Mortalité au Nid – pigeon voyageur
Un lecteur m’a téléphoné pour m’apprendre que ses pipants ( jeunes pigeonneaux) mouraient en nombre un jour ou deux après leur naissance.
M’informant de ce qu’il mettait dans les plateaux, il m’a répondu « du tapis plain » (moquette). J’en savais assez. J’ai vécu cela à la Station d’Elevage et je l’ai raconté en ces colonnes. Je constate que bon nombre de colombophiles ne sont pas encore informés du danger qu’il y a à employer du tapis plain. J’y reviens donc à leur intention.
A la Station d’Elevage nous tentons toujours de trouver des formules hygiéniques simples à des prix abordables pour nos 5.000 couples de pigeons.
Jadis les plateaux étaient remplis de courtes tiges de tabac. Les parasites n’aiment pas l’odeur de ces tiges. Mais la corvée est énorme d’avoir à rajouter chaque semaine des tiges de tabacs dans 5.000 plateaux. Deux travailleurs à temps plein ont du mal à en venir à bout en un jour. Les fonds de casiers et le sol sont faits de treillis à la Station d’Elevage.
On ne peut donc laisser les pigeons porter de quoi remplir leur plateau, chaque tige qui tomberait à côté du plateau passerait à travers le treillis et serait perdue. On s’imagine mal combien les pigeons peuvent gaspiller ces tiges. Cela devient moins grave lorsqu’il y a des œufs dans le nid.
Remplir un plateau vide de tiges de tabac n’a pas de sens.
Au bout de deux heures le tout sera tombé au travers du treillis. On trouve de bonnes petites nattes dans le commerce; que l’on ne peut employer qu’une ou deux fois malheureusement.
Elles conviennent pour un colombier moyen, mais elles reviennent beaucoup trop cher pour la Station d’Elevage. Il y a quelques années m’était venue l’idée de poser un fond dans les plateaux. J’ai trouvé une firme de Flandre occidentale où j’ai pu acheter une camionnette pleine de tapis plain de troisième ou quatrième catégorie pour trois fois rien.
A la Station nous avons bricolé un système de taille permettant de fabriquer nos fonds de plateaux nous-mêmes. Cela marche depuis des années maintenant.
Après la taille en dimension, nous procédons à quelques coupures dans le tissus de manière à ce qu’il adhère bien au fond du plateau. Ces petites nattes servent durant toute la saison.
Chaque semaine est organisée une tournée pour le dépôt de tiges de tabac, mais on en pose seulement dans les plateaux où il y a des œufs et en quantité réduite. Les tiges de tabac ne servent pas à protéger les œufs mais à écarter les parasites.
Colorants
Je ne sais plus exactement où et quand cela s’est produit, toujours est-il que ma deuxième ou troisième livraison de tapis plain contenait quelques rouleaux d’un rouge foncé. Nous ne les avons pas taillés tous, heureusement, car les pipants mouraient l’un après l’autre à leur naissance. La cause coule de source: ils ne supportaient pas l’émanation du colorant. Nous employons toujours du tapis plain à la Station d’Elevage pour garnir les plateaux mais nous excluons les colorants vifs. Si la qualité de l’un ou l’autre rouleau nous semble douteuse nous procédons à un essai dans un ou deux plateaux. Je peux vous apprendre que mon correspondant n’a plus éprouvé aucun mal depuis qu’il a remplacé ses nattes de tapis plain dans les plateaux.
Autres causes
Les mortalités au plateau peuvent être provoquées par bien d’autres causes. La trichomonose et le paratyphus peuvent tuer, mais pas si rapidement ni si massivement. Les streptocoques sont également redoutables. Il est possible que les sujets. adultes ne montrent pas le moindre signe d’infection alors que les pigeonneaux meurent en nombre au nid lors d’une maladie.
Les dépouilles mortelles de ces jeunes dégagent une odeur nauséabonde.
Initialement je croyais que les bactéries du streptococcis-bovis étaient rares et qu’elles ne frappaient que quelques pigeons dans une même colonie.
J’ai dû revoir mon opinion et j’ai la conviction que les streptocoques posent de sérieux problèmes dans nombre de colonies, lesquelles ne parviennent bien sûr plus à se classer dans les concours.
L’ingénieur J.P. Duchatel de l’Université de Liège me révélait récemment qu’il découvre régulièrement des streptocoques chaque jour de visites.
Il y a peu, un amateur me contactait pour prendre mon avis parce que ses pigeons qui avaient bien volé jusque peu de temps auparavant ne se classaient plus et que beaucoup d’entre eux se perdaient même.
Au colombier d’élevage où il avait remis les couples à nid quelques jeunes étaient morts peu après leur naissance. Il avait traité toute sa colonie avec du « Baytril », sans succès. Il suivit mon conseil de consulter un vétérinaire et le laboratoire révéla une infection de streptocoques. Infections sous contrôle après une dizaine de jours d’une cure d’ampiciline (1 gramme par litre d’eau).
Si vous avez des mortalités au nid, ne provenant pas du colorant des nattes de tapis plein, n’hésitez pas à consulter le vétérinaire. Il peut faire intervenir le laboratoire.
Après deux jours vous apprendrez de quoi il retourne et quel traitement vous devez opérer.
[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]
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