L’élimination des maladies chroniques – pigeon voyageur
Quoi de plus désespérant pour un amateur de pigeon de s’apercevoir que « ça recommence » malgré tous les soins apportés pour résoudre un problème de maladie se manifestant de temps à autre par tel ou tel symptôme: un pipant qui pousse mal ou meurt brusquement, un oeuf noir, de la diarrhée qui réapparaît. La liste des pépins possibles est longue. L’élimination définitive d’une maladie est soumise à un certain nombre d’impératifs.
Tout d’abord un diagnostic sûr et complet. C’est pour cela que, de plus en plus, non seulement il faut consulter un vétérinaire compétent mais encore ne pas reculer devant la dépense d’un diagnostic de laboratoire si besoin est. Bien souvent se révèle alors un microbisme surajouté qui, négligé, empêchera la réussite d’un traitement qui sera alors incomplet, Ces microbismes « secondaires » jouent un rôle déterminant dans le tableau clinique: la trichomonose dans le coryza sous outes ses formes, les microbismes (staphylocoques — colibacilles — -clebsielles — pasteurelles) dans ce même coryza, les staphylocoques surajoutés à la salmonelle dans la paratyphose. les colibacilles dans l’adénovirose etc. etc. On voit donc l’extrême importance d’un diagnostic complet. Beaucoup prétendent que ces germes secondaires sont négligeables, le rôle déterminant étant joué par un virus (herpes virus-adenovirus-paramyxovirus). Remarquons tout d’abord pue nous sommes désarmés au stade curatif (guérir la maladie déclarée) contre la plupart de ces virus, sinon tous. Force nous est donc de nous attaquer à ces germes secondaires, leur blocage permettant à l’organisme de mieux lutter, par ses propres moyens (globules blancs-anticorps-etc.) contre le virus. Pour nous attaquer valablement à ces germes, principaux (par ex. la salmonelle paratyphique) ou secondaires, nous devons connaître les armes les plus efficaces. C’est le rôle de l’antibiogramme.
Le microbe étant mis en culture dans une petite boîte de verre spéciale (boîte de Petri) garnie d’un milieu de culture adapté, on dispose sur les cultures de petits buvards imprégnés d’anti-biotiques divers et on voit après quelques heures quels antibiotiques ont bloqué la culture microbienne.
Ce sont ceux-là qui doivent être employés. Vous voyez que nous sommes loin d’un médicament choisi « au petit bonheur, la chance ». Et pourtant combien, croyant bien faire, se contentent de cela? Connaissant le bon remède, le plus efficace, encore faut-il l’utiliser judicieusement. Abandonnez lamée que toutes les maladies se guérissent en quelques jours. Si c’est vrai pour certaines, d’autres sont beaucoup plus longues à éliminer. Ainsi, se contenter de donner quelques jours d’antibiotiques pour bloquer la paratyphose, c’est s’exposer à coup sûr à une rechute prochaine.
La salmonelle est un germe très résistant et il est illusoire de penser l’éliminer aussi rapidement.
Tout au plus blanchit-on pour quelques semaines et encore, les organes génitaux, la paroi intestinale, le foie recelant longtemps des foyers microbiens qui se réactiveront dès la fin du traitement. Le vétérinaire consulté ne manquera pas d’insister sur la durée nécessaire du traitement d’attaque, les recherches nécessaires pour être certains de l’élimination du germe, et d’une éventuelle vaccination (ou auto-vaccination après isolement du germe en cause dans fa colonie) en plusieurs temps s’il lé faut. Je sais, tout cela est bien pesant, compliqué, coûteux. Mais il faut savoir ce que l’on veut. Sinon on ne soigne rien et on tue jusqu’à disparition complète de tout symptôme. Si cela se conçoit pour la paramyxovirose par exemple, maladie spectaculaire par excellence, par ailleurs peu meurtrière et qui en général « ne fait que passer » (ça dure quand même plusieurs semaines voire 2-3 mois dans les colonies qui n’ont pas été vaccinées), la technique de l’élimination au fur et à mesure da l’apparition des symptômes ne sert à rien dans la paratyphese par exemple où il y a toujours des « porteurs sains » qui ne souffrent apparemment pas de la maladie mais en expulsent néanmoins le microbe dans leurs fientes sinon dans leur sperme ou leurs oeufs. il en est de même dans le coryza, la coccidiose chronique, mais pour d’autres raisons.
Connaissant le bon remède, le plus efficace, encore fa.ut-il l’utiliser judicieusement.
Ces 2 dernières maladies (en fait, le coryza sous ses diverses formes est ce qu’on appelle un syndrome avec de multiples causes profondes déterminantes) sont en effet des maladies de milieu favorable. Certains colombiers connaissent en effet régulièrement des crises de coccidiose aiguë chez les pigeonneaux au plateau: diarrhée profuse avec fort amaigrissement vers le 10e jour.
D’autres, en particulier vers les premières chaleurs, des cas de coryza aigu chez les pigeonneaux à l’entraînement, subaigu, avec seulement quelques éternuements, chez tes adultes. Pour ces 2 maladies, la conception du colombier est en cause. Tous nos lecteurs connaissent la maxime « une fumée immédiatement éliminée par le toit ».
C’est toujours vrai plus que jamais. Et tous les amateurs qui me demandent quoi faire parce qu’ils sont confrontés à ces problèmes me répondent : « pourtant j’ai une bonne aération ».II faut traiter même et désinfecter utilement juste à la fin du traitement d’attaque par pulvérisation d’un bon antiseptique sans odeur forte contre les virus et microbes par la forte chaleur contre oocystes de coccidrès et oeufs de verre.
La grande différence entre des maladies causées par un virus (par exemple la paramyxo, l’herpes virus, l’adenovirose, les poquettes) et des maladies causées par un parasite Interne (par ex. trichomonose. coccidiose, vers) ou un microbe (par ex. coryza, paratyphus) c’est que les premières (causées par un virus) ne peuvent pas être guéries par un médicament une fois que le pigeon es infecté. C’est la vaccination préventive (paramyxo et poquettes) et elle seule qui peut protéger le pigeon. Les autres maladies par contre, causées par un parasite ou un microbe peuvent être traitées et guéries par des médicaments: Mais il importe de déterminer un diagnostic correct si on souhaite une bonne guérison et de faire les traitements adéquats.. Ainsi par exemple le coryza – cette maladie est pratiquement toujours accompagnée d’une infection de trichomonas. Il faut donc un double traitement et ensuite essayer de trouver la cause (surpopulation, mauvaise aération du colombier?).; Et ceci est encore un cas très simple par rapport à d’autres maladies comme par exemple la paratyphose.
[ Source: Article édité par Prof. Dr. G. Van Grembergen – Revue PIGEON RIT ]
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Maladies respiratoires – n°1 – pigeon voyageur
Le système respiratoire du pigeon voyageur (1)