Non Ridere Non Flere Pigeon Voyageur
22 avril 2020 Par admin

Non Ridere, Non Flere – pigeon voyageur

Non Ridere Non Flere Pigeon Voyageur

Non Ridere Non Flere Pigeon Voyageur

Le colombier des pigeons joue un rôle important dans le succès. Les exemples sont légions d’amateurs qui jouant bien voulaient faire encore mieux, érigèrent un beau colombier pipant neuf et… ne purent jamais revenir à leur ancien niveau.

Bienvenue aux héros. Surtout aux gars d’exception et aux inconnus tel Jérôme du village voisin de Gottechain. A 88 ans Jérôme garde toujours bien les pieds sur terre dans notre petit monde colombophile qu’il prétend même animer un peu. Jérôme est un être exemplaire, une voix, un activiste doublé d’un optimiste.
Il refuse d’aller crier dans le désert sa crainte de la réduction du nombre d’affiliés. Il a été le premier à vouloir pointer à l’électronique, à la grande surprise de tous. Ne dit-on pas que les aînés sont avares? Qu’ils ne donnent jamais rien?

Autre
Jérôme est tout autre. Vif comme un poisson dans l’eau, actif comme un Rambo qui n’hésite pas à affronter les nouvelles tendances, il réalise que ceux qui s’y préparent ont de l’avenir.
Qui entend Jérôme évoquer « dans le temps » et parler de ses bons pigeons d’alors prend chaud au cœur. Chaud d’humanité. Jérôme incarne la sagesse et la nostalgie. Avec lui on passe une trêve alors dans ce monde qui veut que tout aille plus vite et sans perdre de temps; où on s’énerve au point que nous ne pouvons plus parler de hobby mais d’un sport sans pardon, qui n’a rien de sentimental. Si tous les amateurs pouvaient être comme Jérôme, me dis-je alors. Pas en âge, mais en sagesse et en santé. Il a dû jouer trois quarts de siècle à pigeons pour voir son nom figurer dans la gazette. Mais il l’a bien mérité.
Rien que pour son exemple.

 

Jérémiade
Nous avons besoin de gens qui veulent aider le sport colombophile alors que beaucoup se massent au mur des lamentations, d’année en année. Ils sont désespérés et ne voient pas comment réagir.
– Un correspondant me téléphone pour se dire à bout parce qu’il n’a pu décrocher qu’un seul petit prix en cinq concours. Ses pigeons ne sont pas beaux: plumage ébouriffé, glaires, yeux humides, ils se grattent la tête. Il a tout essayé: corrections au colombier, achat de nouveaux pigeons, médicaments, bons conseils, rien n’y fait et il envisage de mettre la clé sous le paillasson.
« II n’éprouve plus le moindre plaisir à pratiquer son hobby. »
– Un autre se trouve de moins en moins bien d’année en année. Ses pigeons n’ont pas accès au classement alors qu’un proche voisin casse la baraque à tous les coups. Il ne peut croire que ce voisin n’aurait que de bons pigeons et lui rien que des mauvais et il envisage d’abandonner.
– Un autre m’a entretenu de l’ambiance mortuaire au local de son club.
– Un autre encore prétend que qui doit travailler dehors ne peut espérer jouer fort à pigeons parce qu’il ne peut passer toute la journée au colombier.

Réplique
On ne peut sous-évaluer le désarroi de ces gens. Décrochent en majorité, les amateurs qui ne peuvent se classer. Notre sport se transforme rapidement alors en un « aparté pour les meilleurs » et l’adhésion de nouveaux membres devient problématique.
La colombophilie ne garantit pas l’impression d’être en « parfaite liberté d’action ». Cela coûte des adeptes et la diminution du nombre des affiliés nous touche tous. Nous devenons alors un marché moins attrayant pour les vendeurs de graines, de paniers, de constateurs, de colombiers et tout et tout. Dans un sport florissant la demande pour tous ces produits est grande. Elle génère des prix serrés de très bonne qualité. Concurrence oblige.
Il est en Allemagne des régions où les colombophiles sont rares.
Ceux-là paient 15 euro le sac de graines qui me coûte 10 euro ici. La diminution du nombre d’amateurs fait que le vétérinaire n’aura bientôt plus d’intérêt à s’intéresser aux pigeons. Moins de colombophiles réduit d’autant le nombre de lecteurs pour les gazettes. Les champions seront toujours les premiers bénéficiaires d’un sport florissant.

 

Impossible
L’homme qui ne peut décrocher un prix alors que son voisin écrase la concurrence a raison de prétendre qu’il n’est pas possible qu’il n’aurait que des canassons et que l’autre n’aurait que des champions. La différence entre les résultats éclaboussant et la défaite totale est fonction de qualité, de forme, de traitement et. .. du colombier! Le colombier joue un rôle important dans le succès. Les exemples sont légions d’amateurs qui jouant bien voulaient faire encore mieux, érigèrent un beau colombier pipant neuf et… ne purent jamais revenir à leur ancien niveau.
Le tandem Huyskens-Van Riel a été de ceux-là. Au lendemain de la guerre ils « terrassèrent » littéralement l’Union d’Anvers. Ils firent bâtir un nouveau colombier et leurs résultats ne furent plus comparables au niveau atteint précédemment. Combien de fois n’entend-on pas des amateurs possédant plusieurs colombiers s’étonner de ce que les pigeons de l’un de ceux-ci volent beaucoup mieux que ceux des autres? Et combien de fois ne lit- on pas que les amateurs peuvent vous dire que les pigeons d’un de leurs colombiers volent mieux au printemps, alors qu’ils doivent généralement attendre les premières chaleurs pour les autres?

Inconscient
Beaucoup d’amateurs ne peuvent voir ce qu’ils devraient voir. N’apercevant pas que les pigeons n’ont pas la forme ils continuent de les engager aux concours et les pigeons s’en trouvent encore moins bien. Ils ne voient pas que leur colombier n’est pas comme il devrait être. Ils ne sentent pas le courant d’air, le manque d’oxygène, la chaleur étouffante. Ou ils supposent que les pigeons qui ne trouvent pas la forme sont malades et ils leur infligent des cures d’antibiotiques pour des maladies qu’ils n’ont pas. Conséquence, la crise dont ils souffrent s’aggrave encore et il devient difficile de s’en sortir.

Forums
Je ne supporte la moquerie et la mise à l’écart que l’on inflige à l’amateur qui ne réussit pas à se faire une place au soleil. Lorsque j’entends cela j’ai du mal à maîtriser mon envie de réagir, mais j’écrase au risque de me faire mal à l’estomac. Je suis ainsi fait. J’emprunte donc le journal pour crier qu’il ne faut pas demander si nous devons aider l’amateur qui ne sait y faire, mais comment.
C’est faisable en organisant des forums où les gens peuvent poser des questions aux champions. Mais ils semblent avoir plus d’intérêt alors pour les petites choses qui font que les pigeons volent plus vite. Les champions doivent leur répondre que le problème ne se situe pas là. Ils doivent expliquer clairement que ce sont les bons pigeons qui décrochent de beaux résultats, que c’est conséquent à une sélection sévère, à la santé et à l’engagement du patron. Ils pourraient aussi leur apprendre que les bons pigeons ne doivent pas nécessairement coûter cher.
Que des pigeons portant un « nom » réputé ne sont pas pour autant les meilleurs. Qu’il est possible de s’équiper à l’arrière-saison, même en se procurant quelques œufs. Que c’est souvent chez de bons petits amateurs qui jouent bien dans sa région que l’on trouve du « bon ». Le tout est de convaincre, de pouvoir faire bouger les têtes pour signifier « d’accord, j’ai compris ». Ces têtes ne se dressent généralement que lorsque l’on aborde le sujet « suivi médical ».

 

Conseils
Les champions pourraient encore aider d’une autre manière. En allant voir les installations de ceux qui peinent. En leur mettant leurs bons pigeons entre les mains pour qu’ils voient la différence. En leur montrant combien on leur raconte d’absurdités. En leur offrant un couple d’œufs. Rien que de savoir qu’ils ont obtenu quelques pigeons d’un champion les fera revivre. Il ne faut pas, bien sûr, que le champion joue à St.-Nicolas pour Pierre, Paul et Jacques. Je ne comprends pas non plus celui qui crie « ne pas accepter d’être battus par ses propres pigeons ».
S’il ne veut les mettre dans les mains d’un gars qui ne sait y faire, il ne devra certainement pas se faire de soucis. Qui ne peut admettre cela évoque en moi le dicton de Spinoza: « Non ridere, non fledere, sed intelligere », ce qui se traduit par: « Ni rire, ni pleurer, mais agir intelligemment. » Je ne puis apprécier l’homme qui prétend, lors d’un reportage, détenir quelques secrets qu’il ne veut dévoiler en aucun cas. Pas seulement parce que je ne crois pas en ces mystères, mais que doit penser le débutant en lisant pareilles déclarations de la part de quelqu’un qui a besoin de lui comme concurrent?
Si vous croyez avoir des secrets gardez les donc pour vous, mais n’en parlez pas dans les gazettes qui tombent aux mains de milliers de colombophiles. L’homme dont je vous parle n’a pas encore 88 ans.

[ Source: Article édité par M. Ad Schaerlaeckens – Revue PIGEON RIT ]

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