MARS 1999 – Pigeon voyageur
Que le temps passe vite. A peine accouplé mes pigeons, on élève, on joue à un rythme soutenu et on arrive en fin de saison sans s’en rendre compte. A l’an neuf fabricants et commerçants établissent les prévisions d’usage, basées sur les résultats de vente de l’année précédente, en plaçant la barre un peu plus haut quand même. S’ils arrivent à dépasser ces prévisions, chefs de production et vendeurs touchent des primes alléchantes. Il faut travailler dur pour réussir, mais les résultats sont plus ou moins prévisibles. Il n’en va pas de même pour nous, colombophiles. Nous ne pouvons qu’attendre ce que nous réserve la nouvelle saison. On retrouve généralement les mêmes noms en tête des résultats de concours et des championnats.
Ce sont ceux de vrais colombophiles, détenteurs de bons pigeons et qui s’investissent totalement chaque année dans la pratique de leur sport favori. Il arrive aussi de voir des colonies baisser de rythme et disparaître du haut de la scène après deux ou trois ans. Ce ne sont pas de vrais champions, mais des amateurs qui ont mis la main, par un heureux hasard, sur quelques bons pigeons ou sur un couple de bons reproducteurs. Personne ne peut prétendre jouer au même niveau d’année en année. Qui vise trop haut, tombe très bas en cas d’échec. Prudence donc à l’heure des projets et prévisions. Il ne faut pas grand chose pour ruiner une saison: un élevage raté, des pertes anormales de pigeonneaux, un climat perturbé qui empêche de créer au colombier le climat qui engendre la forme. Je pourrais citer bien d’autres facteurs capables d’annuler les espoirs les plus légitimes.
En cas d’échec passager, le vrai champion parvient toujours à redorer son blason de l’une ou l’autre manière. Le titre de champion évoque l’investissement total de celui qui le porte.
Tout un chacun peut s’attendre à vivre une saison couronnée de succès, mais personne ne peut prédire l’avenir avec certitude. Cette longue introduction m’est inspirée par le comportement d’un monsieur qui a bien joué l’année dernière et dont les prévisions pour 1999 m’ont quelque peu effrayé. C’est fou ce qu’il envisageait comme succès pour ses pigeonneaux et ses juniors. Je me suis gardé de répliquer à ses propos trop optimistes. Je n’aurais pu le dissuader d’aucune manière. L’envie me brûlait de l’inviter à garder les pieds sur terre et de lui rappeler que toutes les années diffèrent et qu’il est difficile de se classer régulièrement en tête de saison en saison. Ce sont ceux qui ont visé trop haut et crié trop fort qu’ils comptaient réaliser des exploits en cours de saison qui rendent leur tablier dès les premiers échecs.
Pulderbos.
Je n’ai pas encore grand chose à raconter au sujet de ma propre colonie et comme vous, ami lecteur, je suis curieux d’apprendre ce que m’a réservé la nouvelle saison, la deuxième à Pulderbos depuis que j’y réside. Je me trouve nettement mieux équipé que l’année dernière lorsque je dus m’aligner avec quelques « deux ans » et quelques juniors peu expérimentés. Je n’en conclus pas que mes résultats doivent être au moins égaux ou supérieurs cette année. Je préfère raison garder. Mon équipe de « veufs » se compose de trois « trois ans », une dizaine de « deux ans » et une vingtaine de juniors. Je pourrai même jouer une douzaine de jeunes femelles cette année. Elles seront mises à nid à fin mars pour une couvaison de quelques jours avant de passer au « veuvage ». Les « veufs » ont été accouplés à fin novembre. La majorité n’a pas été à nid. J’y reviendrai. Ils ont également été accouplés à fin mars pour lancer la saison. En volière l’élevage s’est déroulé parfaitement. A ce jour (20 mars) je dispose de 80 pigeonneaux venant des deux premiers tours des reproducteurs et de quelques « veufs ». Ils vivent ensemble et je les travaille à l’obscurité depuis le 1 er mars. Si je ne subis pas de pertes trop lourdes je n’y ajouterai pas d’autres. A ce jour tout s’est bien passé, sauf quelques petits accidents dans les câbles de haute tension qui passent devant mes colombiers; il n’y a pas de gros dégâts jusqu’ici.
Je m’attends à d’autres petits accidents. Il faut qu’ils aient « touché » les câbles une ou deux fois pour apprendre comment les éviter.
Les soins.
Pour l’heure me manque le temps à consacrer à mes pigeons et cela me cause du souci. Lorsque j’habitais à la Station d’Elevage je n’avais qu’à franchir un escalier pour être auprès d’eux. Depuis que j’habite Pulderbos, l’hiver je pars pour la Station d’Elevage alors qu’il ne fait pas jour et il fait déjà noir lorsque je rentre.
Lorsqu’il m’arrive de pouvoir me libérer quelques instants le jour je fais un aller-retour précipité à Pulderbos, mais ces occasions sont rares. Heureusement que je puis compter sur Ward Geentjes, un homme qui ne manque jamais à l’appel. Je pourrai bientôt donner la volée aux veufs et déposer leur ration dans les mangeoires individuelles avant de partir pour la Station d’Elevage.
Je compte sur Ward pour les faire rentrer, donner la volée aux jeunes, les nourrir, etc… Le passage à l’heure d’été allongera bientôt les soirées à suffisance. Par la suite je me propose de donner la volée aux « voyageuses » le soir uniquement.
Le colombier.
Je me suis plus ou moins réconcilié avec mon colombier. Cela reste bien entendu un colombier de jardin. Vous me direz qu’il en est de nombreux où l’on enregistre de bons résultats. Qui a pratiqué « au toit » durant quelques années éprouve bien du mal à s’habituer au jardin. De plus, il faut que les pigeons s’adaptent à leur tour.
L’hiver à Pulderbos, il fait si froid au colombier que dehors. Et en été il y règne une chaleur étouffante. Je n’ai procédé qu’à quelques rares adaptations et je n’enfoncerai plus un seul clou avant longtemps.
J’attends ce que m’apportera la nouvelle saison. En cours d’hiver j’ai posé dans l’espace entre le faux plafond et le faîte du toit deux séparations, afin de freiner la circulation de l’air. Je n’ai pas encore perçu un réel changement.
Mes fenêtres en aluminium brun n’ont pas subi un traitement thermique et elles n’opèrent aucun isolement.
A l’inverse du blanc, le brun comme le noir absorbe la chaleur. Par temps ensoleillé ma main supporte mal la chaleur dégagée par les montants en alu. La forte chaleur du dehors s’ajoute à celle qui règne à l’intérieur du colombier. J’ai étendu une couche de peinture blanche sur tout l’aluminium brun dans l’espoir qu’elle refoulera quelque peu la chaleur lorsque le soleil enverra ses rayons dans le colombier. Je ne puis qu’attendre le résultat de cette intervention.
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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