Les poquettes – pigeon voyageur
L’apparition d’une poquette sur un pigeon – généralement un pigeonneau – de la colonie est toujours une surprise pour l’amateur. Chacun sait qu’il s’agit de l’expression externe d’un virus transmis principalement par les coups de bec, ou les insectes, d’un pigeon porteur (sain – c’est-à-dire sans aucun symptôme éventuellement – ou non) à un autre, sain. Cela se passe généralement au panier et par temps chaud. Mais on a déjà vu des enzooties (épidémie animale) dès le mois de mai. La plupart du temps, le mal se circonscrit au tour des yeux, à la commissure du bec. Plus rarement aux oreilles, aux pattes, à l’anus. Dans ces différents cas, cela reste bénin, provoquant tout au plus quelque gêne mécanique (frottement de la poquette sur l’oeil provoquant un larmoiement avec, souvent, décoloration de l’iris. Saignement à la commissure du bec à la suite de ses mouvements d’ouverture et de fermeture). Tout cela est ennuyeux, sans plus. Dans ce cas, quelle attitude prendre lors des enlogements? Sauf vaccination d’une partie de la colonie, tous les pigeons du colombier vont être très rapidement porteurs du virus. C’est-à-dire que tel pigeon enlogé apparemment indemne, va revenir avec une ou plusieurs poquettes. En fait, il était en incubation de la maladie. L’état de résistance des pigeons joue en effet un très grand rôle dans l’extension, la gravité du mal. Ce sont d’abord les jeunes de l’année, puis les pigeons de voyage plus ou moins surmenés qui en sont les victimes. Nous retrouvons cette notion, tout à l’heure, au sujet des méthodes de prévention et surtout de prévention de l’extension et de l’aggravation du mal. Tout le monde sait aussi qu’une petite poquette sur le nez n’empêche pas un bon pigeon de faire des prix.
Tout le monde est d’accord là dessus. Mais l’amateur a-t’il le droit de risquer sciemment de contaminer la colonie des autres pour faire quelques prix de plus? Le même problème se pose d’ailleurs – et encore plus grave – avec les pigeons apparemment encore indemnes d’une colonie où sévère la paramyxo.
Non seulement le pigeon est peut-être en incubation (de la paramyxo, il ne reviendra pas) mais encore il va contaminer ses compagnons de panier. Cela s’appelle de toutes sortes de noms ronflants (éthique -moralité). Je dirai tout simplement honnêteté. Car, si le poquettes restent habituellement bénignes, comme nous venons de le décrire, elles le sont quelquefois beaucoup moins: certains pigeons ont des poquettes dans le bec, la bouche, la gorge et l’oesophage.
Il y a alors non seulement obstacle mécanique à toute alimentation (les graines ne passent plus) mais encore infections surajoutées: les poquettes se couvrent de pus blanc-jaunâtre où se mêlent trichomonas, staphylocoque, colibacille, candida. Comme nous l’avons vu, l’état général joue un rôle de premier plan dans la gravité de la variole – poquettes. Certes, la maladie a tendance à être plus virulente dans les pays chauds. En Afrique, certains enzooties prennent un tour dramatique. Mais, dans nos contrées, certains pigeons surmenés font une crise de poquettes d’une extrême gravité, qui oblige l’amateur à gaver son pigeon à la main pour lui éviter de mourir de faim. Et cela pendant 3 – 4 semaines, jusqu’à chute des poquettes. Dans ces cas extrêmes, un traitement désinfectant polyvalent (contre les germes énumérés ci-dessus) est également indispensable pendant au moins 8 jours. • Mais dans – heureusement – la majorité des cas restant bénins, que faire? Nous avons vu que la contamination à travers le colombier est rapide. La vaccination est donc inutile parce qu’elle ne « prendra- pas sur les pigeons déjà contaminés. Par contre, elle peut être utile sur des colombiers différents et chez les amateurs proches. Dois-je rappeler qu’elle n’a aucun effet néfaste sur les exploits sportifs? Comme nous l’avons vu plus haut, l’état général joue un énorme rôle dans la résistance aux poquettes – variole. Dès l’apparition du premier cas, nous ferons tout pour augmenter la résistance de nos pigeons à la maladie.
La méthode principale consiste à servir cinq jours de suite un complexe polyvitaminé à double ou triple dose par l’eau de boisson. Y adjoindre un peu d’oligo-éléments. Bien entendu, isoler le pigeon atteint. Lutter également contre les insectes en pulvérisant sur les murs du colombier un insecticide persistant.
Faut-il rappeler – particulièrement aux jeunes amateurs – que:
– les poquettes n’ont rien à voir avec « le grain nouveau »
– qu’elles n’expriment pas une élimination du « mauvais sang » – que les toucher au nitrate d’argent, au bleu, au rouge, au vert, au jaune, occupe l’amateur mais n’a jamais accéléré et permis leur guérison.
– qu’elles sèchent toutes seules et tombent – ayant cessé depuis longtemps d’être un élément de contagion après 2 ou 3 semaines.
Doct. Vét. J.P.Stosskopf
Notices :
- « Une petite poquette sur le nez n’empêche pas un bon pigeon de faire des prix. »
- « L’état général joue un énorme rôle dans la résistance aux poquettes. »
[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
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