Pré-Accouplement – pigeon voyageur
André Roodhooft accouple une première fois ses producteurs à fin octobre ou début novembre, pour deux ou trois jours, de quoi faire connaissance. L’accouplement définitif se déroule plus aisément ensuite. Les pigeons qui ne s’accordent pas directement lors de ce premier essai peuvent être isolés dans un compartiment vide. Disposant d’un plateau dans un coin obscur ou dans une boîte en carton ils auront vite fait de s’entendre.
Les producteurs et le colombier d’élevage sont à la base de notre hobby. Jeunes, frères et sœurs de bons pigeons passent directement au colombier d’élevage avec ceux que l’on a payés cher ou qui portent un nom ronflant. La majorité sont malheureusement de piètres producteurs.
Ces dernières années j’ai accouplé mes éleveurs à la fin du mois d’octobre ou début novembre. Procédant de cette manière j’éprouve bien moins de difficultés à l’heure de l’accouplement définitif fin novembre.
Le colombier des pigeonneaux étant inoccupé à ce moment, cela permet d’y isoler un couple de sujets récalcitrants.Se retrouvant à deux dans une cage, avec un plateau dans un coin obscur ou dans une boîte en carton, ils ont vite fait de s’entendre. Le principal avantage du pré-accouplement est qu’il écourte les différences de dates dans les pontes.
Accoupler
Jadis je passais un temps fou et perdais des heures de sommeil à former des couples sur papier.
Actuellement cela se passe entre le potage et le plat du jour pourrais-je dire. Les mâles passent à temps au colombier pour leur permettre de choisir un casier s’ils n’en ont déjà pas un.
Quelques couples d’habitués restent unis. Je ne me suis pas attardé à suivre comment se sont constitués les autres. Je n’autorise pas le libre choix, mais je ne consacre pas plus d’une heure pour former vingt couples. Il y a quelques années encore les accouplements m’imposaient une corvée énervante. Je changeais les couples sur papier à plusieurs reprises. Après de longues hésitations je chamboulais le tout à l’occasion de l’accouplement définitif. Je n’étais jamais heureux à l’heure des accouplements, taquiné par le doute et l’hésitation. Je n’en suis plus là, heureusement. L’expérience m’a appris que, malgré toute l’attention que j’y consacrais, je ne pourrai, et personne d’ailleurs, forcer quoique ce soit à ce niveau. Actuellement je ne me fais plus de soucis encore que je veille à élever en compensation.
Je n’accouplerai pas deux grands ou deux petits pigeons. J’unirai plutôt – mais ce n’est pas une règle – un œil clair à un œil foncé etc. Tous mes producteurs « tombent bien en mains».
Je n’admets aucun défaut apparent chez eux. De plus, ce sont presque toujours d’anciens coursiers de classe ou apparentés à ceux-ci.
Je crois, honnêtement que le cérémonial que l’on consacre à l’accouplement n’a pas de sens.
Si je me contentais d’ouvrir la porte aux mâles et femelles simultanément et si je laissais faire, le résultat serait probablement le même:
j’obtiendrais un ou deux sujets valables et une pléiade de déchet.
Je crois qu’il existe de bons éleveurs et de bonnes lignées qui génèrent des sujets de classe (ne pas s’en tenir aux noms), mais je prétends d’autre part qu’il n’est ni des mains, ni des yeux capables de former des couples de super producteurs.
Si tout était si facile, le sport colombophile aurait vécu depuis longtemps.
Sélection des reproducteurs
La sélection des producteurs est difficile et délicate. Ils sont d’ailleurs très peu nombreux.
Le « merle blanc» fera généralement un bon élevage avec n’importe quel partenaire.
Le colombier d’élevage et les producteurs seront toujours des sujets cruciaux de notre hobby.
Les jeunes, le frères et sœurs des bons coursiers passent à l’élevage avec les sujets achetés à gros prix et ceux issus de colonies prestigieuses. Malheureusement la majorité ne vaut pas grand-chose quelque soit le prix d’achat ou le pedigree.
Il n’est pas difficile de repérer les mauvais producteurs: oubliez le pedigree et le nom de la souche d’entrée et le tour sera joué.
Voyez combien il vous reste de jeunes après deux ans et faites le compte. S’il ne reste rien, supprimez le géniteur et tentez votre chance avec un autre!
Les producteurs ou les couples qui ne donnent qu’un bon jeune et plus rien ensuite posent un cas délicat. Je puis dire quelle en est la cause mais le phénomène se manifeste à répétition.
On patiente souvent durant trois, quatre saisons dans l’espoir de réussir une nouvelle fois.
On est finalement obligé d’accoupler mâle et femelle à des partenaires plus jeunes et on patiente à nouveau une année. Cela porte le total à cinq!
Dans mon colombier
Je suis devenu catégorique et intransigeant pour juger mes producteurs.
Les couples qui produisent régulièrement des jeunes valables restent unis. Tout est noté avec minutie à ce propos. Si je constate en fin d’année qu’il ne reste aucun jeune d’un couple pourtant « confirmé» il sera défait.
Le producteur, mâle ou femelle qui n’aura pas donné un jeune valable en deux ans sera éliminé. Je fais seulement exception lorsque les jeunes sont allés s’abîmer dans les câbles à haute tension près de la maison et qu’ils n’ont donc pu témoigner de leur talent.
A la fin de la saison 2002 j’ai dû sortir du colombier d’élevage le jeune cadet de mon «étalon foncé». C’était un mâle magnifique de 1998 qui m’avait donné une jeune femelle « extra» en 1999. Un an plus tard, et toujours avec la même femelle il me donna un coursier moyen que j’ai déjà éliminé. Il ne me reste aucun de ses jeunes de 2001 et 2002, engendrés avec des femelles différentes. Preuve que tous les « beaux» ne sont pas des « bons » pigeons. Une femelle de 1995, fille de « l’étalon écaillé» me donnait régulièrement un bon jeune, mais plus rien ces deux dernières années. Mon voisin a pu en faire un bon bouillon et son casier est déjà occupé par une jeune.
Ma manière d’agir peut paraître rude et spartiate. Je concède que je puis me tromper de temps à autres et que j’élimine parfois un bon pigeon pour avoir agi trop spontanément. Il faut aussi voir l’autre face du tableau. Si on n’est pas sévère à la sélection le colombier sera surpeuplé avant qu’on s’en rende compte.
Les titres et les pedigrees ne m’intéressent pas le moins du monde. Un producteur doit présenter un physique parfait mais surtout et avant tout générer de bons jeunes. S’il ne produit rien de valable les deux premières années, il y a peu de chance que cela évolue dans le bons sens et qu’il donne des champions la troisième ou quatrième année.
Dans ce cas je ni hésite pas et je tente ma chance avec un autre sujet.
[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]
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