Plumage et microbes – pigeon voyageur
20 avril 2020 Par admin

Plumage et microbes – pigeon voyageur

Plumage et microbes – pigeon voyageur

Tout le monde sait qu’une maladie microbienne a toujours un effet, négatif sur l’état général d’un pigeon.
Les colonies atteintes d’un mal chronique se détectent en premier lieu par la mauvaise qualité du plumage de leurs pigeons: plumage rêche, terne, rémiges plus courtes, souvent fendues, barbes fragiles et moins nombreuses. Ajouter à cela des taches de fientes ou d’urine imprégnant le tissu de chaque plume. Tout cela provient de ce qu’on appelle vulgairement un .. mauvais état général ». En fait d’abord mauvaise assimilation de la ration, mauvaise irrigation sanguine des follicules plumifères, mauvais fonctionnement de la glande uropygienne, manque de « gras » de l’épiderme et dysfonctionnement de divers glandes internes (thyroïde, hypophyse, glandes génitales).
Tout cela est d’une extrême complexité.
Mais il Y a aussi des microbismes – bénins ou non – qui ont des localisations, souvent typiques, à l’origine d’accidents du plumage.
Dans certaines colonies, on trouve plusieurs cas de « pennes de sang ». Certes, un choc mal placé est toujours possible, provoquant une hémorragie de la hampe de la rémige en croissance, la transformant alors en quelques jours en un bâtonnet noirâtre, atrophié, avec quelques mauvaises barbes.
C’est la penne de sang. Lorsque les cas se multiplient dans la colonie, quelquefois sur le même pigeon, il ne s’agit certainement plus de chocs accidentels, mais bel et bien d’un microbismes du follicule plumifères.

 

De quels microbes peut-il bien s’agir?
Lorsqu’il s’agit de la localisation du germe d’une maladie générale, les symptômes de cette maladie se manifestent sous d’autres formes. Ainsi la paratyphose. La salmonelle peut se localiser aux petites articulations de la main, très proches des follicules plumifères des grandes rémiges.
Mais des arthrites peuvent aussi apparaître dans la colonie sous forme de bactéries, de mal d’aile.
La même salmorielle y provoquera des fientes vertes, plates, des mortalités (l’ans l’œuf (œuf noir) vers 10-12 jours de couvage, des faiblesses des pattes sur quelques jeunes au sevrage. Bien sûr, tout cela diffus, atteignant peu à peu l’un ou l’autre pigeon, avec une tendance à l’accélération. En ce qui concerne le plumage, cela se traduit généralement par une, deux, trois pennes de sang grandes rémiges – dans la même aile. Et cela sur un, deux, trois pigeons, rarement plus.
Comme je l’ai écrit plus haut, il s’agit d’une irrigation sanguine, troublée, ‘ »du follicule plumifères à cause de l’inflammation proche d’une ou plusieurs articulations de la main.
Mais il peut aussi s’agir d’une infection microbienne, localisée, des follicules plumifères. Un germe spécifique provoque les pennes de sang. On le retrouve dans la hampe encore » fraîche » (avant qu’elle ne contienne p.lus que des cristaux de sang desséché) par des recherches bactériologiques.
Il s’agit d’un staphylocoque blanc, dit « épidermitis ». Ce microbisme n’affecte guère l’état général du pigeon, sinon sur ses rémiges. Mais il explique aussi qu’arrachées, ces pennes de sang repoussent de même (ou ne repoussent pas si le follicule est dégénéré): la cause de l’anomalie n’a pas été éliminée.
Ce même microbisme, dans les follicules de plumes de couverture (tectrices) provoqué l’apparition d’une masse rougeâtre puis noirâtre, grossissant rapidement jusqu’à atteindre la taille d’un gros œuf de pigeon. Cette masse, peu  adhérente à la peau, devient dure, noire, sèche et tombe. Elle apparaît de préférence sur le dos ou sur un flanc, sous l’aile au repos, ce qui fait qu’on ne la voit le plus souvent que déjà grosse. Ce microbisme ne prend jamais des proportions catastrophiques.

 

Cependant les pennes de sang atteignant un bon pigeon ne réjouissent pas l’amateur. Un traitement antibiotique approprié permet l’élimination progressive du germe.
Le diagnostic différentiel des causés des déficiences du plumage est basé sur les localisations, l’aspect des plumes, l’époque de l’apparition de l’anomalie, de sa durée.
Ainsi – tout comme la rémige en croissance d’un pigeon égaré les plumes en croissance pendant une indisposition passagère seront elles marquées, une, ou plusieurs contigües dans chaque aile selon la durée de la maladie. Si l’anomalie n’apparaît que dans une aile, ou à un endroit différent dans l’autre aile, il s’agit très certainement d’un mal localisé aux follicules plumifères.
Nous retrouvons cette symétrie dans l’anomalie des rémiges après traitement avec des l « anti foliques » (en particulier la pyriméthamine) produits destinés à bloquer la multiplication de différents parasites et microbes (coccidies! colibacilles etc.) utilisant l’acide folique (vitamine Bc) lors de leur reproduction. Ces produits empêchent la formation de mélamine (qui colore la plume) et gênent la synthèse de la kératine d’où des rémiges » maigres « , d’aspect « mosaïque » et figurant un peigne édenté. Ces anomalies apparaissent évidemment sur toutes les plumes en croissance. au moment du traitement, rémiges, pennes de queue (rectrices) le plus souvent.
Administrés au moment de la grande mue, ces produits donnent un aspect argenté aux plumes de couverture en cours de croissance. Comme ces médicaments ont aussi un effet néfaste sur la fertilité, on peut sans crainte en déconseiller fortement l’utilisation en colombophilie.

[ Source: Article édité par Doc. Vét. J.P. STOSSKOPF – Revue PIGEON RIT ]

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