Réflexes conditions – pigeon voyageur
Tout animal domestique – homme compris – a deux sortes de réflexes. Les uns, innés, communs aux animaux sauvages et domestiques par exemple, la crainte des oiseaux de proie chez nos pigeons, même tout juste sevré, dès la première sortie au toit, un pigeonneau repère l’oiseau de proie tout en haut du ciel à 2 ou 300 m d’altitude.
Profitons de cette évocation, pour montrer combien cette crainte instinctive est subtile: si on fait passer sur un fil tendu à bonne hauteur une silhouette imitant un oiseau. ce leurre présentant une longue queue, ailes et cou trapu (comme un rapace) provoquera immédiatement une réaction de peur panique. Par contre si on fait aller ce leurre dans l’autre sens sur son fil (la silhouette de la longue queue devient un long cou, et la tête une queue courte) imitant un palmipède (canard-oie), il n’y a aucune réaction de peur. L’animal sauvage a donc uniquement des réflexes innés, ataviques.
Il suffit de suivre une émission de télé sur les animaux sauvages pour voir combien leurs diverses attitudes sont fixes dans telle ou telle circonstance de leur existence.
Le réflexe conditionné est, par contre, directement lié à la civilisation. Le fauve du Zoo apprend très vite à reconnaître le bruit du seau de viande qu’on lui apporte, le pas de son gardien etc. Cela, c’est un dressage automatique, découlant simplement de la vie quotidienne en captivité. Mais quand il s’agit de dressage, la technique est plus subtile en fonction du but recherché.
Prenons comme exemple, le dressage – sifflet – rentrée au colombier. Le but est d’obtenir du pigeon, sa rentrée immédiate au colombier dès qu’il entend siffler son maitre (bouche ou sifflet). Pour cela, la récompense est le moyen intermédiaire, en général tout simplement un repas ou tout au moins quelques graines de dessert:
Si on donne à manger à ses pigeons en silence, le réflexe conditionné ne s’établira pas, et l’amateur sifflera en pure perte à la rentrée du concours.
Il est nécessaire donc de siffler en distribuant le repas, pigeons au colombier.
Au bout de quelques jours, il y aura assimilation dans « l’esprit » du pigeon entre sifflet et nourriture.
Et même au vol et au toit, dès que la bande entendra le sifflet, elle s’empressera de rentrer.
Notons au passage que le sifflet ou la façon de siffler doivent être constants.
Si on change de sifflet ou qu’une autre personne siffle, les pigeons ne feront pas le rapport et ne rentreront pas « en bloc » comme d’habitude. Il faudra donc reprendre quelques jours d’éducation avec le nouveau sifflet. Et puis si le repas précédent a été trop abondant, les pigeons ne rentreront que difficilement. La faim est donc une constante du problème.
Autre aspect de la question:
ce réflexe conditionné d’obéissance (?) intéressée est fragile. Si on ne maintient pas la relation sifflet – repas, les pigeons n’obéiront plus ou, encore autre aspect du phénomène, feront un transfert, par exemple, si le colombier est à l’étage, les pigeons assimileront le bruit des pas (certains amateurs tapent même des pieds en montant) au repas immédiat.
Rien n’empêche évidemment de lier sifflet, pas sonores et repas.
Du côté préparation au concours, les réflexes conditionnés » s’établissent aussi facilement.
L’amateur retourne le plateau puis . met la femelle à la case dû veuf quelques minutes plus tard.
Après quelques semaines, le veuf fera sensoriel liement le rapprochement entre plateau retourné (dans lequel il se précipite pour appeler sa femelle) et femelle. Cela permet à l’amateur (qui l’ose) de ne pas présenter la femelle au départ.
Bien entendu, la présence impérative – de la femelle au retour constitue le complément indispensable à ce dressage.
L’aptitude à ce dressage et la rapidité avec laquelle le pigeon « comprend » constituent un test très intéressant de l’acuité sensorielle de chaque pigeon et favorise grandement la préparation « morale » de nos favoris.
[ Source: Article édité par Doct. Vét. J.P. Stosskopf – Revue PIGEON RIT ]
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