Occupation de morte saison – pigeon voyageur
A la demande d’un lecteur, passons en revue « l’état des lieux » de notre colonie après saison. Notre triage est terminé. Il a été fait sur la base des résultats obtenus, aux concours, par chacun de nos pigeons. Et aussi sur le but recherché (vitesse -demi-fond – fond) et la souche cultivée. En effet, beaucoup de vitessiers « renforcent leur sang » avec des pigeons de fond. Si la souche choisie est réputée précoce (l’amateur de fond joue ses pigeonneaux), la précocité est là et on peut sélectionner sur les résultats obtenus en pigeonneaux. Mais si la souche introduite est plus « tardive », la prudence sera de mise dans le triage et certains pigeonneaux mériteront un sursis et un nouvel essai en yearlings. Chaque automne, je vois exécuter des pigeons – les reproducteurs et leurs jeunes – donc toute la lignée – des races de grand fond célèbres introduites à grands frais, faute d’une touche de bon sens, tout simplement. La mue des grandes rémiges va se poursuivre jusqu’à fin novembre pour les adultes. Quand on sait l’influence de la santé sur la qualité des plumes, une belle fin d’aile suppose une parfaite santé. Alors, l’amateur avisé fait le point de cette santé. Pour cela, d’abord les commémoratifs: l’élevage des tardifs a-t-il été sans histoires, bien ronds, bonne plume, bon sevrage des quelques sujets conservés. Sinon, symptômes relevés avant l’élimination de ces ratés, et interprétation de ces symptômes: muguet, abcès divers, diarrhée avec amaigrissement, symptômes respiratoires (coryza – râle etc.), mort brutale, signes nerveux. Ensuite l’observation: état des fientes, le matin avant nettoyage, observation des mouvements de gorge, baillements éventuels. Alors, selon ces symptômes, on fera un petit coup de traitement antitricho (Ridzol – Emtryl – Trichocid) par l’eau de boisson pendant quelques jours, sulfamides anticoccidiose classiques contre la coccidiose (les pluies d’automne favorisent sa réapparition).
Ces traitements sont ceux de base. D’autres peuvent être utiles, si le mal existe à l’état aigu. Par exemple la paratyphose accompagnée d’un triage impitoyable et d’un traitement prolongé et répété assorti de vaccinations. Mais la maîtrise d’un tel traitement ne peut être que le fait d’un homme de l’art, dont les prescriptions seront suivies à la lettre.
Les conditions de l’environnement conditionnent aussi grandement l’éclosion de certaines maladies. L’exceptionnel été que nous avons eu cette année a vu éclore certaines affections que beaucoup d’amateurs n’avaient jamais vues chez eux: coryza sous toutes ses formes (« tête de hibou » et autres), râles, diarrhées diverses. Le tout accompagné lors de l’élevage d’arrière-saison d’oeufs clairs en quantité abnormale, de pipants ratés ne poussant plus, maigrissants, avec un mauvais plumage (quelquefois les rémiges n’éclosent pas et restent dans leur étui – pigeonneau « porc-épic »). Si microbes, mycoplasmes et virus liés à la trichomonose toujours favorisée par les grosses chaleurs, sont à coup sûr en cause, un défaut de l’habitat dans de telles conditions atmosphériques en est la cause favorisante. Pourquoi? C’est là, à coup sûr, un important problème, propre à chaque colombier (pour d’autres, ça peut être l’inverse, ils deviennent mauvais par temps froid et humide) que seul l’amateur peut résoudre lui-même, avec beaucoup de patience, de réflexion et d’essais. Sans compter un thermomètre et un hygromètre au colombier. ll est bien sûr très difficile de donner plus de conseils (l’aération -l’aération) quand les conditions atmosphériques ont changé du tout au tout, 2 ou 3 mois plus tard. De toute façon, la modification des installations s’impose là, où ii y a eu des accidents de ce genre pendant la saison. A titre strictement préventif, les vaccinations. A vrai dire ces vaccinations ne sont guère à conseiller pendant l’hiver. Je m’en explique: d’abord les oiseaux sont toujours de mauvais vaccinés, en ce sens que la protection obtenue par vaccination ne dure jamais bien longtemps. Seule la vaccination par injection de vaccin inactivé contre la paramyxo dure de 6 mois à 1 an selon le produit employé.
Vacciner pendant l’hiver serait obliger à faire un rappel en pleine saison si on veut assurer une protection continue. Ensuite, les pigeons ne quittant guère le colombier jusqu’au printemps, ils ne courent guère de risques de contamination. Etant entendu, bien sûr, que tout nouveau, quelle qu’en soit l’origine, subit une quarantaine de 2-3 semaines avant d’entrer au colombier commun. La vaccination éventuelle contre la paratyphose sera faite de manière à conférer une protection génitale (on sait que le microbe est transmis aussi par l’oeuf) valable au moment de l’accouplement. Donc à la mi-novembre pour les accouplements précoces (pour faire des pigeonneaux précoces), au début février pour les accouplements classiques. En milieu infecté ou suspect, tout cela sera fait conjugé à un traitement général antimicrobien et, je le repète, sous la direction de l’homme de l’art.
Pour terminer, je voudrais engager tous les amateurs qui ont été victimes de problèmes de santé dans leur colonie au cours de la saison et en particulier en fin de saison, à profiter de la tranquillité de l’arrière-saison et du délai avant le début de l’élevage, et faire poser un diagnostic complet par un laboratoire sérieux et éliminer aussi à coup sûr les causes de leurs déboires passés. C’est, je pense, le bon sens même.
Doct. Vét. J.P.Stosskopf
Notices :
- Un contrôle des pigeons en décembre, et plus précisément de l’état de leur plumage, peut nous renseigner sur leur santé. Une belle fin d’aile par exemple, n’est possible que si le pigeon est en parfaite santé. Un amateur avisé fait le point de cette santé chaque année en hiver et n’attend pas le printemps.
- Il y a des colombiers qui deviennent mauvais quand if fait très chaud, et d’autres par temps froid et humide. C’est un problème difficile que seul l’amateur peut résoudre avec beaucoup de patience, de réflexion et d’essais.
[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P.Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
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