Septembre – Octobre 2000 – pigeon voyageur
La maladie ayant frappé subitement mon épouse à la fin du mois de septembre, j’ai dû faire ma popote et la vaisselle pour le première fois de ma vie. Elle devra séjourner pas mal de temps en clinique et si j’en crois son médecin traitant, elle ne rentrera pas à la maison avant le début de la prochaine saison.
Un malheur ne vous arrive jamais seul. A peine mon épouse enlevée, mon voisin-ami et aide indispensable Ward Geentjes a dû être transporté d’urgence aux soins intensifs; son cœur l’avait lâché. Ward va déjà beaucoup mieux pour l’heure; tout danger est écarté pour lui.
Je le soupçonne de ne pas se presser pour nous revenir, tant il se sent bien aux mains des petites infirmières. On aurait mieux fait de le confier à un infirmier sévère. Ou faudrait-il que j’engage une infirmière pour le suivre au colombier? Je sais que Ward ne me tiendra pas rigueur de ce langage ; il aime trop blaguer. Il me reviendra vite dès qu’il se sentira d’aplomb, car je crois qu’il accepterait plus volontiers d’être privé de télévision que de ne pouvoir aller au colombier.
Les pigeons en mue.
Pour l’heure mon hobby ne me passionne pas. Je suis seul pour tout faire et je m’en tiens à l’essentiel. Heureusement que cela ne m’est pas arrivé en pleine saison de concours. Les pigeons sont en pleine mue.
A cette période de l’année je leur ai toujours donné beaucoup de levure de bière, du thé et de la Naturaline. Je ne dispose plus du temps requis pour réaliser tout cela et il m’arrive même de ne pas avoir envie de le faire. Eté comme hiver mes abreuvoirs sont lavés tous les jours. Ces dernières semaines j’ai simplement ajouté de l’eau à plusieurs reprises au lieu de les vider. En saison de mue on présente un bain quasi toutes les semaines. Je m’en suis tenu à un seul pour ces trois dernières semaines et je n’ai préparé que deux seaux de levure de bière pour mes pigeons.
Pour l’heure je soigne lorsqu’il fait encore nuit en semaine. Il arrive que je ne les vois pas à la lueur du jours durant deux, trois jours.
Les circonstances ne me laissent pas le choix. Je m’occupe des pigeons lorsque le temps libre me le permet.
Les prix de la prochaine saison se gagnent l’hiver.
Cela se dit un peu partout, mais je n’en crois rien. Pour l’heure mes pigeons ne sont pas traités comme j’avais coutume de le faire, mais je ne crois pas qu’ils en souffrent, il ne leur manque rien. Lorsque je finis de nourrir il reste quelques graines dans la mangeoire la plupart du temps.
Grit, vitamineral et pierre à picorer demeurent en permanence à leur disposition. Ils ne mueront pas moins bien que d’habitude et ils ne remporteront pas moins de prix l’année prochaine parce qu’ils auront reçu moins de levure de bière et que j’aurai ajouté de l’eau à l’abreuvoir de temps à autres plutôt que de la renouveler.
Ils ne volent pas, sauf le weekend. Cela aussi n’est pas un handicap. Lorsque j’ouvre les fenêtres ils ne sont que quelques-uns à s’empresser de sortir.
Leurs abreuvoirs ne sont vidés et lavés qu’une fois la semaine au lieu de tous les jours. Cela ne les empêche pas de muer parfaitement. Ne voyez pas en ces révélations un plaidoyer pour une réduction des soins à prodiguer en cette saison.
Je tiens seulement à démontrer que les pigeons peuvent très bien muer, même s’ils ne bénéficient pas d’un suivi rigoureux.
Je préfèrerais pouvoir présenter régulièrement de la levure de bière et de la Naturaline et leur donner un bain en temps de mue, mais je n’en ferai pas un drame si les circonstances m’en empêchent. Comme déjà dit, je ne crois pas que c’est l’hiver que se remportent les prix pour l’année suivante.
Les pigeons doivent être en parfaite santé pour engager la mue, comme pour débuter la saison des concours. Je fais toujours confiance aux produits complémentaires naturels pour activer la mue. Il n’empêche qu’un pigeon sain n’a pas plus besoin de petits « extras » pour faire une bonne mue que pour bien figurer dans les concours.
Les classiques pour pigeonneaux.
Dans un précédent article je vous ai appris n’être pas satisfait du comportement de mes pigeonneaux. Cela a pu passer jusqu’à la fin du mois de juillet, mais ils ont déçu dans leurs classiques d’août et septembre. Je n’ai engagé qu’une poignée de petites femelles dans ces concours.
Elles avaient peut-être été insuffisamment soumises à l’obscurité au colombier, mais manquaient probablement de « classe ». Ces concours comptaient pour le Championnat de l’Union anversoise. J’ai pu le remporter, sans elles, parce que j’avais récolté suffisamment de points avant cela. A mes yeux ce titre est à Anvers le plus beau et le plus honorifique qui soit. J’espère que Ward sera rétabli à temps pour pouvoir assister à la remise de mon trophée, car sans son aide, je n’aurais pas pu le remporter.
[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]
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Un Hobby pas comme les autres – pigeons
Les pigeons voyageurs en hiver