Maladies respiratoires – n°3 – pigeon voyageur
Conjonctivite
L’œil du pigeon est protégé par deux paupières dites « normales » et une troisième appelée corps clignotant. Si cette troisième paupière s’enflamme, elle devient nettement visible. Ce sont surtout les spécialistes du jeu à pigeonneaux qui en ont une frousse bleue, Ce sujet est d’une importance capitale, même pour ceux qui n’adorent pas ce genre de jeu, parce que les pigeonneaux fortement atteints risquent de se perdre aux entraînements, même s’ils ne sont enlogés que pour voler de petites distances.
J’ai profité de mon entretien avec le docteur Peeters pour demander aussi son avis à ce sujet. Voici ce qu’il en dit: « Cette espèce d’inflammation plutôt bénigne est une maladie qui atteint surtout les jeunes après qu’ils aient été enlogés quelques fois » Les colombophiles flamands ont baptisé ce symptôme « het vliesje » (vlies je = membrane, terme utilisé dans le sens: membrane enflammée).
La cause est probablement un virus (herpès). Un virologue hollandais, le docteur Kouwenhoven a découvert, plutôt par hasard, que l’association trichomoniase-herpès peut avoir des conséquences graves pour le pigeon. C’est la raison pour laquelle j’insiste toujours sur la nécessité de combattre de prime abord cette maladie parasitaire causée par un protozoaire. L’état de la membrane enflammée peut aussi être amélioré par des gouttes oculaires qui contiennent un antibiotique. Attention : l’antibiotique n’a pas d’effet sur le virus mais combat ou évite les complications bactériennes. Certains vétérinaires ajoutent aussi un corticostéroïde qui fait disparaître l’inflammation sans pour autant guérir le mal car il s’agit d’un traitement symptomatique. Il va de soi que le profane ne peut pas commencer à expérimenter avec des gouttes oculaires destinées à la médecine humaine. La surdose est flagrante et dangereuse. A chacun son métier, les vaches seront bien gardées ! »
Je ne vais pas traiter ici d’autres maladies qui peuvent causer des troubles respiratoires, telles que la diphtérie (contre laquelle il existe un excellent vaccin) qui est une affection virale (le même virus qui cause la variole qui est communément appelée « les poquettes ») et l’ornithose dont l’agent pathogène est appelé chlamydia (forme intermédiaire entre un virus et une bactérie). C’est une maladie grave qui se transmet par l’air et qui nécessite un contrôle régulier par un vétérinaire de préférence spécialisé en matière de pigeons.
Pour conclure, je vous donnerai quelques précieux conseils qui m’ont été confiés par des champions chevronnés.
– Si vous enfermez vos volatiles en hiver, par exemple parce que vous craignez les rapaces, il faut être vigilant quand vous lâchez vos pigeons les premières fois.
Faites-le de préférence dans l’après-midi lorsque la température est plus clémente, Attendez les jours ensoleillés. Votre patience sera récompensée.
– Jef Houben, le fameux champion en demi-fond, ne fait voler ses veufs qu’une seule fois en début de saison et uniquement l’après-midi par temps sec.
– Cette attitude n’est pas nouvelle.
Michel Van Lint, le champion tirlemontois qui depuis des années a été tenter sa chance à Taipei(Taiwan), où il habite actuellement, m’a dit un jour qu’il ne voulait jamais lâcher ses veufs lorsque la température était inférieure à 10° C et jamais dans une bruine froide qu’il appelait le tueur de la forme.
[ Source: édité par M. VICTOR VANSALEN – Livre “Les Champions révèlent” ]
Monsieur Victor Vansalen né le 24/02/1926 à Machelen, † décédé le 14/04/2015 à Vilvoorde
C’est un grand honneur et un grand plaisir pour nous de rendre hommage à son exceptionnel engagement envers la colombophilie.
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