Qualite Dressage Pigeon Voyageur
22 avril 2020 Par admin

Qualité et Dressage – pigeon voyageur

Qualite Dressage Pigeon Voyageur

Qualite Dressage Pigeon Voyageur

Il fut un temps, lorsque je cherchais à me renforcer, je m’adressais à des souches de pigeons qui savaient laisser le lot des concurrents loin derrière elles, par beau temps et vent de bec, et de préférence sur une certaine distance. On nous avait appris que de tels sujets étaient de bons pigeons. Et ce sont les bons que nous cherchons tous. Cette conception est-elle bien la bonne? Je me suis mis à douter et j’ai changé mon fusil d’épaule. Partant à la recherche de renfort, j’ai à nouveau accordé l’avantage aux pigeons de vitesse.
Pourquoi ce volte-face?
Les jeunes, de pigeons qui avaient remporté des premiers prix dans des nationaux par temps dur, ne m’apportaient aucune amélioration. Par contre, je réussissais avec des vitessiers, même si j’allongeais la distance et que le vent soufflait de face. J’ai eu des vainqueurs qui ne gagnaient que par temps dur. Jan Grondelaers prétendait que qui cherche à se renforcer réussira le mieux en s’adressant à une souche de vitesse. Hofkens parlait de même. Lorsqu’il se mit à jouer le fond en fin de carrière, il n’est pas allé puiser dans une souche de fond.

D’autres aussi
Voyez William Geerts. Il a terrorisé l’Union d’Anvers (en demi-fond) dans les années ’80 avec des pigeons du « vitessier » Fons Jacobs de St.-Gillis-Waas.
Attiré par le fond, Geert est allé chercher ce qu’il lui fallait chez un spécialiste et il a été déçu. Il tenta ensuite sa chance avec ses propres Jacobs et il réussit!
Vandenabeele a vécu une semblable aventure. Gâté, repus par ses succès en demi-fond il décida de gravir un échelon et de se lancer dans le petit fond.
Comme Geerts il se procura des pigeons de fond et comme Geerts il dut déchanter. Il passa donc au petit fond avec ses propres pigeons. Les résultats sont connus de tous. Il est donc conseillé de jouer le petit fond avec de bons sujets de demi fond. Je crois pouvoir poursuivre sur la même voie pour conclure que qui veut progresser en demi fond doit se procurer de bons pigeons de vitesse.
Les Borgman de Reusel (NI) se défendent bien sur les grandes distances avec des purs « Klak » (lisez des Janssen). Les concours à nuitée font exception à la règle.
Je n’y connais pas grand ‘chose, mais je suppose qu’il faut bien d’autres pigeons pour y participer. Il est exceptionnel qu’un pigeon de demi-fond se distingue sur Barcelone.

En pratique
Je tiens à vous expliquer pourquoi je préfère les pigeons de vitesse. Lors d’un concours l’amateur regarde dans la direction (théorique) d’où doivent venir ses pigeons. Qui n’a pas constaté qu’en de nombreuses occasions les pigeons n’arrivent pas dans la bonne ligne?
Lorsqu’ils ne viennent pas de la bonne direction, la plupart des amateurs s’inquiètent, car cela se répercutera au résultat, surtout sur les petites distances et dans le jeu local. Plus vous êtes logé à l’avant-main, plus vous perdrez de temps si les pigeons n’arrivent pas de la bonne direction.
Ce n’est par hasard que l’arrière- main domine régulièrement en vitesse. Si elle semble désavantagée en vitesse, l’avant main bénéficie de l’allongement des distances parce que la fatigue peut intervenir alors.
On pourrait se demander, pourquoi les pigeons dévient de la bonne direction? Mais parce qu’ils ont l’instinct grégaire, qu’ils se comportent comme un troupeau de moutons.
Ils préfèrent la sécurité du groupe et y demeurent jusqu’à ce que la bande se disperse et qu’ils sont trop loin ou trop écartés de la ligne directe. Je confirme ce que j’ai prétendu plus d’une fois déjà: les concours de pigeons ne sont pas des courses de vitesse, mais des épreuves d’orientation.

Faux
Les classements s’établissent dans l’ordre des vitesses à la minute. Vous lirez par exemple 1400 m/min. pour le vainqueur et 1250 m. pour le dernier classé.
Il faut être naïf pour conclure que le dernier classé a franchi 150 m de moins à la minute que le premier. La diminution de mètres à la minute, mentionnée au classement ne traduit pas la vitesse réelle du pigeon.
Le déroulement d’un concours subit davantage l’influence d’un bon départ, du choix et du maintien de la bonne direction, que de la vitesse et de la puissance de vol. D’où ma préférence pour les pigeons de vitesse lorsque je cherche du renfort. Ils ont prouvé qu’ils détiennent les qualités du bon coursier.
Lorsqu’un pigeon est libéré à 600 kilomètres de son colombier au milieu d’un groupe imposant et que celui-ci doit prendre initialement la même direction pour tous, l’instinct d’orientation n’est pas sollicité d’entrée.
Le pigeon ne doit donc pas quitter le groupe d’entrée. Cela deviendrait beaucoup plus difficile si un pigeon anversois était lâché à Bruxelles dans un groupe de Limbourgeois et de Flandriens de l’ouest. Il n’existe pas de petits concours de ce genre, mais si on en créait je serais porté à acheter les vainqueurs. Ils sont malins, s’orientent à la perfection et n’hésitent pas à foncer dans la bonne direction dès l’ouverture des paniers. En vitesse, il suffit que le pigeon suive un peu le groupe – comme le veut son instinct – pour qu’il perde toute chance de l’emporter. Pour illustrer cela et bien comprendre, il faudrait assister à un lâcher à Quiévrain. C’est impressionnant.
Les paniers s’ouvrent et les pigeons fusent en toutes directions. La course est engagée.

Les pigeonneaux
Les premiers dressages et entraînements sont très importants pour les pigeonneaux. Lors des premières petites étapes, ils rentreront rarement avant vous. Il en est qui portent leurs pigeons à 25 kilomètres et même plus loin, lors de leur première mise au panier. Les pigeons restent longtemps en route et on s’imagine qu’ils apprennent pas mal de choses. Je n’en crois rien. Ils n’apprendront rien, si ce n’est de voler en groupe et là n’est pas le but des entraînements.
Les étapes d’où les pigeonneaux mettent beaucoup de temps pour rentrer ne sont que perte de temps, d’efforts et d’essence pour la voiture.
Voici comment je dresse mes pigeonneaux. Première étape à cinq kilomètres de la maison. Suivent trois ou quatre autres pour arriver à 15 ou à 20 kilomètres. Je ne vais pas plus loin tant qu’ils ne foncent pas directement vers le but. S’ils mettent une heure, par exemple pour rentrer d’une étape de 15 kilomètres, ils repartiront de 15 km et si besoin une troisième fois. Il me paraît insensé de porter plus loin des pigeons qui mettent trop de temps pour rentrer d’une étape plus courte. Il est possible qu’ils soient en mauvaise santé.
Dans ce cas vous ne pouvez certainement pas allonger la distance. Pour des pigeonneaux en mauvaise santé dix kilomètres sont trop longs. Vous ne devriez même pas les entraîner.

L’instinct grégaire
Le jeu à pigeonneaux est spécial. Il faut de bons pigeons et bon ne suffit même pas. Ils doivent être parfaitement entraînés et conditionnés. Si la qualité seule pouvait suffire les meilleurs rentreraient les premiers dès les premiers entraînements.
Mais qu’en est-il dans la pratique? A quelques exceptions prêts, les jeunes mettent tous longtemps pour rentrer lors des premiers petits dressages. Bons, moins bons et nullités rappliquent ensemble ou par petits groupes, trop tard la plupart du temps, à cause de l’instinct grégaire qui influence aussi les meilleurs.
Des pigeonneaux en superforme peuvent se comporter si brillamment qu’il vous semble avoir élevé un panier plein de champions, mais la réalité est toute autre. Après trois ans il en reste très peu.

Ce n’est pas un hasard
Les pigeons qui se comportent brillamment dans les concours le doivent à leur talent, une préparation avancée, une bonne santé etc. Je crois qu’ils font la différence dès l’envol sur le lieu de lâcher. J’ai assisté à de nombreux lâchers. Le scénario ne varie pas pour les pigeonneaux expérimentés: ils disparaissent tous à l’horizon en moins de temps qu’il faut pour le dire. C’est pour cela que je n’entraîne pas mes pigeonneaux avec le club.
Car s’attarder à boucler des petits tours au départ est une mauvaise habitude et je ne veux pas qu’ils la prennent. Pour parler franc, je dirai que le classement du concours se forge au départ et non aux heures d’arrivées. Soyons logiques: les gens qui écrasent littéralement les concours de pigeonneaux, ne peuvent disposer de dizaines de sujets si supérieurs aux autres, même si les classements tendent à l’affirmer. Je crois que leurs pigeons sont partis plus vite à l’ouverture des paniers, mais pourquoi? Pourquoi ont-ils mieux suivi la ligne droite vers la maison et pourquoi sont-ils moins attachés à la masse que les autres? Tout simplement parce que leur parfait conditionnement leur permet d’étouffer leur instinct moutonnier.

Comment cela?
Je dresse sérieusement mes jeunes hâtifs dès qu’ils ont quatre mois. Suit une courte pause ensuite. Pourquoi? Les jeunes plus âgés auront bien l’un ou l’autre motif pour se dépêcher de rentrer au colombier. Ils ont conquis un poste fixe, sont accouplés ou ont un nid. Pareils sujets ne traînent pas inutilement au lâcher. Je parle des pigeonneaux hâtifs, car leurs prestations nous intéressent spécialement. De tels pigeons vous donnent plus de temps pour les dresser et leur apprendre les bonnes habitudes. Ne pourrait-on en faire autant en les entraînant avec les vieux? J’en doute. Les vieux pigeons fusent généralement tels des fusées et trop vite pour les pigeonneaux qui ne suivent pas, alors que vous attendiez le contraire. La saison 2003 a éclairé à ce propos.
La peste aviaire nous interdisant de participer aux premiers concours, au contraire des amateurs des communes voisines, nos pigeons ont dû engager la compétition sans préparation contre des adversaires bien entraînés.

Quiévrain
Afin de réduire notre retard, nous sommes allés à quelques-uns à Quiévrain d’où nos pigeons sont partis en même temps que les Belges (vieux). Pourquoi avec les vieux? Mais pour la raison déjà évoquée. Qui pourra assister à un lâcher à Quiévrain comprendra mieux encore. Vieux et jeunes sont lâchés séparément. Cela donne quelle différence?
Les premiers sortent des paniers comme des fusées et sont partis en un clin d’œil. Les jeunes font des petits tours. Je ne veux pas qu’ils prennent cette mauvaise habitude. Nous avons eu la preuve d’avoir agi intelligemment dès que l’interdiction de transporter des pigeons fut levée. Les pigeonneaux que nous avions dressés et conditionnés à Quiévrain se sont bien défendus d’entrée.
On raconte qu’il est des superchampions dont les pigeonneaux se distinguent dès les premiers concours, sans avoir été entraînés? Pour moi ce ne sont pas des superchampions, mais des super menteurs. Je puis comprendre que tout qui a un petit secret le garde jalousement, mais il ne faut pas mentir comme ceux qui dominent dans les concours d’ouverture avec des pigeons qu’ils disent n’avoir pas été au panier avant. Les gens expérimentés n’entendent pas ces balivernes. N’est-ce pas notre tâche à tous, de faire de la promotion pour notre sport et d’intéresser de jeunes adeptes? Cela ne peut se faire en leur racontant n’importe quoi.

Conseil
Pour pouvoir bien jouer avec les jeunes, il faut les dresser sérieusement et ne pas croire ceux qui prétendent que pour réussir il faut compter sur la chance avant tout. La qualité fait partie des exigences essentielles, mais elle ne suffit pas pour les pigeonneaux. Ils doivent être dressés, motivés, conditionnés afin d’avoir la confiance qui engendre l’assurance au point qu’ils partent vite, qu’ils n’hésitent pas à quitter la masse et qu’ils rentrent le plus rapidement possible.
Je conclurai par ce petit conseil à qui croit devoir introduire du « sang nouveau ». Si je préfère les pigeons de vitesse pour me renforcer, j’ajouterai que je m’adresse à des amateurs qui manquent de place. Ils sont obligés de sélectionner plus sévèrement que tout autre. Ils élimineront sans hésiter des pigeons qui se verraient accorder une chance chez des amateurs disposant de trop d’espace. Les « petits » champions sont obligés de sélectionner sans pitié.
N’ayant pas de place pour les « douteux », la qualité moyenne de leur colonie sera plus élevée que celles qui disposent de beaucoup d’espace et gardent beaucoup de pigeons. N’oublions pas la qualité de la concurrence. Les bons classements et les premiers prix m’apprennent peu ou rien si je ne puis savoir où et devant qui ils ont été remportés. Dites-moi qui sont vos concurrents et je vous dirai ce que valent vos pigeons. Lors des plus récentes Olympiades, nous avons pu voir des pigeons des pays de l’Est européen pour lesquels on mentionnait des prestations quasi impossibles contre des masses de concurrents. Seraient-ils capables d’en faire autant dans des pays comme la Belgique et les Pays-Bas? Je n’en crois rien. Et vous?

[ Source: Article édité par M. Ad Schaerlaeckens – Revue PIGEON RIT ]

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