L’hygiène des ustensiles – pigeon voyageur
Avec les grosses chaleurs de juillet, nous venons de connaître une recrudescence de maladies des pigeons, au premier rang desquelles il y a —comme d’habitude — la trichomonose et la coccidiose et leur complication microbienne classique du coryza. Nous avons assez parlé de ces fléaux pour n’avoir pas à revenir sur leurs symptômes. Mais beaucoup d’échecs par ces temps très chauds, soi-disant favorables à la montée de la grande forme, n’ont pas d’autres causes, bien que très souvent peu apparentes. Quand les amateurs comprendront l’importance sportive de ces « petites » choses, les résultats aux concours refléteront plus la valeur intrinsèque des pigeons et moins la simple influence de la santé sur la vraie forme. La question de la contamination des pigeons est donc au premier rang des préoccupations de l’amateur. L’émission par le pigeon malade des formes de résistance du parasite (coccidies), du parasite (trichomonas) ou du microbe (diplocoque) lui – même est le premier stade de la constamination, L’oocyste de coccidie doit rester quelque temps à l’air libre avant de pouvoir infecter un pigeon. Ce temps est d’autant plus court que les conditions atmosphériques lui sont plus favorables, c’est-à-dire qu’il fait chaud et humide. Les temps « orageux » à atmosphère « lourde » sont donc ceux pour lesquels le temps de maturation des oocystes est le plus court. La coccidiose va alors plus vite. C’est dire que c’est là qu’il faut veiller encore plus.
Le nettoyage minutieux et biquotidien élimine effectivement le plus grand nombre des oocystes (et aussi des oeufs de vers, des microbes, etc.). C’est à ce titre qu’il est hautement recommandé. Mais dire « Je nettoie 2 fois par jour, donc mes pigeons ne peuvent rien attraper » est une hérésie. J’ai connu, il y a une dizaine d’années, une des plus grandes gloires colombophiles de l’après-guerre en pleine perte de vitesse à cause d’un coryza tenace avec trichomonose et coccidiose alors que deux soigneurs tenaient les colombiers où pullulaient les gloires nationales et internationales dans un état de propreté digne d’une clinique, abreuvoirs et mangeoires individuelles pour chaque veuf, etc. Bien sûr, dans de telles conditions la contamination avait été retardée. Mais elle n’avait pas &é empêchée. Pourquoi ?
Parce que les colombophiles mettent leur confiance totale dans les antiseptiques classiques. L’élixir désinfectant X, Y ou Z n’est pas un mauvais produit en soi. Il peut par exemple tuer bon nombre de microbes et à ce titre prévenir la dissémination rapide du coryza par l’eau de boisson. Mais d’abord l’eau de boisson n’est pas le seul véhicule possible du microbe : une graine prise dans le bec et relâchée est déjà porteuse du microbe et peut contaminer le pigeon qui la reprend. Ensuite, ces élixirs ne tuent pas les formes parasitaires mais, ou bien ne peut les anéantir (les oeufs de vers abrités sous leur coque sont extrêmement résistants) ou bien ne fait que les bloquer. C’est ainsi que le trichomonas se « met en boule » quand le milieu devient défavorable et reprend sa vitalité quand le milieu lui redevient vivable, quelques heures plus tard. On voit donc que ces produits antiseptiques sont utiles mais ne sont pas suffisants. Quoi faire alors, me direz-vous ? Eh bien, dans l’état actuel de nos connaissances, en attendant l’Elixir Miracle qui bloquera le développement de tout parasite ou microbe dans le corps du pigeon, il faut conjuguer l’action des antiseptiques dans l’eau de boisson à celle d’une antiseptique quotidienne par la chaleur violente (900 par exemple) en soumettant abreuvoirs, mangeoires, pots à grit, etc., à l’eau en ébullition. La tranquilité est à ce prix. Oh bien sûr, on va m’opposer l’histoire de la vitalité. Bien sûr qu’il y a des pigeons qui font des prix alors que le reste de la colonie est sur la touche pour « manque de condition » (« ah qu’en termes galants, ces choses-là sont dites »). Mais ce sont des individualités, même chez eux qui disent avoir mis la culture de la vitalité au premier rang de leur technique de sélection et d’élevage. Moi qui vois, de par mon métier, l’envers du. décor, je puis vous l’affirmer. Mais comme disait Kipling : « Cela est une autre histoire ».
[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
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