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30 août 2020 Par admin

Paratyphose – pigeon voyageur

Paratyphose Pigeon Voyageur | Leçon Pratique

Les pigeons frappés de paratyphose peuvent, même guéris, demeurer porteurs et contaminer d’autres sujets par la suite. Il est donc primordial de se montrer extrêmement prudent lors de nouvelles introductions.

Un lecteur, vieille connaissance et adepte de mon système depuis de nombreuses années m’avait appelé au téléphone à la fin du mois d’août pour me parler d’une de ses pigeonnes yearlings qui maigrissait et ne voulait plus voler. Il est revenu à la charge fin septembre en me demandant de garder le plus complet anonymat. Il jouait bien depuis de longues années et avait confirmé en 2001. Le sujet douteux n’était pas un foudre de guerre et il ne remarquait rien d’anormal chez ses autres pigeons. Comme il y allait d’un cas unique et que je savais que ses pigeons avaient été vaccinés contre la paratyphose en début de saison, je lui ai conseillé d’éliminer la femelle, ce qu’il fit sans hésiter. Un mois plus tard il me téléphonait à nouveau, pour m’apprendre que deux de ses meilleurs pigeons éprouvaient des problèmes pour voler. L’un pouvait suivre le groupe, mais volait de travers, l’autre pouvait à peine quitter la planche. Deux heures plus tard l’homme était à ma porte, un petit panier à la main. Les deux femelles présentaient un léger gonflement à l’articulation d’une aile. Dans l’intervalle mon amateur avait logé ses jeunes femelles de 2001 dans le même colombier. Il y en avait ainsi seize au total: huit vieilles ou yearlings et huit jeunes. Ces dernières ne présentaient aucun symptôme de la maladie. Parmi les aînées, deux autres encore volaient moins, mais ne présentaient aucun symptôme visible. Comme plusieurs pigeons étaient touchés et que se déclarait une contamination évidente il fut fait appel au vétérinaire et on opéra un examen des fientes. Je dois vous dire que je me sentais très concerné; d’abord parce que l’amateur suivait mes conseils depuis plusieurs années, mais surtout pour lui avoir proposé d’éliminer le premier malade sans le diriger vers le vétérinaire. Lorsqu’il m’avait téléphoné, en août, pour me signaler une (seule) femelle touchée, j’imaginais qu’elle avait pu absorber quelque chose de mauvais ou qu’il y allait d’un cas isolé de streptocoques ou quelque chose du même genre.



J’hésitais à l’obliger à faire des frais en l’envoyant directement chez le vétérinaire. Il soignait très bien ses pigeons et jouait fort. Il consultait l’homme de science une fois l’an au moins et vaccinait ses pigeons contre la paratyphose en chaque avant saison. Pourquoi je n’avais songé le moins du monde à la paratyphose. Jugez de ma surprise en entendant conclure après l’examen des fientes : « Positif de paratyphose ».
J’ai vécu quelques heures d’insomnie. L’homme avait mis une telle confiance en moi, que je me sentais impliqué dans ce qu’il lui arrivait.
Je vaccine depuis plus de vingt ans contre la paratyphose, chez moi comme à la Station d’Elevage. Durant ces années n’est jamais apparue la moindre trace de paratyphose. Le vaccin de l’Université de Gand (aujourd’hui Merelbeke) a toujours eu ma préférence. On n’emploie rien d’autre à la Station d’Elevage. Seul petit inconvénient de ce vaccin huileux, il lui arrive de produire l’un ou l’autre petit hématome dans le cou. Surtout lorsque le vaccin n’est pas à température au moment de l’injecter. Jusqu’il y a deux ans j’ai vacciné mes reproducteurs, mes veuves et mes pigeonneaux avec le vaccin de Merelbeke. Afin d’éviter des hématomes je m’en tenais au « Biovac » français du dr. Lefebvre pour mes « veufs ». Lorsque le « Colombovac paratyphus » est apparu sur le marché belge Merelbeke n’a plus produit de vaccin, si ce n’est un auto vaccin. Ces deux dernières années, j’ai vacciné le plus souvent au « Biovac ».
J’ai peu ou pas d’expérience avec le « Colombovac paratyphus ». Je l’ai employé très peu parce que beaucoup trop cher. Je ne puis dire dès lors s’il est si efficace que les vaccins que j’ai administrés jusqu’ici. L’amateur dont je vous parle vaccinait au Biovac ou au Merelbeke, comme moi. Lorsque le Merelbeke ne fut plus disponible chez le vétérinaire il passa au « Colombovac paratyphus ». Le Biovac ne se trouve ni à la pharmacie du coin. ni chez n’importe quel vétérinaire. Ses vieux avaient été vaccinés, comme prescrit, à la mi-mars et dès le début avril au Colombovac paratyphus ». Un examen préalable s’était révélé absolument négatif. Normalement la vaccination doit être répétée après six mois, mais la paratyphose a frappé bien plus tôt. Mon expérience à la Station d’Elevage et dans mes propres colombiers m’engageaient à croire que la vaccination dans les règles, avec un produit efficace assurait une protection hermétique. Nous venons de constater qu’il faut rester alerte pour la paratyphose, même si les pigeons ont été vaccinés. Je n’ai pas le savoir voulu et je ne veux en aucun cas dire un vaccin supérieur à un autre, mais j’éprouve des doutes qui m’inquiètent quelque peu. La certitude absolue n’a pas cours en colombophilie. Les hommes de science se contredisent. Les uns prétendent que la vaccination contre la paratyphose est un « must », d’autres répliquent que cela n’a pas de sens. Allez-y voir clair !



Le traitement.

Si attraper la paratyphose au colombier vous met sur les genoux, ce n’est pas la fin du monde pour autant. Notre sujet était effondré au point de vouloir liquider toute sa colonie pour recommencer avec d’autres pigeons. Cela n’a pas de sens. Ses nouvelles recrues pôurraient introduire le paratyphus à leur tour. Il en serait où alors ? La paratyphose peut être traitée efficacement avec du Baytril 10 %. Le vétérinaire a d’ailleurs prescrit un traitement de dix jours à raison de 1,5 ml au litre d’eau dans l’abreuvoir. Je me garderai bien de vouloir corriger cette prescription, mais comme ce n’est plus l’été et que mâles et femelles vivent séparés, ils boivent beaucoup moins et j’opterais pour 2 à 2,5 ml au litre. Après le traitement les pigeons doivent à nouveau être vaccinés. Le vétérinaire a aussi conseillé de loger les pigeons présentant des signes suspects (boiterie, aile pendante) dans un colombier séparé. Ceux qui, après traitement, élèveront normalement et pourront gaver leurs jeunes sans problème, pourront être dits guéris. Les autres devront être éliminés.
Le vétérinaire part d’une bonne intention. Il veut éviter que l’amateur doive éliminer directement quelques-uns de ses meilleurs pigeons, éleveurs ou voyageurs. Avec mon caractère et mes principes je me vois mal agir ainsi. Même guéris, les pigeons frappés de paratyphose peuvent demeurer des porteurs à vie et pourront contaminer d’autres pigeons par la suite. Comme déjà dit, dans mon cas, je n’accepterais pas un pigeon boiteux ou qui laisse pendre l’aile suite à une paratyphose dans mon colombier. Je conçois parfaitement pouvoir héberger, sans le savoir, l’un ou l’autre sujet porteur, comme partout ailleurs, mais je ne garderai et introduirai encore moins des pigeons dont je sais qu’ils ont été malades de paratyphose. Si mon meilleur éleveur ou « veuf » était touché demain, je l’éliminerais sur le champ.
J’ai donc conseillé à mon consultant d’éliminer tous les pigeons présentant un comportement anormal et il l’a fait la mort dans l’âme. J’ai pu le réconforter quelque peu en lui apprenant que lors de mes nombreux contacts avec des amateurs victimes de la paratyphose au fil des années, je n’en connais pas un qui n’a pu vaincre le mal. De plus, ai-je ajouté, j’ai constaté sans pouvoir expliquer pourquoi, des colonies touchées par la paratyphose volent régulièrement très fort, après traitement l’année suivante. Il y a là de quoi ne pas perdre courage.

[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]

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