Œufs clairs et mortalité en coquille – pigeon voyageur
On appelle œuf clair de pigeon; un œuf normal ou non, qui ne contient pas d’embryon.
Pourquoi? Il suffit pour cela qu’un des 2 conjoints soit stérile, c’est-à-dire ne produise pas de cellules reproductrices.
Le plus souvent c’est le mâle qui ne produit pas de spermatozoïdes (ou n’en produit plus à cause de la déchéance de l’âge), mais ce peut être la femelle qui pond des œufs (généralement petits) sans ovule, noire sans jaune.
Comme je viens de le dire, l’âge est le plus souvent en cause. Mais certaines maladies se localisent aux glandes génitales, provoquant leur dégénérescence progressive et la stérilité.
Cela est généralement progressif et on a eu généralement bien d’autres avatars auparavant. Exceptionnellement cela peut avoir une origine alimentaire vitaminique par exemple (vitamines A-E-D3).
Les glandes génitales sont sous la dépendance directe de la glande hypophyse.Faut-il dire que cette origine est de nos jours exceptionnelle?
Par contre certains produits médicamenteux qui agissent .comme anti vitamines (les microbes ou parasites ont aussi besoin de certaines vitamines pour se développer) provoquent des œufs clairs.
Une raison de plus de ne pas donner n’importe quoi aux pigeons. On sait que les glandes génitales sont sous la dépendance directe de la glande hypophyse (hormones gonadotropes) elle-même en relation avec le cerveau et la vue. Lorsque l’éclairement (donc la durée du jour) est faible, les testicules restent petits, peu actifs, peu irrigués. C’est l’explication de la proportion toujours plus importante d’œufs clairs dans l’élevage hivernai précoce.
Mais il y a aussi les « faux œufs clairs »: ce sont ceux où l’embryon meurt dès les premiers jours de l’incubation (les 2e et 3e jours sont des jours Particulièrement sensibles). Meurent alors les embryons non visibles héréditairement (facteur léthal); à une ponte laborieuse (l’œuf n’est pas expulsé assez vite) marquant une déficience de l’hormone ocytocique (postnypophyse), une inflammation de l’oviducte avec coquille trop épaisse, trop mince, rugueuse etc…
Il peut y avoir aussi une origine microbienne. Bien sûr, ce microbisme est celui des parents et en particulier de la femelle. Les recherches bactériologiques sur i ces œufs clairs qui atteignent de très importantes proportions dans certains élevages, mettent très souvent en évidence des souches de colibacilles pathogènes.
Les origines de ces colibacilles peuvent être très diverses mais l’eau de boisson semble y jouer un rôle primordial.
Dans plusieurs cas, l’eau utilisée était une eau de puits polluée de coliformes. Il faut faire très attention à cet aspect de la question. De même la présence de mycoplasmes de plus en plus fréquente parmi les germes du coryza et des affections respiratoires, est à l’origine d’une proportion anormale d’œufs clairs.
La qualité de l’incubation est aussi un facteur important de la fécondité. Si les œufs supportent très bien de rester quelques heures sans être couvés (on retrouve cette même aptitude chez le pipant nouveau-né, jusqu’au 6ème jour à peu près), ils doivent être tenus dans une humidité relative, Par temps très .chaud, dans les colombiers très secs (par exemple le long d’une importante cheminée en constante activité), le bain des couveurs, qui reprennent le nid avec un plumage encore humide, et même l’aspersion artificielle du nid par quelques gouttes d’eau chaque jour, en particulier en fin de couvage, est d’une très grande importance. Sinon l’embryon se déshydrate; les enveloppes . (membranes) se raccourcissent et la mort dans l’œuf est inéluctable.
J’ajouterai que l’œuf est aussi d’une extrême sensibilité à la qualité de l’air ambiant. On a prouvé qu’un air chargé anormalement de gaz carbonique et d’ammoniac entraînent une importante proportion d’œufs inféconds. Heureusement l’aération des colombiers fait chaque jour des progrès.
Lorsque l’œuf est fécondé, mais n’éclot pas, l’époque de la mort de l’embryon dans le temps d’incubation est spécifique de la maladie en cause. Le cas le plus classique est celui de la paratyphose (salmonellose). Dans les colonies où sévit ce microbisme. on a un tableau de symptômes particulièrement net: délais de ponte normaux – cas de stérilité de pigeons « dans la force de l’âge », mortalité de l’embryon à dix douze jours (l’œuf devient gris bleu), puis mortalité brutale à dix-douze jours des pigeonneaux. Quand l’œuf est clair, quand le jeune « meurt à l’écaille » ou dans les premières 48 h., ce n’est pas la paratyphose.
D’ailleurs, s’il meurt après 15 jours, ça n’est pas non plus la paratyphose, sauf d’éventuels symptômes spécifiques, nerveux en particulier, qui font éventuellement penser à la paramyxovirose. Eh bien entendu, ça n’est pas le seul symptôme à ·travers la colonie (dans la paratyphose, mal d’aile avec articulation gonflée, boiterie, diarrhée verte etc. etc…).
Que faire quand on constate ces· œufs infertiles? Et bien il faut chercher pourquoi, Cela demande d’abord l’observation minutieuse de la colonie par l’amateur lui-même, sur les bases indiquées plus haut. Ensuite le recours à l’homme de l’art et au laboratoire de bactériologie, Le traitement « aveugle » risque d’être décevant, car il faut connaître d’abord les remèdes adaptés à chaque parasitisme et microbisme. En définitive ça va bien plus vite, ça ne coûte pas plus cher et ça ne nuit pas aux pigeons.
[ Source: Article édité par Doc. Vét. J.P. STOSSKOPF – Revue PIGEON RIT ]
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