27 septembre 2020 Par admin

Schéma de suivi pour pigeonneaux

Qui prétend que ses pigeons sont d’une telle rusticité qu’ils peuvent se bien classer dans les concours sans le moindre petit « soutien » est un fieffé menteur. « L’eau et les graines » ne peuvent plus suffire. Il faut un petit « quelque chose » de plus. Sans tomber dans l’exagération s’entend. Les bricoleurs qui ne peuvent passer un jour sans ajouter un produit à l’eau de l’abreuvoir ne font pas carrière. Le suivi médical est devenu un « must » mais l’exagération doit rester taboue pour tous. A mes yeux le vrai champion est celui qui s’impose grâce à un bon colombier peuplé de bons pigeons dont il assure la parfaite santé en recourant au minimum à toute médication. Je n’exagère nullement dans le traitement dans ma colonie, mais il faut ce qu’il faut. Mon schéma de suivi se présente à peu près comme suit:
• Alors qu’ils nourrissent leurs pipants, les éleveurs ne reçoivent rien, pas même des vitamines.
• Avant les accouplements ils ont reçu une cure de cinq jours de Ridzol-S à 1 gr. au litre d’eau, suivi d’un jour de vitamines. Ma préférence va au complexe multivitaminé dans l’eau.
• Le pigeonneau qui se développe mal ou présente la moindre déviation au sevrage est éliminé sans recours. Il est déjà difficile de trouver un sujet « valable » parmi les mieux constitués; à plus forte raison on ne peut espérer dénicher un « crack » parmi les attardés ou ceux qui présentent des faiblesses apparentes.
Il vaut mieux faire table rase d’entrée et éliminer tout qui n’est pas parfait à 100%. Les faiblards sont les victimes privilégiées de la maladie et constituent une menace constante pour les autres sujets de la colonie.

La trichomonose.
Même si les parents ont été traités avant ou durant l’élevage contre la trichomonose, les jeunes le sont à leur tour durant trois jours peu de temps après le sevrage. On ne peut prévenir cette maladie à laquelle les pigeonneaux sont si sensibles. Ils peuvent se trouver à nouveau contaminés quelques semaines après le traitement et ce sans avoir été en contact avec le panier de voyage ou avec d’autres pigeons. Certains vétérinaires préconisent un traitement à dose doublée ou même triplée pendant dix jours. Ce peut être justifiable scientifiquement parlant, mais je ne mange pas de ce pain. Je traite régulièrement contre la trichomonose. Les jeunes hâtifs reçoivent une première cure peu après le sevrage; suit une deuxième, de trois jours à la mi-mars et une troisième au début des concours.
Dans le courant de la saison des pigeonneaux je fais une cure de deux jours en début de semaine avec du Ridzol-S toutes les trois ou quatre semaines, suivie d’une journée de vitamines.
Les concours terminés c’en est fini de toute médication jusqu’à la saison suivante.

RIDZOL pigeon

Le coryza.
Les scientifiques emploient des appellations correctes, souvent compliquées pour désigner des pigeons au nez sale, à oeil humide et qui éternuent de temps à autre. J’appelle cela le coryza et tout le monde me comprend. Il me pose peu de problèmes dans ma colonie. Il peut m’arriver de repérer peu de temps après le sevrage quelques nez sales et yeux humides. S’il s’agit d’un cas isolé je prends patience deux, trois jours. Si le mal persiste et s’il n’est pas plusieurs autres sujets atteints j’élimine. Si par contre plusieurs sujets sont malades j’engage un traitement à l’erotrycine, une poudre rouge. La cure prend trois à cinq jours, d’un gramme par litre d’eau et se termine toujours par l’administration d’un complexe vitaminé. Il faut toujours veiller à ce que les pigeonneaux ne souffrent pas de trichomonose; elle est à la base de bien des misères et ouvre la voie à toutes sortes de contaminations. Tel est ma méthode pour traiter le coryza. Je ne puis prétendre parcourir le chemin le plus direct. Il est des antibiotiques présentant des actions spécifiques en la matière; il appartient au vétérinaire de choisir celui qui conviendra le mieux dans chaque cas distinct. Je m’adresse à lui le jour où je ne m’en sors pas.

La paramyxovirose.
Je ne suis jamais en retard pour vacciner contre la paramyxo car j’ai constaté que le temps est révolu où elle n’apparaissait qu’à l’arrière-saison.
Mes pigeonneaux hâtifs ont été vaccinés au Colombovac dès la mi-février.
Le New-cavac assure la même immunité. Il provoque de temps à autre un granulome à l’endroit de l’injection mais cela a peu de conséquences pour un pigeonneau. De plus, le New-cavac coûte bien moins cher que le Colombovac. Administré par gouttes nasales et oculaires le vaccin La Sota agit également à la condition d’être bien administré et à répétition. Ma préférence va au vaccin inactivé par injection; il protège pour l’année.

La paratyphose.
Depuis quelques années je vaccine aussi contre la paratyphose. La science nous apprend qu’il n’existe à ce jour aucun vaccin vraiment efficace, mais je m’en trouve bien quand même. Je n’ai jamais été confronté à la paratyphose et je poursuis donc la vaccination. J’emploie un vaccin préparé à l’Ecole vétérinaire de Gand pour les pigeonneaux. Il est huileux et provoque l’apparition d’un granulome de temps à autre; mais j’ai l’impression qu’un pigeonneau ne fait pas vite un granulome.

Poquettes et diphtérie.
Qui veut jouer ses pigeonneaux doit les vacciner contre la diphtérie et les poquettes. Il arrive que l’on demeure épargné sans vacciner durant une année ou deux, mais lorsque le virus vous surprend la saison est gâchée.
De plus, un seul vaccin peut suffire pour assurer une immunité à vie. Pourquoi dès lors ne pas s’exécuter? J’ai vacciné tous mes pigeonneaux à l’Ovo-Péristérine au début du mois d’avril. Cette vaccination se pratique aisément et suscite peu de réaction.

Adénovirus.
A ce jour je n’ai pas été touché par l’adénovirus et j’espère bien y échapper toute l’année car c’est une vraie misère. On m’apprend que l’on travaille à la fabrication d’un vaccin. S’il arrive jamais sur le marché les colombophiles l’accueilleront à bras ouverts. Le mal est difficile à guérir. Il faut espérer que nous pourrons prévenir l’adénovirus dans un proche avenir.

Occulter.
Comme vous l’aurez appris à la lecture de « Pigeon Rit » je suis adversaire d’administrer des gouttes de cortisone et je ne désire plus m’attarder à ce sujet. J’en suis à occulter mon colombier des pigeonneaux dans l’intention de freiner quelque peu leur mue.
Concrètement cela veux dire que je ferme les rideaux de 17 heures le soir à 9 heures du matin. Cela ne provoque pas une obscurité totale, mais il fait assez sombre quand même. A ce jour – fin avril – les pigeonneaux ont bien mué les petites plumes, mais ils n’ont jeté aucune rémige. Je ne suis pas le seul à procéder de la sorte et je n’en attends pas de miracle. Mon intention est de prolonger l’occultation jusqu’au début du mois de mai. Je n’ai d’autre objectif que de ralentir quelque peu la mue sans devoir recourir à la cortisone. J’ai peu d’expérience en la matière; mais je vous tiendrai informés.

André Roodhooft


Notices :

  • Qui prétend que ses pigeons sont d’une telle rusticité qu’ils peuvent se bien classer dans les concours sans le moindre petit « soutien » est un fieffé menteur »
  • La trichomonose est provoquée par un parasite microscopique mobile grâce à de longs flagelles et à une membrane ondulante.
  • La trichomonose est la maladie la plus fréquente chez les pigeons voyageurs. C’est une maladie qu’on ne peut prévenir. Les pigeonneaux, qui doivent encore développer leur résistance naturelle, y sont surtout très sensibles. Un traitement régulier est donc conseillé, spécialement pendant la saison des concours où les jeunes sont contaminés par l’eau de boisson dans les paniers de voyage.
  • Le pigeonneau qui se développe mal ou présente la moindre déviation au sevrage est éliminé sans recours.

[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ] 

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