Ma Manière de Nourrir – pigeon voyageur
De nos jours la qualité des graines ne peut plus poser de problèmes. Les fabricants ne peuvent plus se permettre de présenter des graines avariées sur le marché. Personne ne peut éviter l’une ou l’autre baisse de condition chez ses pigeons. N’allez pas toujours mettre en cause la qualité de vos mélanges.
On m’interroge régulièrement sur ma manière de nourrir mes pigeons, mon système alimentaire si vous voulez. On veut connaître mes mélanges, la quantité par pigeon, les petites graines etc.
Les colombophiles allemands sont particulièrement friands de pareilles révélations. Ils n’arrêtent pas de fouiner pour trouver de mélanges spéciaux et ils n’hésitent pas à payer plus cher.
Les commerçants le savent et ils n’hésitent pas à répondre à la demande. L’Allemagne ne manque ni de nouveaux mélanges, ni de clients pressés de s’en procurer en grandes quantités.
Je ne me casse pas la tête pour composer mes mélanges. Et pas d’avantage pour ma manière de nourrir. Il y a belle lurette que j’ai oublié d’affirmer que nourrir est un art. La composition d’un mélange n’est pas si important, à condition qu’il est composé de graines saines. Je connais des colonies qui jouent très fort avec un même mélange pour toutes les saisons. De nos jours la qualité des graines ne peut plus poser de problèmes, tellement la concurrence est poussée à l’extrême. Les fabricants ne peuvent plus se permettre de présenter des graines avariées sur le marché. Personne ne peut éviter l’une ou l’autre baisse de condition chez ses pigeons.
N’allez pas toujours mettre en cause la qualité de vos mélanges.
Dépuratif et diète.
Dans le passé je présentais toujours du mélange dépuratif au retour des concours, mais j’ai abandonné définitivement cette habitude. Je m’en tiendrais volontiers à une partie de dépuratif en vitesse, mais comme je m’en tiens au demi et petit fond je ne m’en préoccupe pas. Tant que la distance ne dépasse pas 420 kilomètres, mes pigeonneaux et adultes partent au concours toutes les semaines. Pour les étapes de 500 à 800 kilomètres, cela va de quinzaine en quinzaine.
Les pigeons qui travaillent doivent être nourris à suffisance. Un pigeon qui a dû ramer pendant 5 à 6 heures sur un trajet de demi-fond ne trouve pas son compte et certainement pas la qualité si vous lui présentez une mangeoire trop chargée d’orge. L’orge n’est pas la préférée du pigeon. Je ne nourris plus du dépuratif au retour des concours pour cette raison. Je le remplace par du diète plus du Top-veuvage. En saison de concours je réserve le dépuratif pour les femelles de veufs dans la volière.
La mue terminée et durant l’hiver, lorsqu’ils n’élèvent pas, je nourris au dépuratif pour la plus grande partie, ajouté d’une poignée de restes de sport, de mue, ou d’élevage de temps à autres.
J’aime bien aussi tenir les pigeonneaux au dépuratif avant la saison des concours.
Trop lourds, trop gras.
Le mélange diète, très digeste n’est pas du tout frugal avec les graisses qu’il contient. Qui sait que j’ai la main assez large me pose souvent la question de savoir si mes pigeons ne sont pas trop gras en saison de concours.
Ma réponse est brève et claire: Jamais de ma vie je n’ai joué des pigeons « sur une pointe de faim» ou pratiqué un rationnement. Ils reçoivent toujours assez. Il arrive que certains sujets aient tendance à engraisser après la saison, mais je n’ai jamais de pigeons trop gras ou trop lourds en période de concours. Ceux qui font des volées tous les jours et partent aux concours toutes les semaines ne deviennent pas gras. J’aime même bien de trouver un pigeon un peu lourd à la mise en loge pour une étape de demi-fond ou de petit fond. Un petit supplément de réserves ne fait pas de mal.
Système.
La question m’étant posée à répétition je vais tenter de révéler le plus clairement possible ma manière de nourrir (mon système) pendant la saison des concours. J’insiste, il s’agit de «mon» système.
Le système idéal n’existe pas.
Tous les systèmes sont valables à condition de remplir la mangeoire de graines saines et à suffisance. Je n’aime pas à compliquer l’existence. Mes pigeonneaux sont nourris dans une mangeoire commune. Les «veufs» reçoivent leurs graines dans un petit pot individuel. Le mélange est le même pour tous, veufs et pigeonneaux.
Je ne sais pourquoi, mais cela fait des années que je sers du Top veuvage additionné de 3 % d’orge à mes pigeons. Jadis je leur donnais aussi quelques cacahuètes et des petites graines après chaque repas. J’ai modifié mes habitudes et pour me faciliter la vie je mélange le tout. Pour préparer une dose pour quelques jours dans un seau, je prends pour mesure un pot d’un litre. Je mélange 5 pots de Top-veuvage ajouté de 3% d’orge, 1 pot de maïs jaune français, 1 pot de P 40 (granulés riches en vitamines), 1/3 de pot de cacahuètes et 1/6 pot de petites graines. Je remue le tout de la main et l’affaire est dans … le seau.
Au retour des concours je mélange avec un plus petit pot: 3 pots de diète, 2 de Top-veuvage, 1 de P 40 et un jet d’huile d’ail + de la levure de bière. Le dimanche matin je donne toujours le mélange à base de diète, comme le samedi à l’arrivée. Le dimanche soir c’est toujours du diète ajouté de Top veuvage selon qu’il en reste dans mon seau.
Nourrir à suffisance signifie qu’à la fin du repas (le plus souvent à midi) il reste toujours quelques graines dans la mangeoire, tant chez les veufs que chez les pigeonneaux. Ces restes sont enlevés une demi-heure plus tard. Les pigeonneaux peuvent encore manger largement assez le soir.
S’il reste quelques graines alors, je ne les enlève pas.
Telle est ma formule alimentaire.
Simple, nullement spectaculaire et certainement pas euphorique.
Les pigeons en bonne santé s’en trouvent très bien.
[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]
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A propos des graines – pigeon voyageur