le pigeon un peu plus tôt, je l’ai perdu depuis tant de mois. Il va certainement essayer de le laisser voler ».
D’autres amateurs n’ont jamais eu le moindre remerciement. Nous ne voulons pas affirmer que tous les colombophiles agissent ainsi mais il faut savoir que cela existe.
Parfois, il se produit des histoires curieuses avec les pigeons égarés. Ainsi il y a quelques années, nous avons ramassé dans le jardin un pigeon de 3 ans complètement exténué. Ce pigeon appartenait aux frères Daenen de Tongres. A cause de certaines circonstances, le pigeon ne fut pas immédiatement évacué et il resta dans un casier une quinzaine de jours sous le pigeonnier, sans avoir vue vers l’extérieur. Nous avons été informés par les propriétaires que ce pigeon avait volé auparavant sur Perpignan. La même année, il participa encore à Montauban (820 km) et Narbonne (860 km) et remporta chaque fois un prix par dix. Jusqu’ici rien de spécial. L’année suivante nous nous trouvions père et moi dans le jardin. Soudain un pigeon bleu se posa sur le faîte du toit. Nous avons immédiatement remarqué qu’il n’était pas un de nos pigeons, cependant il semblait parfaitement à l’aise. Tout en roucoulant, il courait sur le faîte du toit et se posa même sur la trappe.
Il avait des bagues de concours blanches aux pattes et lorsque nous avons aperçu sa bague matricule jaune (1984), nous avons immédiatement compris. C’était le pigeon des Daenen. Il avait été engagé sur Orléans (420 km) et était venu nous dire un « petit bonjour ». Pour cela, il avait fait un détour de 10 à 15 km. Comment avait-il reconnu notre pigeonnier? Il n’avait cependant traîné que quelques heures dans notre jardin l’année précédente. Ou bien avait-il pendant son séjour sous notre pigeonnier « enregistré » les coordonnées géomagnétiques » de ce dernier. Qui nous le dira?
Tout ceci pour vous montrer qu’il faut être très prudent lorsqu’on parle de pigeons disparus. Chaque année nous perdons au toit un certain nombre de jeunes – surtout de la quatrième tournée ou plus, car ils sont mal logés (surpopulation ). Ainsi nous perdîmes l’année dernière au mois d’août ou bien en septembre deux superbes mâles du même nid qui volaient seulement depuis quelques semaines. Père n’en fut pas très heureux. Il les avait bagués spécialement avec les deux derniers numéros de la série, le 199 et le 200. Quel ne fut pas notre étonnement lorsque vers la mi-mars les deux frères nous revinrent sur 3 jours de temps.11s avaient certainement véçu en plein air car leur plumage était décoloré, les caroncules nasales étaient légèrement brunes et les pattes rouge-brun. L’un était passé « au travers » de la mue tandis que l’autre était resté sur une plume qu’il lâcha quelques jours plus tard. Nous avons encore récupéré au courant du mois de mai, un jeune perdu au toit en août. Chaque année, nous reviennent ainsi au printemps 3 ou 4 jeunes perdus dans de telles conditions. Certains d’entre vous pensent qu’il passent l’hiver dans le clocher de l’église de notre commune (éloigné de -I km), cependant nous pensons qu’il n’en est rien. Régulièrement ces pigeons sont attrapés et jamais il ne s’est trouvé un des nôtres parmi ceux-ci. Il faut croire qu’ils choisissent une ferme ou un autre clocher..et nous pouvons toujours penser: « un si beau jeune ne sera jamais signalé ». Il faut faire remarquer que ce sont toujours les mâles qui nous reviennent au printemps et jamais des femelles. Peut-être ne trouvent-ils pas de femelles.
La R.F.C.B. a pris l’année dernière une excellente initiative concernant les pigeons égarés. Elle a conseillé vivement à ses membres de mettre des bagues adresses ou d’imprimer avec un cachet une adresse sur l’ailé. Ceci changea le rapatriement des pigeons égarés dans notre pays.
Les colombophiles sont plus nombreux à signaler les égarés. Grâce au téléphone, l’on sait rapidement ce que l’on doit faire avec le pigeon. Le pigeon peut être récupéré plus rapidement. Grâce à cela, un plus grand nombre de colombophiles sont enclins à récupérer leurs pigeons. Cependant, nous constatons que la plupart des amateurs qui veulent aller chercher leur pigeon changent d’avis lorsqu’ils apprennent où se trouve le pigeon. Un voyage de 50 km ou plus est souvent de trop.



Conclusions
Le sujet « pigeons égarés » est infini et nous n’avons donc pas la prétention d’avoir parlé de toutes ses facettes dans cet article. Pendant la saison des concours, nous recevons chaque semaine des dizaines de lettres à la rédaction de « Pigeon Rit ». Des colombophiles atterrés nous racontent leur histoire. Nous recevons également beaucoup de lettres de remerciement. Ces lettres sont toujours lues avec beaucoup d’attention, mais malheureusement faute de place, nous ne pouvons les publier. Nous conseillons aux colombophiles d’être « fair-play » avec les pigeons perdus. Si vous attrapez un pigeon perdu, soignez-le, signalez-le ou apportez-le dans un centre d’accueil.
Répondez toujours aux personnes qui vous signalent un de vos pigeons. Allez rechercher le pigeon ou envoyez le titre de propriété.

Patrick Philippens


Notices :

  • Un pigeon en mauvaise santé peut parfois contaminer tout un pigeonnier en quelques minutes. Si un pigeon étranger est présent malgré tout, alors n’hésitons pas à renouveler l’eau et éventuellement à rejeter ses fientes hors du pigeonnier. La plupart du temps ce n’est pas nécessaire mais il vaut mieux nettoyer les abreuvoirs dix fois de trop qu’une fois trop peu.
    Un bon système pour éviter la contagion via les abreuvoirs est de placer les abreuvoirs hors du pigeonnier. Les pigeons y ont accès par un trou dans la paroi, les pigeons étrangers ne trouvent pas facilement ces abreuvoirs.

[ Source: Article édité par M. Patrick Philippens – Revue PIGEON RIT ] 

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