Sélection du pigeonnier délevage
28 mars 2022 Par admin

Sélection du pigeonnier d’élevage

Sélection du pigeonnier délevage

Je suis et me sens encore jeune bien que je sois colombophile depuis 40 ans. Toutes ces années d’expérience m’ont appris qu’il n’y avait qu’un système pour garder un bon pigeonnier d’élevage : « la sélection ».
Depuis toujours, j’ai constamment sélectionné. Chaque jeune pigeon, qui ne me revient pas au sevrage, est tué. Environ 20% sont déjà éliminés par cette première sélection.
Pour moi, un jeune pigeon au sevrage doit avoir un plumage doux, être équilibré et surtout bien bâti et fermé. Je juge ces caractéristiques par la prise en main. Pour le reste je m’en réfère au panier de voyage qui reste toujours le meilleur juge et le plus impartial. J’élimine les pigeons ayant des défauts visibles, l’ultime sélection étant réalisée par le panier de voyage.
Dans mon pigeonnier, un jeune doit toujours montrer sa valeur l’année de sa naissance. Je veux bien croire qu’il y ait des pigeons qui ont besoin de 2 à 3 ans pour parvenir à un développement complet et signer de bonnes prestations mais de tels pigeons ne m’intéressent pas du tout. Je n’ai pas assez de place, ni de patience pour attendre 2 à 3 ans après un bon éleveur ou un bon voyageur. Avec les jeunes, je veux voir directement des résultats.
Un pigeonneau qui n’a pas 60 à 70% de prix est éliminé même s’il a des prix de tête à son actif. Avec moi un tel pigeon n’a jamais la moindre chance de se retrouver au pigeonnier d’élevage ou de vol. J’accorde peu d’importance à la race et au pedigree. Il y a seulement deux sortes de races: « les bons et les mauvais ». Une seule chose m’intéresse: « un pigeon doit bien voler ou produire des bons ». A quoi peut bien servir un joli pedigree si le pigeon n’est pas capable de remporter le moindre prix ou ne vaut rien pour le pigeonnier d’élevage?



Dans mon pigeonnier d’élevage, il n’y a que des pigeons qui ont bien voyagé. J’achète parfois un pigeon et parfois je mets directement à l’élevage le frère ou la soeur d’un bon voyageur mais uniquement s’il s’agit d’un très beau pigeon. Il n’y aura jamais au pigeonnier d’élevage un pigeon avec un défaut visible. Même avec un pigeonnier d’élevage constitué de bons voyageurs et des frères et soeurs des très bons et beaux pigeons, il est encore difficile d’élever de bons pigeons.
On n’élève pas aussi facilement des bons. Au pigeonnier d’élevage, la plupart des couples sont changés chaque année. Seul un couple qui m’a donné de bons jeunes n’est pas changé. Tout est rigoureusement noté. Quand je vois qu’un reproducteur, qui chaque année reçoit un nouveau partenaire, n’a plus donné de bons jeunes depuis 2 à 3 ans, il est retiré du pigeonnier d’élevage et remplacé par un autre pigeon. J’élève de préférence avec de jeunes pigeons, surtout les femelles que je préfère jeunes, mais un pigeon, mâle ou femelle qui me donne des bons jeunes, peut rester au pigeonnier tant qu’il est fertile. Il y a trop peu de bons reproducteurs.
Un véritable reproducteur peut donner de bons jeunes aussi longtemps qu’il vit mais j’insiste encore une fois: les vrais bons producteurs sont très rares.

Consanguinité.
En fait, je n’aime pas beaucoup la consanguinité. Mes meilleurs voyageurs proviennent la plupart du temps de croisements. Quand on sélectionne très durement et surtout au moyen du panier de voyage, on arrive automatiquement à une certaine consanguinité.
Les meilleurs pigeons proviennent souvent de la même lignée. Quand on garde seulement les bons pigeons, on se retrouve involontairement après un certain nombre d’années, automatique-ment avec une consanguinité rapprochée.
Dans mon propre pigeonnier, j’ose accoupler père x fille et si je tire de cet accouplement un très beau pigeon, ce dernier va directement à l’élevage. Chaque année, j’ajoute à l’élevage un à deux pigeons étrangers. Pour cela, je vais toujours chez un petit amateur avec peu de pigeons mais des bons. J’accouple toujours le nouveau pigeon avec un de mes bons producteurs ayant déjà prouvé sa valeur.
J’élève au moins 4 à 6 jeunes que j’essaie aux concours. Si aucun de ces jeunes ne se révèle être bon, alors le pigeon acquis et toute sa descendance sont tués à la fin de la saison.
Lorsque j’achète un pigeon, je dois le trouver bien à la prise en main. Il peut avoir les meilleures origines et un beau pédigrée, si le pigeon ne me plaît pas lorsque je l’ai en main, alors, je n’en veux pas. Pour moi un pigeon doit d’abord en tout premier lieu, être bien à la palpation, c’est-à-dire, « être équilibré ». J’aime sentir un bon dos et j’attache beaucoup d’importance aux qualités des plumes. Un bon pigeon a toujours un plumage riche et onctueux. Un bon plumage traduit une richesse du sang.



J’aime également voir une bonne aile. Surtout les 4 dernières pennes que j’aime voir longues et légèrement décliner vers l’extérieur. La couleur des yeux n’a pas d’importance mais l’oeil du pigeon doit avoir de l’expression. Les pigeons avec l’oeil terne ne me plaisent pas. Je l’ai déjà dit: « un pigeon avec un défaut visible ne se retrouve jamais dans mon pigeonnier d’élevage ». Je ne veux pas affirmer que je puisse reconnaître un bon pigeon à la prise en main. « Cela n’est pas possible ». Mais un beau pigeon sûrement. Parmi les beaux pigeons il y a encore beaucoup de mauvais mais les chances d’y découvrir un bon reproducteur sont beaucoup plus élevées que parmi les pigeons ayant des défauts visibles. Je conseille à chacun, lorsqu’il achète un pigeon pour l’élevage, de choisir un bel oiseau bien bâti, c’est ainsi qu’on a le plus de chances de réussite. Beaucoup d’amateurs ne regardent que le pédigrée et je trouve cela dommage.
J’insiste encore une fois, personne ne peut reconnaître à la vue ou à la prise en main un bon pigeon.
J’ai rencontré beaucoup d’amateurs et de trieurs dans différents pays mais jamais un seul qui possédait ce don. Il est assez facile de reconnaître un beau pigeon et je vous certifie que la plupart des bons pigeons sont beaux et bien bâtis. Pour celui qui cherche la certitude, il n’existe qu’un seul trieur, infaillible: « le panier de voyage ».

A. Roodhooft


Notices:

  1. Dans mon pigeonnier, un jeune doit toujours montrer sa valeur l’année de sa naissance.
  2. D’après André Roodhooft, un jeune pigeon doit avoir, au sevrage, un plumage onctueux, être équilibré et surtout être bien bâti et serré. Ces caractéristiques sont jugées à la prise en main. Le restant est laissé au panier de voyage. Le panier reste toujours le meilleur et le plus fiable trieur.

[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ] 

Pour vous abonner au Magazine PIGEON RIT – Cliquez sur le bouton ci-dessous !

pigeon rit banner


ping gauche - pigeonLa prévention des maladies au pigeonnier

ping gauche - pigeonLe pigeonnier sous la loupe – 1