Rétrospective 2006 – pigeon voyageur
Lors de l’analyse de la saison sportive 2005, j’avais pu conclure que tout s’était déroulé à la perfection. J’étais plus que satisfait du bilan de 2005 et je croyais même que je ne pourrais plus faire si bien par la suite.
Le succès se bâtit sur: un bon colombier, de bons pigeons et un colombophile allègre. Il faut un peu de réussite en plus. Quelques moments d’inattention ou un brin de malchance ont vite fait de gâcher une saison. Je ne bluffe pas en disant que la chance m’a comblé, que 2006 a été la meilleure année de ma vie. Les pigeons tapaient aisément la tête : « Tom », 6250335/2004, a été sacré as-pigeon vieux à l’Union d’Anvers et le « Plume de nid », 6381345/2005, en a fait autant chez les yearlings.
Le titre de « Roi de l’Union » me fait énormément plaisir. J’ai aussi fait quelques faux pas. Les pigeonnes n’ont pas fait ce que j’attendais d’elles. Mes veufs, en super forme, ont royalement comblé leur échec. Les pigeonneaux n’ont pas très bien débuté, mais ils se sont améliorés au fur et à mesure que la saison progressait. Dans mon analyse de 2005 j’avais raconté dans le détail ce que j’avais fait et… négligé.
Je ne vais pas répéter tout cela mais je puis vous dire que je me suis tenu le plus près possible du même système.
Les veufs
Mes veufs ont rarement connu une forme si intense que cette année. Leur comportement s’est révélé assez bizarre. Ils faisaient une volée « au drapeau » de 30 à 45 minutes matin et soir. Lorsque . j’ouvrais la baie quelques-uns seulement sortaient. Je devais vraiment chasser les autres dehors et prêter attention qu’ils ne replongent pas en dedans pardessus ma tête.
Une fois en l’air plus de problème.
Ils disparaissaient régulièrement de la vue pour 20 à 30 minutes, alors que normalement ils partent pour 10 à 15 minutes.
Cette année je ne les ai jamais vus terminer la volée dispersée. Vous connaissez l’image d’un ciel plein de pigeons. J’ai toujours cru que c’était un signe de grande forme. Cette année ils se sont contentés de rester groupés pour boucler quelques grands tours autour du colombier.
Ils donnaient l’impression de voler très vite et parfois ils repartaient pour quelques minutes. Lorsque je retirais le drapeau ils plongeaient littéralement vers le bas et tous rentraient en un clin d’œil.
Les femelles
J’espérais beaucoup de mes femelles en 2006, mais elles n’ont pas répondu à mon attente.
Quelques-unes avaient pourtant montré un vrai talent. Elles se sont très bien comportées dans les premières étapes de demi-fond et même depuis l’Allemagne.
Elles se classaient en tête et je n’en perdais pas. Vint la fin mai et le Bourges national désastreux.
J’avais engagé toutes mes femelles et misé pas mal d’euros.
La nuit venue, la moitié seulement était rentrée. Il en est arrivé quelques-unes par la suite mais je n’ai plus revu les trois à quatre meilleures du lot. Je ne vous ferai pas rapport de la suite. Le feu était éteint. Ils ne me restaient que des pigeons « de classement » comme l’on dit. De temps en temps l’une ou l’autre remportait un prix de tête, mais je ne pouvais plus compter sur elles.
Le bon comportement des veufs m’a permis d’en engager quelques-uns dans des concours programmés pour les femelles.
Les pigeonneaux
J’ai occulté les pigeonneaux jusqu’à la fin du mois de mai.
Dans les premiers concours je n’en ai pas perdu anormalement mais ils ont mis le temps avant de trouver la cadence. J’ai remporté 50% de prix depuis le début, mais peu de prix de tête.
Ma conviction demeure que seul peut accéder au « top » du sport colombophile et y demeurer, celui . qui sélectionne avec une grande sévérité. La sélection a toujours été mon champ de bataille. Je me sens beaucoup mieux lorsque le bon grain est séparé de l’ivraie.
Le pigeonneau qui ne figure pas au résultat après trois ou quatre concours doit me plaire énormément « en main » pour bénéficier d’une chance supplémentaire. J’applique également cette règle pour les yearlings. Les exclus ne passent pas en volière pour être offerts ou vendus. Ce qui ne me convient pas, ne convient à personne. Je les envoie de l’autre côté de la rue chez l’ami Ward qui prétend que ce sont de bons pigeons si vous les mettez à la casserole avec une bonne motte de beurre. La sélection réduit sensiblement le nombre de pigeons au colombier. Cela permet de mieux observer ce qui s’y passe et le pourcentage de prix remportés s’améliore. A la mi-juillet le frigo ,de Ward était rempli. J’ai traité les jeunes qui me restaient à l’ornisol et au bel gâtai trois jours de suite et je les ai portés quatre fois à 50 kilomètres dans la semaine.
Le 22 juillet j’en ai engagés 32 pour Dourdan (378 km) d’où 26 se sont classés et onze en prix par dix. J’ai commis une énorme boulette ensuite. Depuis le premier concours à la mi-mai les pigeonneaux sont allés au panier toutes les semaines. Le mois de juillet a été exceptionnellement chaud et lourd. Bourges national figurait au calendrier pour le 29 juillet. J’espérais pourvoir y frapper un beau coup, mais il s’est révélé que j’ai commis la grossière erreur d’avoir engagé mes pigeonneaux au Dourdan du 22 juillet qui fut reporté d’un jour.
Les jeunes durent donc passer une nuit de plus au panier et le concours fut très éprouvant pour tous. Je n’ai engagé que la moitié à Bourges parmi lesquels les meilleurs. J’y avais joint deux jeunes qui n’avaient pas participé au Dourdan du 22. Ils se sont présentés les premiers et tôt.
Les autres ont bien remporté quelques prix, mais trop peu.
Après cinquante ans de pratique colombophile j’ai pris une nouvelle leçon. Lorsque le concours est facile, par vents favorables, on peut se permettre pas mal de choses, mais il faut toujours accorder un temps de récupération entre deux étapes fatigantes. Pour Argenton national, quinze jours après Bourges, j’ai misé sur douze jeunes qui n’avaient pas brillé quinze jours plus tôt.
La semaine avant je leur ai imposé un Quiévrain (110 km).
J’ai été plus que satisfait du résultat: 11 prix dont le 7ème et le 22ème national dans un lot de 14.534 pigeonneaux. J’ai déjà noté que les pigeonneaux iraient à Quiévrain, huit jours avant Bourges national l’année prochaine.
[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]
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