Medication au colombier – pigeon voyageur
22 avril 2020 Par admin

Médication au colombier – pigeon voyageur

Medication au colombier – pigeon voyageur

Les colombophiles veulent toujours en apprendre davantage sur les champions. Cela peut s’admettre. Mais, je comprends moins qu’ils questionnent en premier sur ce qu’ils «donnent» à leurs pigeons alors qu’ils devraient s’intéresser avant tout à ceux-ci et à leurs installations.
Ils sont nombreux à considérer la médication de leur colonie comme essentielle alors qu’il n’y va que d’un complément éventuel. La médecine ne peut faire des champions, mais elle peut s’imposer un jour. Je vais vous raconter ce que je fais et ce que je ne fais pas.
Je ne prétends pas pouvoir vous indiquer la seule voie à suivre; mais le bon comportement de ma colonie peut justifier mes choix.
Si certains, peut-être même nombreux, ne me croiront pas ou penseront «qu’il ya plus et que je ne dis pas tout» c’est leur problème, pas le mien.

Le muguet
Commençons par le muguet (trichomonose), car c’est lui qu’il faut surveiller au plus près.
Je dispose de trois produits: un premier à base de ronidazole à 10 %, un deuxième à base de Flagyl et le «Spartrix», ces petites tablettes en emballage vert.
J’applique deux cures par an de ronidazole ou de Flagyl: en hiver au moment de la couvaison et juste avant le début de la saison des concours. On peut passer la cure d’avant saison, à condition que les pigeons pètent de santé, mais jamais celle de la couvaison hivernale.
La cure doit s’appliquer à fond durant une pleine semaine avec quatre grammes (1 cuillère à café) au kilo de graines humectées avec un sirop vitaminé dilué. On peut aussi le faire avec de l’eau sucrée mais pas à l’huile d’ail car elle n’adhère pas assez. Les pigeons en cure deviennent plus léger. On peut leur donner du glucose pour remédier à cela.
Très efficace, le Flagyl se dilue mal. Le bon vétérinaire y ajoutera «quelque chose» pour corriger cela. Il y a toujours moins de problèmes lorsque vous l’étendez sur les graines. Il existe aussi des tablettes de Flagyl. Mais leur application pigeon par pigeon demande énormément de travail, car ils doivent y passer tous ensemble sans en oublier un:
veufs, femelles de veufs, éleveurs et pigeonneaux.

 

Et encore
Je recours rarement aux petites tablettes sous emballage vert; leur action est trop faible.
La posologie prescrit d’administrer une seule tablette mais leur effet est insuffisant pour des pigeons atteints de muguet.
J’en passe quelques jours en suivant à des pigeons rentrés après une longue absence. Je ne traite pas systématiquement contre la trichomonose. Faut-il alors s’en tenir à une cure toutes les trois semaines, comme de coutume chez la plupart d’entre nous?
Je ne joue pas à ce jeu, que du contraire; lorsque mes pigeons affichent la grande forme je n’ose pas intervenir, même pas avec un produit si inoffensif que le ronidazole. Ces deux dernières années, je n’ai pas dû appliquer de cure à mes seniors; mais j’ai toujours de quoi sous la main me permettant d’intervenir dès que je constate une baisse de forme.
C’est-à-dire lorsque les pigeons volent moins bien, manquent d’appétit et sont mous de chair.
Je ne fais pas de cure lorsqu’ils se classent moins bien dans les concours. Il est trop tard alors.

Les jeunes
Je surveille les jeunes de près.
Je leur applique généralement une cure lorsque j’ajoute le deuxième tour au premier.
Ou encore lorsque le premier tour à peine sevré manque d’appétit, fait de mauvaises fientes et n’a pas la chair ferme.
Des pigeonneaux en parfaite santé au sevrage ne reçoivent pas de cure.
Lorsque les pigeonneaux sont en parfaite santé, avant et en cours de saison, lorsqu’ils sont durs, contiennent mal leur vitalité et volent que c’est plaisir à voir, je ne leur fais pas de cure, comme je n’en fais pas aux veufs.
Le mois de mai est décisif pour les entraînements. S’ils ne volent pas bien alors, ils subissent une cure et sont mis au régime alimentaire léger.
Neuf chances sur dix qu’ils se retaperont vite et se remettront à voler longtemps.
Alors seulement vous pouvez les porter au dressage et à l’entraînement.

Coccidiose et vers
Je serai bref à ce sujet. Je n’agis ni contre l’un ni contre l’autre.
Il m’arrive de consulter le vétérinaire si un bon pigeon pose problème, mais jamais pour les autres. Si je trouve seul malade parmi les autres un sujet qui n’a encore rien prouvé il peut partir.
Il va de soi que le vétérinaire examine automatiquement les fientes du pigeon que je lui présente et s’il trouve des vers il faut bien sûr faire une cure.
Mais je ne me souviens pas avoir connu cela. Il y va de même pour la coccidiose. J’ai dû pratiquer une cure contre la coccidiose alors que mes pigeons avaient eu de la paratyphose et des streptocoques. Dans les deux cas sévissait également une coccidiose et cela n’a rien d’exceptionnel.
La coccidiose est une maladie de vétérinaires qui ne sont pas suffisamment impliqués dans le sport colombophile. Elle touche généralement des pigeons affaiblis. Suite à une longue absence ou à d’autres maladies, telles la paratyphose ou les streptocoques.

 

Erreurs
Il m’est arrivé de commettre quelques grossières erreurs.
Il y a longtemps déjà, je m’étais procuré un microscope en deuxième main, mais de bonne qualité. Je comptais ainsi réduire l’appel au vétérinaire que je n’aurais plus à consulter qu’exceptionnellement. Je voulais prouver en examinant les matières fécales que je pouvais trouver ce que je cherchais aussi bien que le vétérinaire. Comme je découvrais régulièrement quelque chose, je passais à la cure. J’en étais arrivé là suite aux théories d’un vétérinaire qui prétendait que le pigeon ne peut présenter le moindre signe de coccidiose. Il a été prouvé plus tard qu’il avait tort et que j’agissais en dépit du bon sens. J’ai pratiqué tellement de cures que j’en ai éprouvé un raz le bol qui m’a poussé à en finir. Analysant encore des fientes plus tard, je décelais toujours de la coccidiose mais à dose réduite ; ni plus ni moins que lorsque j’administrais des cures. J’ai donc stoppé définitivement et pas le moins pour avoir lu dans des traités scientifiques que les médicaments contre la coccidiose tuent la forme du pigeon.

Paratyphose
Il m’est arrivé que mes pigeons avaient de la paratyphose au point que je pouvais voir tous les symptômes. Des œufs non fécondés, un manque de vitalité, des mauvaises fientes et des pipants morts au nid. Une productrice n’a plus pondu par la suite. Beaucoup de pigeons souffrent de paratyphose sans qu’on s’en aperçoive. Après avoir été touché j’ai décidé de ne plus prendre de risques surtout que je ne sais pour quelle raison – il rentre toujours énormément de pigeons étrangers chez moi.
Depuis je pratique une cure d’Altabactine de 10 à 14 jours à chaque fin d’année, mais comme elle n’est plus sur le marché j’emploie un produit à base de trimetoprim. Ni l’un ni l’autre nuit au bon déroulement de la mue.
Je ne vaccine pas parce que lorsque je l’ai fait il y a quelques années mes pigeons se sont littéralement effondrés. Le vaccin actuel est peut être de meilleure qualité, mais j’entends toujours des amateurs qui vaccinent se plaindre d’avoir des problèmes par la suite. Surtout chez les producteurs.

La tête
Et que dire de la tête? Elle fait toujours l’actualité. Mais on ne demande pas pourquoi ce sont toujours les mêmes colonies qui souffrent de ce mal. Je crois que tout est fonction du milieu et de l’habitat. Mais aussi de la sélection.
Se demande-t-on parfois pourquoi nous ne voyons jamais bailler ou éternuer un ramier, une tourterelle ou un pigeon de clocher?
C’est une erreur de se mettre à rechercher le meilleur médicament. Il est préférable de prendre les devants et de voir comment empêcher que le mal s’installe. Je dois beaucoup à deux produits très peu coûteux: l’oxygène d’une part et la sélection de l’autre.
Il m’est arrivé d’écarter un pigeon qui avait remporté cinq premiers prix. Mais je devais le laisser souvent à la maison parce qu’il gonflait du cou et de la tête.
Lorsque son nouveau propriétaire m’a appris par la suite qu’il était devenu un très bon géniteur j’ai cru initialement avoir commis une erreur, mais je ne suis plus de cet avis aujourd’hui.

 

Coli
Adeno et Coli m’épargnent pour l’heure. Je tiens néanmoins de quoi sous la main pour le cas où cela pourrait s’avérer utile en cours de saison. C’est également un produit à base de trimetoprim avec lequel on agit contre les salmonelles (paratyphose ).
Les désinfectants n’ont pas leur place chez moi. Je ne crois pas à l’utilité des petites cures d’un jour.
M’est avis que, administrées à répétition elles peuvent causer des problèmes à long terme. Je dispose toujours de Baytril.
Lorsqu’il arrive qu’un pipant au plateau éternue à répétition alors que l’autre et les parents ne présentent aucun signe anormal, je lui administre durant quelques jours une tablette de Baytril. Jadis j’employais également du Néo-Cortef pour les yeux, mais on ne peut plus et il n’est plus en pharmacie.
Le Terra-Cortril est également prohibé. J’en ai toujours à disposition parce que, étant assez négligent pour baguer je repère parfois l’une ou l’autre patte gonflée après quelques jours. Je l’enduis alors de Terra-Cortril deux jours en suivant et l’inflammation disparaît. Le TerraCortril est également prohibé et il faut une prescription du vétérinaire pour pouvoir l’administrer. Il ne faut pas non plus vouloir être plus catholique que le pape.

[ Source: Article édité par M. Ad Schaerlaeckens – Revue PIGEON RIT ]

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