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6 juillet 2020 Par admin

Retrospective 2005 – pigeon voyageur

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Les saisons idéales sont comptées pour le colombophile. Les pigeonneaux qui n’en voulaient pas ou la menace d’une grippe aviaire mettent le monde sens dessus dessous. Je dresse le bilan de chaque saison qui se termine et je cherche les causes d’un éventuel échec afin d’y remédier par la suite. L’échec trouve toujours une excuse ou une explication pour accepter les moins bonnes prestations de l’un ou de l’autre, mais cela ne me satisfait pas. J’essaie de rester réaliste car les excuses se trouvent trop aisément et à trop bon compte. Je me demande parfois si je ne cherche pas à éviter les explications ou si mon imagination ne m’a pas joué un tour. Pourquoi me serais-je mis en tête que ce sont mes meilleurs pigeonneaux qui se sont tués en se tapant dans les câbles à haute tension ? L’élevage aurait-il produit moins de sujets de classe? Comment peut-on encore douter ainsi après cinquante ans de carrière colombophile ? Mais je peux me consoler, heureusement, à l’idée que si le sport colombophile révélait tous ses petits secrets il ne vivrait plus longtemps et on ne pourrait que le regretter.

Question difficile

Je reçois chaque année un volumineux courrier d’amateurs qui demandent conseil et je crains de ne pas toujours les aider au mieux. Il y a quelques jours Walter Vertongen, reporter colombophile anversois, était venu me voir à Pulderbos. Parcourant ma liste de résultats dans les concours et dans les championnats il me surprit en prétendant n’avoir qu’une seule question à me poser: « Dites-moi comment et pourquoi tout vous a si bien réussi cette année »? Il m’a étonné au point que j’ai dû prendre pas mal de temps avant de pouvoir répondre. Je me suis finalement tenu à lui dire que « la chance avait été de mon côté et que tout avait évolué au mieux ». Cela ne représente pas grand chose pour meubler une interview. S’il m’avait demandé pourquoi mes pigeonneaux n’avaient pas bien volé en début de saison l’année dernière, ou ce qui n’avait pas marché avec les pigeonnes un an plus tôt, j’aurais pu fournir une réponse appropriée sans hésiter. Comme tout s’est parfaitement déroulé cette année je n’ai pas senti le besoin de me creuser la tête pour savoir. Je m’y suis seulement intéressé lorsque Walter Vertongen est parti. J’ai déjà dressé sur papier le programme de l’année 2006 depuis. J’ai l’intention de ne rien changer et de procéder exactement de la même manière l’année prochaine. Je suis assez réaliste pour comprendre que cela ne garantit que je jouerai encore si fort en 2006. Il est trop de choses que l’on ne peut contrôler ou prévoir et qui décident de la réussite ou de l’échec d’une saison. Pour pouvoir remporter de beaux succès en colombophilie le système adopté est d’une importance capitale. Et il en est pas mal, de bons et de moins bons systèmes. Le plus mauvais système consiste à en changer à répétition. Dans l’espoir qu’un bon nombre de lecteurs y trouveront une ligne de conduite, je vous relaterai en bref ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait en 2005. Si vous vous en tenez au résultat, vous conclurez que ce doit être un système efficace. Je ne puis pourtant garantir qu’il nous permettra, vous et moi, d’accéder au sommet l’année prochaine. Nous parlons de règles et d’exceptions dont nous ne pouvons influencer le résultat.



De a à z

Les coursiers n’ont pas élevé l’hiver. Je pratique le veuvage avec des mâles et des femelles, mais pas le veuvage intégral. Pour pouvoir élever un nombre suffisant de jeunes j’ai accouplé le 25 novembre les plus belles femelles des veufs aux mâles des femelles de concours. Entre temps les femelles de concours ont séjourné en volière au régime « dépuratif à volonté  » jusqu’à la mi-mars. Mêmes régime pour les mâles au veuvage.
Toutes les coursiers ont été accouplés le 1er avril et ils ont pu couver cinq à six jours, Les veufs du demi-fond ont participé à des concours d’environ 400 kilomètres de semaine en semaine et du début de mai à la mi-août. Je leur présentais régulièrement, mais pas toujours leur femelle au départ. Les mâles du petit fond partaient de 15 en 15 jours sans voir les femelles ou même le plateau. Les femelles volaient toutes les semaines sur des distances de 500 à 600 kilomètres. Je leur montrais parfois leurs mâles avant de les mettre au panier, mais la plupart du temps elle partaient « sans ». J’ai procédé à une sélection sévère et soutenue durant toute la saison. Tout sujet ne répondant pas à ce que j’en attendais était éliminé sans attendre. La minorité (réduite) qui put atteindre la fin du programme a pu élever un couple de jeunes à l’arrière-saison. J’ai déjà décrit mon système d’alimentation en détail en ces colonnes. Je précise quelques détails. En saison de concours le dépuratif est remplacé par du diète. Et le P40 a été remplacé par du Nutri-Power. En période de mue je verse de l’huile d’ail et de la levure de bière sur le « mélange mue » 3 ou 4 jours au moins par semaine. Je liquide alors mes petits restes de mélanges et j’ajoute régulièrement un jour de Sedochol, d’électrolytes ou de vitamines à l’eau de boisson. De plus, mes pigeons reçoivent pratiquement toute l’année du Naturaline et du cidre de pommes s’il n’est pas prévu de faire une cure de vitamines ou autre. Les pigeonneaux reçoivent du Naturaline et du cidre de pommes dès le sevrage. Ils ont été occultés jusqu’à la fin de mai et joués à la « portes coulissantes » (sexes séparés) ensuite. En circonstances normales ils faisaient deux volées chaque jour et je les ai portés à 50 kilomètres une fois la semaine. J’ai arrêté les jeunes mâles prometteurs dès la mi-août. Les petites pigeonnes ont été jouées sans problème de mue jusqu’à la mi-août ; mais il a fallu chercher pour en trouver quelques-unes suffisamment en plumes pour le Vichy de la mi-septembre.



Suivi médical

Jeunes et vieux bénéficient du même suivi médical. Seuls diffèrent les moments d’interventions. J’ai attendu que les concours de pigeonneaux soient terminés pour pratiquer une cure d’anti-paratyphose de dix jours pour tous. On ne sait jamais ce qu’ils ont ramassé dans les paniers de voyage. A l’avant-saison je vaccine pour la paramyxo et la paratyphose. Seuls les pigeonneaux sont vaccinés, à la petite brosse, contre les poquettes et la diphtérie. Bien avant la saison sportive je fais procéder à un examen vétérinaire pour les vers, la coccidiose et la paratyphose. Contrairement aux années précédentes les pigeonneaux n’ont pas été vaccinés à I’ E.D.S. cette année, mais j’ai bien fait une cure de six jours de Parastop pour tous les coursiers, vieux et jeunes, à la fin du mois d’avril.
Je fais des cures préventives contre la trichomonose. Les coursiers adultes ont été traités sept jours à la mi-avril. Les pigeonneaux ont subi deux traitements de cinq jours avant d’engager les concours. En cours de saison, vieux et jeunes font une cure de 1,5 à 2 jours de 2 en 3 semaines au début de la semaine. A l’arrivée du concours le samedi j’ajoute toujours des électrolytes, du Volamin ou du Belgasol à l’eau de boisson. Le dimanche et le lundi je leur donne en alternance de l’asti-tricho, de l’Aviol, du Naturaline, du cidre de pommes et un antibiotique si la forme baisse. Chaque mardi il y a des vitamines ou du Sedochol dans l’eau de boisson. Le mercredi ou le jeudi je donne presque toujours du jus d’ail frais avec du Naturaline et du cidre de pommes. Les pigeons mis en loges le jeudi pour le grand demi-fond peuvent se remplir le jabot et vont boire ensuite, même s’ils n’apprécient pas le goût de l’ail. Le vendredi, à l’enlogement pour le petit demi-fond, je ne sers que de l’eau claire pour qu’ils boivent assez. Par temps très chaud j’ajoute cependant le matin un peu d’électrolytes et du Belgasol dans l’abreuvoir. A midi je donne alors de l’eau claire. Un mot des antibiotiques pour conclure. Je n’en suis pas du tout partisan et je ne les emploierai jamais en cure préventive. Je suis convaincu que tout qui donne trop et trop souvent d’antibiotiques provoquera une forte dépression que ses pigeons ne surmonteront plus dans l’année. Si les bien traités, en bonne condition physique, sans problèmes de tricho ou de parasites baissent de forme, il faut en trouver la cause dans la tête et ou les voies respiratoires. Dans ce cas je ne hésite pas pour recourir aux antibiotiques et j’interviens avant qu’il ne soit trop tard. Lors que les pigeons n’ont plus de « feu » et que la forme s’éteint, je fais immédiatement une cure d’antibiotiques de 2 à 3 jours en début de semaine. Comme chaque produit a une spécificité c’est au vétérinaire qu’il revient d’indiquer le produit le plus efficace. J’ai eu de bons résultats avec l’Ornisol et le Belgatai. Retenez pourtant que moins vous devrez recourir aux antibiotiques, plus vous remporterez de beaux succès.

[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]

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