Paratyphose Et Vaccination Chez Le Pigeon Baytril
17 septembre 2022 Par admin

Paratyphose et vaccination chez le pigeon

Paratyphose Et Vaccination Chez Le Pigeon Baytril

On entend régulièrement parler de paratyphose chez le pigeon (ou de salmonellose, c’est la même chose), à propos de mal d’aile, de boiteries, de mortalité au plateau. La maladie a, comme l’on voit, de multiples aspects. Elle a aussi une virulence tout à fait variable, qui va de l’accident ponctuel, généralement attribué en premier lieu à toute autre chose, à l’explosion catastrophique avec mortalité brutale de jeunes et d’adultes (surtout les femelles), blocages articulaires dans une aile ou une cuisse. L’apparition brutale et spectaculaire a « l’avantage » médical de la clarté. Les petits accidents ponctuels sont eux beaucoup plus insidieux. Ils apparaîtraient presque négligeables s’ils n’avaient souvent des incidences intestinales, rénales, hépatiques incompatibles avec les prouesses sportives. La salmonellose a passé pendant très longtemps pour une maladie contre laquelle on pouvait vacciner mais de façon quelque peu aléatoire. Aussi préférait-on traiter avec des antibiotiques. Les souches du pigeon se révèlent – par antibiogramme -sensibles à un certain nombre d’antibiotiques classiques tels que Bactrim (sulfamide + Triméthoprime) chloramphénicol, furaltadone, Baytril et de façon moins nette aux tétracyclines (Terramycine – Doxicycline -Auréomycine). Le chloram-phénicol n’avait en fait aucune valeur puisque le pigeon l’élimine dans la demi-heure suivant son absorption. De plus il est maintenant d’usage interdit, provoquant en usage prolongé de très graves anémies très difficiles à guérir ensuite. De même le furaltadone est maintenant interdit (cancérigène).
Le Baytril est actuellement le remède de choix. Cependant, étant un produit créant très vite des résistances microbiennes, il ne doit pas être galvaudé au risque d’être sans intérêt dans quelques années. Mais ce qu’il faut surtout, c’est agir à bon escient.
Il est ridicule pour les raisons exposées plus haut, de soigner « à l’aveugle ». Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un microbe particulièrement résistant et récidivant. Il peut se localiser dans différents organes peu irrigués d’où il pourra réinfester à nouveau tout l’organisme si le traitement antibiotique n’a pas été judicieusement conduit. De plus, il est fréquent que d’autres germes microbiens lui soient associés, nécessitant l’adaptation du traitement. Ce problème complexe, auquel il faut ajouter celui de la désinfection nécessaire des installations et du matériel, incite à rechercher le moyen d’éviter les rechutes de la maladie. Certes, on peut faire régulièrement des rappels de traitement antibiotique par l’eau de boisson. Mais au risque de créer très rapidement des résistances. Alors on se tourne vers la vaccination.
Tout d’abord, mettons les choses au point: la vaccination ne peut se concevoir qu’à titre préventif en milieu sain et au titre d’éventuelles rechutes en milieu contaminé.
L’utiliser seule à titre curatif en milieu contaminé, c’est s’exposer à de très graves déboires, avec une véritable explosion de la maladie dans les jours suivants. On a beaucoup écrit sur les mérites des différents vaccins. Il fut un temps où on ne jurait que par le vaccin huileux qui assurait, paraît-il une meilleure et plus durable protection.
J’ai eu, il y a quelque temps, à reprendre le problème. Nous avons essayé différents types de vaccins, huileux et aqueux, et à différentes concentrations (nombre de microbes – tués bien sûr – au millilitre). Facilité d’emploi, réactions à la vaccination, et surtout réactions sérologiques immunologiques, garantes de l’aptitude à résister à une nouvelle infection ou à une rechute. Les études sérologiques ont montré:
– l’égale valeur du vaccin huileux ou aqueux, l’aqueux étant évidemment plus maniable.
– la nécessité d’une dose minimum de germes à chaque injection soit 2 milliards de germes minimum.
– la nécessité de rappels. Les meilleurs taux sérologiques et surtout ceux assurant la protection la plus durable sont obtenus après 2 rappels (soit 3 injections en tout) à 3 semaines d’intervalle.
– un rappel de vaccination (une injection) ensuite tous les 6 mois. Je crois que cela n’avait jamais été dit. En milieu infecté, cette vaccination suivra immédiatement le premier traitement antibiotique, un petit rappel antibiotique de 3 jours précédant chacun des rappels de vaccination. Ce vaccin est fait à partir de salmonella typhy murium du pigeon (Copenhagne) tuées. Il n’apparaît pas, à l’expérience, qu’un autovaccin (toujours long à fabriquer et beaucoup plus coûteux) soit supérieur à un bon stockvaccin (tout prêt).
On a découvert, il y a déjà plusieurs années, une souche de salmonelle sans aucune virulence et dotée d’un bon pouvoir immunisant. On pouvait donc en faire un vaccin vivant très intéressant, le germe sans danger se développant dans le pigeon et le protégeant contre toute « salmonellose maladie ». Mais les craintes sont trop grandes de voir ce germe inoffensif prendre brutalement de la virulence et créer ainsi un véritable désastre.
Certaines maladies humaines modernes sont l’illustration de ce danger potentiel.

Doct. Vét. J.P.Stosskopf.


Notice:

  • Le Baytril est un bon antibiotique pour traiter une infection de paratyphose. En milieu infecté, on donne pendant 10 jours du Baytril (2cc/litre d’eau de boisson), puis on vaccine. Après cela deux rappels, (3 jours du Baytril et vaccination) à 3 semaines d’intervalle s’imposent.

[ Source: Article édité par Dr. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]

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