L’insémination artificielle (2) – pigeon voyageur
L’appareil reproducteur femelle
Chez l’oiseau femelle, le pigeon ne faisant pas exception à cette règle, l’appareil reproducteur droit dégénère durant la vie embryonnaire. Donc à l’âge adulte, seuls l’ovaire et l’oviducte gauches sont fonctionnels. C’est pourquoi à l’ouverture du cloaque, l’embouchure du vagin est très nettement visible sur la face interne gauche.
L’ovaire se présente comme une grappe de raisin dont les « grains » constituent les follicules. Pendant la période de repos sexuel les follicules sont de petite taille (environ 0,5 mm de diamètre). Lors de l’accouplement sous l’influence des hormones hypophysaires gonadotropes (LH et FSH) le follicule augmente rapidement de taille. La parade amoureuse du mâle stimule ce processus de croissance. L’oocyte se charge en gouttelettes lipidiques et en vitellus de sorte que la taille de l’oocyte atteint jusqu’à 20 mm de diamètre. Le vitellus (jaune) constitue la nourriture de l’embryon. Il contient 50 % d’eau et deux fois plus de lipides que de protéines (phosvitine et lipovitelline). Le vitellus contient également les anticorps maternels qui conféreront au jeune pigeon une immunité contre certaines infections. Cette croissance du vitellus dure environ huit jours et se termine normalement par la libération du follicule mûr. Cet ovule est recueilli dans l’oviducte, plus exactement dans une forme d’entonnoir (l’infundibulum). L’ovule reste très peu de temps dans ce pavillon (environ un quart d’heure). C’est pourtant à cet endroit que se produit la fécondation. Ce qui signifie que les spermatozoïdes ont un long chemin à parcourir depuis le cloaque ! L’oeuf pénètre ensuite dans la première partie de l’oviducte (le magnum) où le jaune va s’entourer de protéines c’est-à-dire du blanc. C’est dans la partie suivante de l’oviducte (isthme) que vont s’ajouter les deux membranes coquillières entourant le blanc. A ce stade l’oeuf est fragile et c’est dans la dernière partie de l’oviducte (l’utérus) où se produit tout d’abord une hydratation du blanc qui a pour effet de tendre les membranes coquillières, que le dépôt de la coquille va s’effectuer. Une fois terminé l’oeuf séjourne encore dans l’utérus pendant quelques heures. La ponte est précédée de violentes contractions du vagin et de l’utérus. La femelle pondra un deuxième veuf 44 heures après le premier.
L’insémination
Nous déposons les spermatozoïdes à l’entrée du vagin et il faut environ un peu plus d’une vingtaine d’heures pour que la moitié des spermatozoïdes atteignent la zone de fécondation (l’infundibulum). La motilité des spermatozoïdes est surtout importante pour franchir la jonction utéro-vaginale car au-delà ce sont les contractions et les mouvements ciliaires de l’oviducte qui assurent la progression. Lorsque la motilité des spermatozoïdes est faible ils ne franchissent pas cette jonction et sont éliminés (sélection naturelle).
Nos résultats montrent que la période fertile après insémination ( période pendant laquelle la femelle peut pondre un œuf fécondé) est optimale entre deux et cinq jours.
La survie des spermatozoïdes dans l’oviducte est assurée dans des endroits particuliers appelés « nids spermatiques ». Il existe deux zones de stockage, une à la base de l’infundibulum et I’ autre plus importante au niveau de la jonction utéro-vaginale. Ces nids
sont constitués par des replis glandulaires de la muqueuse dont la base est élargie pour permettre le stockage des spermatozoïdes. Ces derniers sont disposés en faisceaux, la tête en contact avec les micro-villosités de la muqueuse. La sortie des spermatozoïdes (dont un va assurer la fécondation) des nids de l’infundibulum se fait par simple action mécanique lors de la dilatation de ce pavillon. Nous inséminons les femelles 5 et 3 jours avant la ponte présumée du premier oeuf. Nous avons également obtenu des résultats positifs en inséminant la femelle immédiatement après la ponte du premier oeuf. La lumière naturelle ou artificielle stimule la fonction sexuelle.
La lumière agit plus par la durée d’éclairement que par l’intensité. Des cellules photo réceptrices situées au niveau de la rétine et à la base de l’hypothalamus sont stimulées. L’hypothalamus va sécréter des hormones qui vont contrôler l’activité hormonale de l’hypophyse . L’hypothalamus est donc le centre de contrôle de la reproduction.
[ Source: Article édité par Ing. J.P.Duchatel – Revue PIGEON RIT ]
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Insémination artificielle et A.D.N – pigeon voyageur