L’infection herpétique du pigeon
Le virus herpès du pigeon est l’agent infectieux le plus sou-vent associé aux troubles respiratoires du pigeon et il peut reproduire la maladie à lui seul. Ce virus est très répandu en Belgique. Des anticorps spécifiques ont pu être mis en évidence dans le sérum de 84% de pigeons belges cliniquement normaux. La présence du virus a été démontrée dans 60% des colombiers où des troubles respiratoires règnent en permanence. Lors de coryza aigu, des anticorps spécifiques ont été mis en évidence chez 63% des pigeons malades et le virus a été isolé du pharynx de 82% des animaux malades. Une situation similaire a été décrite en France et en Allemagne. Le virus herpès du pigeon a été, jusqu’à présent, isolé en Angleterre, Tchécoslovaquie, Australie, Belgique, Hongrie, Allemagne, France et Italie. Très tôt après l’infection, les pigeons excrètent le virus et cette excrétion persiste en général 7 à 10 jours. Les lésions apparaissent après 1 à 3 jours alors que l’excrétion virale atteint son apogée. Après guérison clinique, les pigeons restent porteurs du virus et peuvent le ré-excréter par intermittence, et ainsi disséminer l’infection Dans un colombier infecté par le virus herpès, après guérison de la primo-infection, les pigeons deviennent des porteurs asymptomatiques du virus et plusieurs d’entre eux peuvent éliminer le virus de temps à autre et le transmettre à leur descendance. La transmission par l’oeuf semble improbable. Les pigeonneaux sont contaminés par voie buccale pendant les premiers jours de la vie, mais ils échappent à la maladie clinique grâce à l’immunité passive d’origine parentale transmise par le vitellus. Les pigeonneaux deviennent donc eux-mêmes des porteurs asymptomatiques. La maladie clinique est donc principalement observée lors de la primo-infection de pigeonneaux issus de parents indemnes de l’infection ou chez les porteurs latents à l’occasion de conditions débilitantes.
Les essais de chimiothérapie au moyen de substances anti-virales ont jusqu’à présent échoués. Des essais de vaccination avec un vaccin atténué ou avec un vaccin inactivé en émulsion huileuse sont encourageants. En effet, ces deux méthodes vaccinales sont efficaces; elles réduisent l’excrétion virale primaire et l’intensité des symptômes après une infection, mais elles n’empêchent pas le phénomène du portage latent. La vaccination n’est donc pas la solution « miracle » mais elle prévient la ré-excrétion virale spontanée et dès lors permet de diminuer la dissémination du virus. Si les pigeons sont hyper-immunisés au moyen de vaccin inactivé après l’infection, la ré-excrétion virale est également réduite. On pourrait dès lors envisager d’hyper-immuniser les parents avant l’accouplement au moyen de virus inactivé. Mais pour appliquer ces techniques en pratique sur une grande échelle, de nombreuses expériences sont encore nécessaires:
1° une meilleure atténuation du pouvoir pathogène du vaccin vivant;
2° le choix d’un meilleur adjuvant pour le vaccin inactivé;
3° essais sur animaux vivants.
[ Source: Article édité par Prof. H. Vindevogel et Ing. J.P. Duchatel– Revue PIGEON RIT ]
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Infections respiratoires chez les pigeons
L’Infection par Streptococcus Bovis – pigeon voyageur