Les tumeurs chez le pigeon voyageur
Le cancer, un des grands problèmes en médecine humaine, fait souvent l’objet de discussions ou de colloques.
Si actuellement on en parle beaucoup et si les statistiques comptabilisent plus de cas qu’auparavant, il faut cependant relativiser ces faits. Il’ y a tout d’abord l’abolition des tabous: le cancer n’est plus un sujet de conversation .. défendu ».
D’autant plus que des progrès sont continuellement réalisés quant au traitement et au dépistage de cette effroyable maladie. Il ne faut pas non plus négliger le rôle joué par le vieillissement de la population.
Toutefois l’homme n’est pas encore capable de maîtriser complètement la maladie et il est bon de temps a autre que les médias s’intéressent à ce problème, comme cela s’est déjà produit cette année en Belgique à deux occasions.
Deux collectes de fonds organisées par la télévision, furent couronnées de succès et permirent de consacrer une importante somme d’argent au profit de la recherche sur le cancer. Il faut se réjouir de telles initiatives et féliciter les organisateurs.
Il ressort des entretiens sur le cancer qu’il ne faut pas seulement se limiter à des recherches fondamentales et au i traitement de la maladie mais que l’accent doit être également mis sur la prévention. Selon les experts, la moitié des cas de cancer sont évitables. Pour réussir cela, l’investissement de chacun est nécessaire tout comme l’effort de tous. Ainsi pour l’efficacité de la lutte contre le tabagisme, contre la consommation excessive d’alcool, contre la pollution, etc…il est nécessaire que les campagnes de prévention s’attaquent à l’origine du mal (ainsi par exemple il faudrait s’en prendre aux vrais pollueurs).
Je pense également à feu Dr. Moerman (Hollande), un homme aimable. qui n’était pas seulement médecin mais aussi colombophile. C’est donc via la colombophilie que nous avons été quelques fois en contact. Il se consacrait surtout -à la lutte contre le cancer et attachait beaucoup d’importance aux habitudes de vie et au milieu ambiant. Il développa sa propre méthode qui fut contestée par la majorité du corps médical aux Pays-Bas. Je n’ai aucun avis à émettre à ce sujet. Je n’ai jamais été réellement capable d’adhérer la ses idées fondamentales. Il affirmait principalement que l’homme (devait prendre exemple sur le pigeon (entre autres pour son alimentation) chez qui le cancer était inconnu.
Cela est tout à fait faux, Les tumeurs ne se retrouvent pas seulement chez l’homme mais sont égaiement connues chez les autres mammifères et chez les oiseaux, dont le pigeon. Les colombophiles ont peu connaissance du problème car ils ne gardent presque pas de très vieux pigeons. Parfois même les reproducteurs sont sacrifiés lorsqu’ils ont atteint un certain âge (6 à 7 ans). Beaucoup de colombophiles sont convaincus que la qualité de la progéniture diminue avec l’âge des parents et que les descendants de vieux pigeons possèdent moins de vitalité et de vitesse. Peu de pigeons ont encore la chance de devenir vieux, ce qui diminue très fortement les possibilités d’observer des tumeurs.
Une tumeur est le résultat de la croissance anarchique des cellules (certaines tumeurs peuvent être dues a un virus).
Au contraire d’une tumeur bénigne, les cellules d’une tumeur maligne vont croître ,rapidement de manière anarchique et possèdent la propriété de former des métastases qui très rapidement débordent » les mécanismes de défense.
Les cas de tumeurs chez les pigeons sont tout compte fait sporadiques.
Mais théoriquement, on peut les retrouver dans tous les organes et dans les différents tissus (par exemple: tissu cutané. tissu, conjonctif, tissu musculaire).
Au cours de ma carrière, vu le nombre d’autopsies et de recherches que j’ai effectuées, j’ai eu l’occasion d’observer pas mal de tumeurs chez les pigeons. J’ai observé que c’est le cancer du foie (surtout chez les femelles) qui est le plus répandu; cette forme de cancer s’appelle la leucose et est occasionnée par un virus. Cependant le degré de contagion doit être faible car je n’ai jamais rencontré plusieurs cas simultanément dans le même pigeonnier. L’hérédité ne joue également aucun rôle: Je n’ai eu, dans mon propre pigeonnier, qu’un seul cas de leucose du foie. C’était un de mes premiers pigeons. la grand-mère de mon Barcelone Il. Par après je n’ai plus jamais observé un cas de cancer du foie parmi mes pigeons bien que plus de la moitié de mes sujets avait du sang de cette productrice.
Viennent ensuite les cancers des ovaires, de la rate, des reins et des testicules. J’ai vu également un cas mortel de cancer de la rétine et un cas de cancer de la glande du croupion (le tissu de la région du croupion était rongé par le processus cancéreux ).
De par leur nature, ces différents cas sont le plus souvent observés sur la table d’autopsie.
Lors de cancers du foie et de la rate, ces organes sont le plus souvent fragiles et pulpeux ce qui occasionne facilement des hémorragies internes souvent mortelles.
Ensuite nous avons les tumeurs bénignes avec en premier lieu les tumeurs graisseuses (lipomes) qui peuvent apparaître un peu partout sur le corps. La plupart sont peu adhérentes aux autres tissus de sorte que leur ablation comporte très peu de risques.
Il y a encore les tumeurs sanguines surtout répandues chez les jeunes pigeons. Elles proviennent d’une dilatation des vaisseaux sanguins capillaires de la peau.
Ces tumeurs peuvent atteindre la grosseur d’un œuf de pigeon et ont une nette tendance à saigner surtout si elles se trouvent à des endroits propices aux coups (comme par exemple au niveau de l’aile). Certaines sont plutôt massives tandis que d’autres présentent clairement un pédoncule. Bien que la plupart ces tumeurs sanguines n’occasionnent pas de troubles importants, dans quelques cas particuliers une forte anémie peut apparaitre suite aux saignements prolongés.
Dans ces derniers cas Il est préférable de ne pas attendre que la tumeur se détache d elle-même; essayer éventuellement de la ligaturer ou mieux, consulter un spécialiste.
Il n’y a pas moyen de prendre d’autres précautions car les tumeurs sanguines apparaissent de manière fort irrégulière ( il y a des années où je n’ai vu aucun cas)Elles ont peut-être une étiologie virale mais cela n’est pas certain. De toute façon, cela n’est ni contagieux ni héréditaire.
Je dois encore ajouter que de telles tumeurs sanguines sont rarement placées à des endroits critiques (comme sur une articulation de l’aile) ce qui pourrait faire penser de façon erronée à un cas de paratyphose.
En cas de doute, le plus sage est de faire appel a un homme de l’art.
Pour conclure, je voudrais dire que ce serait une erreur d’éliminer un pigeon qui présenterait des tumeurs sanguine. J’ai personnellement vécu un cas qui démontre cela. Le très célèbre Plume blanche de A. van Bruaene, un jeune de l’été 66, un fils de mon répute Barcelone 2 fut recouvert l’hiver qui suivit sa naissance de toute une série de petites et grosses tumeurs sanguines: alors que certaines durent être enlevées chirurgicalement, d’autres disparurent spontanément. Cela ne l’a cependant pas empêché d’être plus tard le deuxième pigeon aux Olympiades en catégorie sport fond.
Je pense que tout autre commentaire est superflu.
[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ]
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