traitements pour les pigeons voyageurs
8 janvier 2021 Par admin

Les traitements pour les pigeons voyageurs

traitements pour les pigeons voyageurs

Il est devenu classique de traiter ses pigeons. Cela va du « traitement de prudence », nettoyage succinct avant l’élevage ou la saison sportive contre les maladies les plus fréquentes (trichomonose, coccidiose, vers), au « traitement spécifique » contre la maladie diagnostiquée, en passant par le « traitement aveugle » décidé par l’amateur dont les pigeons ont des problèmes, en dehors de tout diagnostic médical et scientifique par l’homme de l’art, assisté éventuellement par le laboratoire d’analyses.
Les médicaments actuellement à la disposition des amateurs permettent dans la plupart des cas, d’améliorer l’état de santé défaillant en quelques jours. Les pigeons sont-ils guéris pour autant?
Tout d’abord tout dépend de la maladie. On sait par exemple que nous ne disposons pas encore de l’arme absolue contre la trichomonose. Les antitrichomonoses modernes bloquent ce parasitisme en 2 ou 3 jours. Mais, on sait aussi, que le parasite « redémarrera » 10, 15, 30 jours plus tard, selon le produit employé et cela en dehors de toute nouvelle contagion. Le germe de la paratyphose par exemple, est particulièrement coriace et, si l’on bloque très vite les symptômes les plus spectaculaires de la maladie avec les antibiotiques reconnus efficaces contre la souche microbienne en cause (antibiogramme), symptômes tels que la septicémie au plateau (mort brutale à 12 jours environ ), ou la mortalité de l’embryon dans l’oeuf, l’élimination par les fientes des salmonelles de la maladie reprend sporadiquement venant des « porteurs sains » sans symptômes autres que des fientes irrégulières de temps à autre, hébergeant le germe dans leur intestin. Ces porteurs sains sont une menace permanente pour les oiseaux sains, jeunes en particulier.



Là aussi réapparaît le problème de la contagion. Cette contagion éventuelle est partout. Certes elle est favorisée par l’absence d’hygiène qui laisse « traîner » au sol ou dans les cases des fientes, chargées de formes de résistance (oeufs de vers, oocystes de coccidies, microbes, spores microbiennes ou mycosiques, virus) assurant la persistance de la maladie dans les colonies atteintes. Pour certaines de ces formes de résistance, une « maturation » à l’air, de plusieurs jours le plus souvent (la chaluer abrège le délai ) est nécessaire. C’est là que l’absence d’hygiène prend une importance encore plus grande: laisser les fientes plusieurs jours, c’est permettre aux germes parasitaires (vers, coccidies) qu’elles contiennent, de devenir « infestants » donc dangereux. Et assurer les rechutes. Bien sûr, il y a en plus, le panier de voyage. Tant que le séjour est bref, dans un panier nettoyé, seule menace vraiment la variole (poquettes) « repiquée » d’un pigeon à l’autre par les coups de bec. On peut y ajouter la paramyxo dont le virus a des voies de contamination très subtiles (eau de boisson, fientes aux pattes avec lesquelles le pigeon se gratte etc.). Pour les autres maladies, le danger est assez mince sauf par lâcher reporté. Alors, les pigeons reçoivent à manger dans la litière souillée de fientes depuis l’enlogement.
On n’a pas trouvé d’autre méthode, valable, jusqu’à présent. Tout ce que j’ai écrit plus haut devient alors possible. Et cela d’autant plus que le milieu est défavorable aux pigeons. J’ai vu sur des lieux de lâcher de mon coin, des pigeons transportés dans des conditions lamentables. En particulier du côté aération. Pour qui est déjà monté dans un camion de pigeons, plein, quelques heures après son chargement, le problème apparaît clairement: la température y atteint 30-35°. S’il fait frais, à l’ouverture des portes, la vapeur d’eau devient un vrai nuage. Quelle proportion d’oxygène reste-t-il? Et cette vapeur d’eau signifie déshydratation des pigeons, donc soif. Bourrés dans ce camion, quand vont-ils boire? Quand on pense que les études ont montré que 4.000 pigeons dans un camion exigeaient 90 m3 d’air renouvelé par minute (le travail de 2 bons ventilateurs tournant en permanence), on comprendra mieux ces coryzas du lundi ou du mardi qui éliminent le pigeon atteint pour plusieurs semaines au moins. Cette contamination se fait depuis des pigeons vivant dans un colombier mal conçu, insuffisamment aéré, où ils se trouvent en état permanent de déficience « faisant le lit » de la maladie. Et ils contaminent ainsi facilement des pigeons mis dans ce même état de déficience par leur séjour dans un camion défectueux ou mal conçu. A quand un agrément officiel des camions pour le transport des pigeons?
Voilà donc les données du problème. Comment le résoudre?



Ce que nous cherchons, c’est le maintien de la bonne santé dans les conditions de vie de nos pigeons, qu’ils aient connu ou non des avatars de santé avant la saison. Cela s’appelle des rappels de traitement. Nous avons vu qu’ils étaient indispensables pour la trichomonose et pourquoi. Et n’oublions pas que cette trichomonose est toujours présente dans le coryza et les inflammations bucco-pharyngées qui éliminent tant de colonies des compétitions. On fera donc un rappel tricho toutes les 3-4 semaines, 2-3 jours de suite, en début de semaine, sans, bien sûr, arrêter de jouer. Pour la coccidiose, le rythme sera le même, et même un peu plus court par temps très humide. Et on interviendra sur la conception du colombier: les colombiers à coccidiose sont toujours insuffisamment aérés. Pour la paratyphose et les maladies microbiennes en général, c’est plus compliqué. S’il y a rappel de vaccination, un traitement antibiotique à l’occasion de chaque rappel s’impose, suivi immédiatement d’une désinfection minutieuse. Mais un nettoyage antiseptique de l’intestin est souvent nécessaire entre deux. En milieu reconnu contaminé, l’aspect des fientes des pigeons, en particulier le matin, fournit des renseignements fort intéressants. Et bien sûr, l’aspect général de la colonie, les volées, etc. En résumé, j’insiste surtout pour que sorte de l’esprit des amateurs la notion du traitement de printemps, dont beaucoup croient qu’il suffit à leur assurer une saison sportive sans histoire. Toute colonie qui s’effondre sportivement après quelques dimanches a besoin d’un rappel de traitement, le plus souvent trichomonose, coryza, voire coccidiose.
Mais les malins préfèrent prévenir l’effondrement que d’être obligés de traiter après…. quelques brosses.

Doct. Vét. J.P.Stosskopf


Notices :

  • Il ne fait aucun doute que le transport en panier des pigeons vers le lieu du lâcher représente pour ceux-ci une épreuve beaucoup plus difficile et stressante que le retour à tire d’ailes. L’aération ou mieux dit le renouvellement de l’air dans les camions surtout laisse souvent à désirer. Il n’est donc pas étonnant que des pigeons enlogés en parfaite santé reviennent parfois avec le coryza. Les contrôles, c.-à-d. nombre de pigeons par panier et par camion ou train, devraient être beaucoup plus nombreux et surtout sévères pour les transporteurs.
  • Le germe de la paratyphose est particulièrement coriace.
  • Les médicaments actuellement permettent dans la plupart des cas, d’améliorer l’état de santé défaillant en quelques jours.

[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ] 

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