Les reproducteurs – pigeon voyageur
La notion de « pigeons reproducteurs » suppose pour tous les colombophiles au moins 2 des 3 critères classiques: origine, qualités physiques, résultats sportifs. Chacun sait combien le « nom » joue un rôle primordial dans l’esprit de la plupart des amateurs. Ce « nom » plus ou moins mérité (nous allons voir cela) garantit la plupart du temps longue vie au pigeon qui le porte, même s’il démontre, d’année en année, qu’il n’a aucune valeur directe (ses propres jeunes) ou amélioratrice (du niveau moyen de la colonie à travers les générations dont il est un des ancêtres). Mérife vraiment un nom en colombophilie, celui qui a su mener une culture-très souvent en consanguinité-qui « race » partout où elle passe. Si un amateur de renom se contente d’acheter des pigeons à prix d’or un peu partout, il aura évidemment de bons pigeons après sélection .. dans ses colombiers. Il ne méritera pas’ pour cela d’avoir un nom ». Mais on rencontre très souvent le même nom dans l’origine de colombiers qui font florès- je pense ainsi à Desmet-Mathys, à Stichelbout, par exemple. Des amateurs comme cela, même quelquefois, s’ils n’ont pas été eux-mêmes des phénix de notre sport, ont su faire des « têtes de souches » de grande valeur qui assureront leur renommée à travers les années. Hormis ce « nom », qui souvent fait fermer les yeux sur de graves défaillances physiques (je ne parle pas bien . sûr du standard ou de toute autre théorie), l’amateur conserve d’autorité pour la reproduction des pigeons de grande origine provenant de ses meilleurs pigeons et qui présentent des qualités physiques qu’il apprécie particulièrement. On a certes ‘l’origine » interne » et le physique plaisant et qualiteux, mais on ne sait pas du tout la valeur sportive du pigeon ainsi retenu d’autorité.
Les résultats sportifs, c’est du solide. Surtout quand l’amateur prend la peint: de les noter, d’en noter les circonstances (atmosphériques-durée du concours-distance-nombre de participants ).
Si on veut vraiment progresser, on fait un trait sur le résultat à 1 prix par 8 ou 1 par 10. Tout ce qui est plus loin ne compte pas. Alors on a une vraie idée de la valeur du pigeon. Généralement il s’agit de pigeons qui ont gagné leur grain et sont touchés par l’âge de la retraite.
Habituellement, l’amateur en a déjà tiré des jeunes et si ceux-ci ne donnaient pas satisfaction, il a changé le conjoint de ce bon pigeon, jusqu’à trouver la perle rare. Il y a bien longtemps, j’arrive chez un vieil amateur de la région parisienne, qui m’emmène au colombier. Dans un petit panier, je vois un pigeon. « Qu’est ce que c’est que celui-là? ». C’est un vieux que je vais tuer. Il est trop vieux pour donner de bons jeunes. Mais il a déjà donné de bons jeunes? Des extras. Et alors? Quel âge a-t-il? 7 ans. Et il » coche clair ». Pas du tout. Alors pourquoi le tuer? Parce qu’à son âge, il ne peut plus donner de bons jeunes. Où avez-vous vu cela? Le bon bleu de X est le fils d’un pigeon de 10 ans et d’une femelle de 8. Le « Nexon » d’André Delbeke était né en 46 d’un père de 13 ans et d’une mère de 11, rescapés de la guerre. Un de mes amis a acheté lors d’une vente totale d’un grand colombier belge, une pigeonnelle qui avait fait 4 premiers prix jusqu’à Dourdan. Son père avait 16 ans (et sa mère 5). Tant qu’un pigeon donne des jeunes d’aussi bonne qualité que les autres pigeons du colombier, son âge n’est pas en cause. Son bagage héréditaire (les qualités et les défauts qu’il transmet à ses jeunes) reste strictement le même de la puberté à sa déchéance. sexuelle (qui intervient à un âge très variable (habituellement 8 et 15-16 ans).
« C’est une ânerie de tuer un bon reproducteur sous prétexte qu’il est trop vieux. Tant qu’il donne des jeunes bien vivaces, il doit être conservé. »
Alors c’est une ânerie de tuer un bon reproducteur sous prétexte qu’il est trop vieux. Tant qu’il donne des jeunes bien vivaces, il doit être conservé. On pose aussi souvent la question « Faut-il garder dans reproducteurs en volière? Cela n’influence-t-il pas défavorablement la qualité de leurs produits? ». D’abord la, volière ‘est souvent une garantie.
J’ai perdu au toit, à un an d’intervalle les 2 membres d’un couple de reproducteurs extraordinaires, ils avaient 1 an pour le mâle, 2 l’année suivante pour la femelle et m’ont donné 2 des meilleurs pigeons que j’aie eus de ma vie. Ensuite, par delà les dangers de la liberté, des champs, on n’a guère plus par la liberté qu’en volière. Nous avons maintenant des rations de graines, de minéraux, de vitamines, d’oligo-éléments etc.. qui assurent un parfait équilibre tant aux parents qu’à leurs jeunes. Un apport hebdomadaire de verdure, de la pierre à picorer, du grit, des minéraux divers, Un complexe vitaminé assurent tous les besoins de nos reproducteurs et j’ai personnellement 2 reproducteurs qui de leur sevrage à leur mort (à 18 ans) ont reproduit jusqu’à 15 ans l’un et 17 ans l’autre et m’ont donné nombre de bons pigeons. Bien sûr, avec l’âge, ils font moins de jeunes. Ceci tient plus à l’âge des femelles dont le déclin en nombre de couvées commence souvent à 7 -8 ans. Mais j’ai connu de vraies grandes reproductrices jusqu’à 13-14 ans. Là aussi, ce qui compte, c’est leur « bagage héréditaire » et la qualité physique de leurs produits. Pas leur âge ni leur claustration en volière.
[ Source: Article édité par Dr. Vét. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
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