Sport Colombophile Pigeon Voyageur
18 avril 2020 Par admin

Sport Colombophile – pigeon voyageur

Sport Colombophile Pigeon Voyageur

Qui y a mordu en jouit pleinement et trouve une réelle satisfaction à pratiquer le sport colombophile.
Chaque saison charme par l’élevage, les premières sorties et volées des pigeonneaux, les concours etc.
On reste en mouvement parce qu’il y a toujours à faire. C’est si important pour les jeunes que pour les aînés.
L’arrivée d’un concours est un sommet pour bon nombre de colombophiles. Que ce soit de la vitesse ou du fond, peu importe.
Je ne puis décrire ce que je ressens lorsque je vois arriver un pigeon qui se donne à fond pour terminer sa course et plonge telle une fusée droit sur la planche d’atterrissage.
Cela produit une émotion sans égale. Je m’imagine que cela pourrait être redoutable pour le cœur. Mais lorsque je ne rencontre que des têtes grisonnantes et des gens avec le sourire aux lèvres lorsque je rallie le local du club une heure plus tard, je me rends compte combien notre sport est beau.
Il ne menace nullement le cœur, sans quoi les têtes grises ne seraient pas si nombreuses parmi nous.
Je puis parler de têtes grises, car nous formons une population âgée.
Dieu soit bénit de nous laisser toujours jouer à pigeons, car nous ferions triste figure sur un 100 mètres ou sur un terrain de « foot ».
Avec un peu de chance ou d’aide le colombophile peut jouir de son sport jusqu’à sa dernière heure.
Lou Wouters l’a fait. Arrivé à la moitié des quatre-vingts ans il apparaissait au local avec 3 à 6 pigeons au maximum.
J’entends toujours sa prompte réplique à la remarque: Lou, ton panier est bien petit. « Mon âge ne me permet plus d’en porter un plus grand. » La vraie raison tenait dans le fait qu’il n’avait plus qu’une quinzaine de pigeons, éleveurs y compris. Tout ne lui réussissait plus si bien que par le passé, mais Lou limitait son travail et continuait à jouir pleinement de son hobby.
Lou n’a jamais ou rarement clôturé une saison de concours avec perte. Mais moins il engageait de pigeons, plus il était difficile de lui rafler quelques mises.

 

Le passé
Mes parents, de très braves gens, ont travaillé dur la terre durant toute leur vie, sans jamais prendre un jour de congé. Il fallait traire les vaches matin et soir et les petits nains plantés dans le jardin n’ont jamais fait le travail. J’étais un « tardif » et je n’avais que 25 ans lorsque mon père est décédé. Lorsque j’ai eu ma première petite voiture, je me permettais un petit tour par Eindhoven en Hollande.
Ce n’était pas bien loin, moins de 100 kilomètres, mais c’était le premier contact avec l’étranger pour mes parents. Deux de mes frères et un beau-frère, tous plus âgés que moi, sont devenus colombophiles.
Qui les entend évoquer leur jeunesse et les possibilités de divertissement en ce temps, comprend vite pourquoi les colombophiles étaient si nombreux alors.

La jeunesse
Comme à peu près toute vie associative dans le pays, le sport colombophile bat en retraite dans les pays voisins comme chez nous.
La R.F.C.B. est régulièrement pointée du doigt parce qu’elle fait si peu de promotion pour notre sport.
Mais tout n’est pas si simple.
La jeunesse ne s’intéresse plus à la colombophilie qui sollicite beaucoup d’efforts et de persévérance pour tout qui veut accéder au « top » et s’y maintenir. La jeunesse et les adultes qui sont envoyés très tôt à la retraite ont d’autres ambitions et ne veulent pas s’engager dans notre sport.
La voiture, l’ordinateur, les vacances sont bien plus intéressants que le sport colombophile. Mon fils et ma fille se sont intéressés aux pigeons lorsqu’ils étaient enfants. Vinrent les études, les sorties, le petit ami ou la petite amie, les vacances et c’en était fini du pigeon. Agés de 25 ans, ils avaient déjà visité la moitié du globe terrestre. Comparant cela avec ce que nous avons vécu, mes parents et moi-même je comprends aisément que le monde a énormément changé ces dernières années et que le nombre de colombophiles va continuer à se réduire. Cela n’empêche que je persiste à croire que notre hobby est passionnant pour qui a hérité du microbe.
Il ne faut pas des masses de pigeons pour avoir du plaisir et pour bien jouer les concours. Moins de pigeons vous aurez, plus vous pourrez consacrer du temps à d’autres choses. Prétendre que le colombophile ne peut jamais prendre de congé est une fable. Il est des moments de répit dans l’année.
Qui jouit de l’aide d’un membre de la famille ou d’un ami peut se permettre plus d’une escapade.

La Station d’Elevage aujourd’hui
Réputée pour être le plus grand centre d’élevage de pigeons voyageurs au monde, la Station d’Elevage a plus de cinquante ans aujourd’hui. Elle héberge toujours 5.000 couples et elle possède un très bon matériel d’élevage.
De nombreux amateurs ont bien réussi avec les petites bagues d’or.
S’il n’en était pas ainsi il y a longtemps que la Station eut du fermer ses portes. Il n’empêche que nous élevons plus de mauvais que de bons pigeons. Il faut un peu de réussite. Certains amateurs achètent quatre pigeonneaux et y trouvent deux petits champions. D’autres réussissent moins bien, même s’ils partent avec 20 ou 30 pigeonneaux.
Il faut tenir compte aussi du rôle joué par l’amateur.
Il faut regretter pour le sport colombophile et pour la Station d’Elevage que nous perdons tant d’amateurs. Jadis, tous les jeunes d’hiver présentés dans « Pigeon Rit » étaient vendus huit jours après l’annonce. Cela va beaucoup moins vite ces dernières années.
Les amateurs âgés sont nos plus nombreux clients. Nous en perdons quelques-uns chaque année et ils ne viennent jamais de jeunes pour les remplacer. Nous ne pouvons rien changer à cette situation, mais nous devons en tenir compte.
Nous devons nous occuper encore d’avantage de la grippe aviaire. L’avant-saison de 2006 nous avons vécu avec la peur au ventre.
Interdiction de rassembler des pigeons et d’organiser des expositions. Nous ne pouvions entrer en France. Personne n’était pressé pour se procurer des pigeonneaux en ces temps de complète incertitude. Si on avait trouvé un oiseau mort quelque part il nous aurait été interdit d’envoyer des pigeons durant tout un temps alors qu’il y en avait beaucoup dans les plateaux. En 2003, lorsque fut décelé un cas de grippe aviaire à Malle, nous n’avons pu expédier des jeunes durant cinq semaines.
Il en résulta que nous dûmes stocker 5.000 pigeonneaux dont nous ne savions que faire et pour lesquels nous n’avions pas de place.
Personne ne veut des pigeonneaux qui ont laissé tomber deux ou trois rémiges. Certains amateurs réclament lorsqu’ils reçoivent des jeunes de 28 jours au lieu de 22. Nous avons été obligés de procéder à une sélection « à la main » ultra sévère alors. Nous avons probablement éliminé de nombreux bons pigeons et qui sait quelques futurs champions. La Station d’Elevage a subi une lourde perte financière à cette occasion.
Tout le monde en était touché.

 

L’avenir
La direction de Natural n’appréciera peut-être pas que j’ouvre le portefeuille de la Station d’Elevage, mais j’aime le franc jeu. Qui connaît le prix d’un pigeonneau de la Station (€ 17 en Belgique) ne doit pas être un génie commercial pour conclure qu’elle n’est pas une mine d’or. Elle emploie dix personnes et elle confie aussi régulièrement des tâches à l’extérieur. Il faut entretenir les colombiers, il yale matériel roulant, les graines, le suivi médical etc. On en arrive à conclure que la Station ne peut subvenir à ses besoins. Dans le passé nous avons toujours mis tout en œuvre pour pouvoir couvrir nos frais et nous y sommes parvenus la plupart du temps. Si la balance était plus ou moins en équilibre à la fin de l’année, personne ne faisait de remarque et tout le monde était satisfait. La situation actuelle et la constante augmentation des prix font que cette balance devient de plus en plus négative. La Station d’Elevage fait partie de la firme Natural. Nous la tiendrons en vie tant que nous pourrons couvrir les frais et même avec une perte acceptable.
Les gens qui ont travaillé toute leur vie à la Station sont fiers d’avoir participé à son évolution. Ce serait un désastre si la Station d’Elevage ne pouvait survivre. Avec les risques dont nous menace la peste aviaire et le recul spectaculaire du nombre de colombophiles nous devrons modifier sensiblement notre parcours si nous voulons garder la tête au-dessus de l’eau. J’ai fait la proposition de réduire d’un quart les couples de producteurs. Si une grippe aviaire se déclenche et que nous ne pouvons envoyer des pigeons nous devrons de toute manière réduire l’élevage de 25%.
Nous disposerons alors de colombiers vides qui nous permettront d’héberger des éleveurs séparés. Lorsque nous élevons avec moins de couples la sélection peut être plus sévère et l’élevage ne peut qu’en bénéficier. Nous devrons aussi élever de quelques euros le prix des pigeonneaux. J’ai proposé de pratiquer des prix différents pour les jeunes d’hiver et les jeunes d’été. Je ne sais pas pour l’heure ce qu’il en résultera. J’y reviendrai plus tard ou vous le lirez lors de la première publication pour annoncer la vente.
Une augmentation de prix n’est jamais acceptée avec sympathie par le client. Je préfère pouvoir pratiquer une diminution et même des soldes, mais c’est impossible. J’ai 33 ans d’ancienneté à la Station. Cela me ferait un mal énorme, ainsi qu’à tous les collaborateurs si elle venait à devoir fermer ses portes. Pour l’éviter, il faudra revoir son programme le plus rapidement possible et adapter les prix. J’espère que vous voudrez le comprendre et l’admettre.

[ Source: Article édité par M. André ROODHOOFT – Revue PIGEON RIT ]

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