Les pigeons voyageurs en hiver
Nous en sommes à la mi-décembre 2006 et la température bascule entre celles d’un doux automne et d’un printemps précoce. Il ne faut pas être un scientifique pour s’apercevoir que nos saisons sont plus que perturbées. Nous vivons des journées estivales alors que les orages grondent et que les pluies torrentielles inondent ailleurs. Plus rien de normal donc. J’ai trouvé roses en floraisons, plus belles que l’été dans le jardin de ma fille. Croirez-vous que j’ai vu passer un merle, porteur de brindilles pour faire un nid, alors que je contemplais ces mêmes roses? Un temps pareil est une bénédiction pour l’élevage hivernal. Les pigeons de la Station d’ Elevage ont pondu au rythme des poules en batteries de pontes. Je n’ai pas entendu la moindre plainte concernant les pontes retardées ou ratées. Si des pigeons sains ne réussissent pas l’élevage en pareilles circonstances, cela ne marchera jamais!
Dans mon colombier
Je ne peux pas me plaindre. La ponte s’est déroulée normalement. Je l’avais préparée avec un pré-accouplement afin que les pigeons s’accouplent plus vite et que les pontes soient moins dispersées. Je ne me casse plus la tête depuis longtemps, pour préparer les accouplements. Les couples qui ont donné de bons jeunes restent unis. Celui qui n’a produit rien de valable deux années de suite, passe à la casserole. Tous les autres pigeons et toutes les nouvelles recrues, je les accouple sans une seconde de réflexion. J’évite bien des alliances trop consanguines, telle frère x soeur.
Il arrive que j’accouple père x fille et l’inverse, mais dans l’unique intention de produire des sujets pour la production. Je sépare les couples qui manquent de feu lors du pré-accouplement. Il reste toujours quelques têtus qui s’opposent à toute union. Je les place dans un petit colombier des jeunes. L’instinct domine l’entêtement après quelques jours et cela me permet de présenter tous des couples unis à l’élevage à la fin du moins de novembre. Vous ne saurez probablement pas que j’ai passé des nuits entières à former des couples jadis.
Que j’ai tâtés certains pigeons des centaines de fois pour finir par changer d’avis au moment de leur présenter un(e) conjoint(e). C’est du passé, je ne passe plus de nuits sans dormir. J’en suis arrivé à conclure que si j’accouple selon de longs calculs, où si je laisse les pigeons choisir comme ils veulent le résultat sera le même.
Les vétérans
Quelques-uns de mes vétérans du colombier des producteurs éprouvent de sérieux problèmes de fécondation. Mais s’ils me donnent encore l’un ou l’autre jeune, il est normalement très valable. Les vétérans sont accouplés en même temps que les autres pigeons à la fin du mois de novembre, mais je dois attendre régulièrement jusqu’à la moitié de l’été pour trouver un oeuf fécondé. En attendant ils élèvent un jeune d’un autre couple, afin de les tenir dans le rythme. On obtient souvent de bons résultats en leur donnant quelques pilules anti-conception avant l’accouplement jusqu’à la ponte. On ne réussit pas toujours dès la première ponte, mais souvent lors de la deuxième ou de la troisième couvaison, à condition de répéter le fourniture des pilules. Un jour que je m’entretenais de ce problème avec Henk de Weerd, il m’a donné un petit flacon de « chorulon ». J’ai suivi ses instructions à la lettre pour traiter trois vieux mâles: « le Plume blanche de ’96 », père de « Tom » et du « Plume de nid » (sans succès), le « Houben » de ’94 (un oeuf fécondé) et le « 478/96 », dernier fils de « I’Etalon écaillé » (deux bons oeufs).
La chance a peut être été de mon côté et le beau temps aura joué un rôle, mais j’ai la conviction que le produit a bien agi. Je n’ai pas à me plaindre concernant les oeufs non fécondés. Seuls ceux du « Mustang », qui n’est que de 2002 ne le furent pas. Chez le père du « 036 » un oeuf fécondé a été cassé.
Les accidents arrivent toujours là où on les craint le plus. Mais on oublie vite qu’un nid a été détruit par une bataille ou qu’un pigeonneau s’est tué en tapant dans les câbles à haute tension d’un couple ordinaire et on n’en parle plus.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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L’élevage hivernal – pigeon voyageur
Ponte hivernale chez les pigeons