La Station d’Elevage – Descheemaecker PIGEON CENTER
Un lecteur hollandais me demande par écrit: « Ne pourriez-vous révéler dans Pigeon Rit de quelle manière vous assurez la bonne santé des pigeons à la Station d’Elevage? Une colonie d’une telle envergure doit probablement subir des cures préventives. Quelles sont-elles? Quels médicaments administrez-vous contre les vers et la coccidiose?
Réponse
Je comprends parfaitement votre question et votre jugement. La Station d’Elevage héberge annuellement 15.000 pigeons. Une telle masse se voit confrontée, c’est normal, à tout ce qu’un pigeon peut subir. Malgré cela, je vous l’assure, nous ne procédons jamais à des cures préventives ou aveugles à la Station d’Elevage. Vous parlez vers et coccidiose, mais je développerai le schéma complet des interventions à la Station d’Elevage à votre intention.
Vaccinations
Pas de cures préventives donc, mais nous vaccinons chaque année avec un vaccin inactivé contre la paramyxo et la paratyphose.
Paramyxo
Nous vaccinons contre la paramyxo entre février et avril. Cela se pratique lorsque nous trouvons le temps qu’il faut. Mettre 15.000 pigeons dans les paniers, les présenter un à un pour les injecter demande pas mal de temps.
Paratyphose
L’utilité de procéder à une vaccination contre la paratyphose est toujours très contestée. Il y a trente ans environ, j’ai commencé à vacciner tous les pigeons de la Station d’Elevage contre la paratyphose. Ce vaccin s’applique le plus souvent quelques semaines avant les accouplements. En plus de quelques examens sur petite échelle, nous présentons deux ou trois fois l’an à un laboratoire des excréments de toute la Station à la recherche de parasites ou de bactéries. J’ose prétendre que nous ne décelons jamais plus de paratyphose depuis que nous pratiquons la vaccination contre la salmonellose. Les vétérinaires et professeurs peuvent prétendre ce qu’ils veulent. Mon expérience à la Station d’Elevage m’a convaincu à fond que la vaccination contre la paratyphose, avec un vaccin adéquat est bien utile.
Poquettes et diphtérie
Nous ne vaccinons pas contre les poquettes et la diphtérie. Il arrive de temps en temps que des poquettes apparaissent à la fin de l’été chez les éleveurs, mais cela n’a jamais posé problème à ce jour.
Adeno
Chaque année nous gardons un à deux milliers de pigeonneaux à la Station d’ Elevage. Ils sont appelés à remplacer les producteurs âgés de cinq ans et qui se vendent ainsi que ceux qui n’ont pas survécu à la sélection annuelle. L’adeno frappe légèrement quelques pigeonneaux de temps à autres.
Tête et voies respiratoires
Les pigeons jouissent d’énormes masses d’oxygène dans les colombiers aérés au maximum à la Station d’Elevage. Les vieux n’ont jamais eu de problèmes de la tête ou des voies respiratoires. Nous vérifions journellement et tout pigeon malade est enlevé et éliminé. Les producteurs ne reçoivent jamais d’antibiotiques. Il arrive que l’un ou l’autre pigeonneau présente un nez sale à la fin de l’été. Si seulement quelques-uns sont touchés nous les éliminons; mais si le mal menace de s’étendre nous administrons pendant quelques jours un antibiotique. Comme nous traitons rarement et sans excès les jeunes aux antibiotiques l’intervention agit vite et bien.
Trichornonose
Nous ne pouvons prévoir ou exterminer la trichomonose. L’expérience m’a appris qu’elle revient régulièrement. Même lorsque les producteurs à l’élevage sont traités fortement les jeunes à sevrer présentent régulièrement de la tricho. Il est utopique de croire que l’on élimine définitivement la tricho en traitant les pigeons. Pour cette raison nous n’exagérons pas les traitements à la Station d’Elevage. Lorsque les jeunes apparaissent dans les plateaux au début de janvier nous faisons une cure de Ronidazole de huit jour au moins. Nos répétons un même traitement vers le milieu de la saison d’élevage. Normalement nous nous tenons à ces deux interventions. Je peux comprendre que les pigeonneaux que nous envoyons ne sont pas tous indemnes de tricho au moment de l’envoi. Je sais aussi que la majorité des amateurs font une petite cure ou passent une pilule aux pigeons qu’ils introduisent. Cela s’avère nécessaire, n’importe d’où que proviennent les pigeons.
Coccidiose et vers
A la Station d’Elevage les pigeons séjournent sur des caillebotis depuis de longues années. Cela réduit fortement le risque de subir une infection de coccidiose ou de vers. Il est cependant indispensable de pratiquer une hygiène parfaite et de surveiller les pigeons venus d’ailleurs. Il ne faut pas croire que les caillebotis éliminent tout risque de contamination. Lors des examens nous découvrons parfois l’un ou l’autre oocyste mais je ne puis me rappeler avoir jamais subi une infection de coccidiose. Il n’en va pas de même pour les vers. Tout oeuf de ver est redoutable. Il y a peu des pigeons nouvellement introduit ont posé problème. Nous avons rapidement décelé le mal et nous avons pu employer à temps les moyens nécessaires. A part le cas précité, il y avait des années que nous n’avions plus trouvé un oeuf de ver à la Station d’Elevage.
Médication contre coccidiose et vers
Dans ce qui précède vous avez pu lire que la Station d’Elevage ne pratique pas de cures aveugles et très peu de curatives. Vous voulez connaître des médicaments contre la coccidiose et contre les vers? Consultez d’abord votre vétérinaire, c’est le meilleur conseil que je puisse vous donner. Cela coûtera moins cher que de recourir régulièrement à des cures aveugles. Si vous assurez l’hygiène dans vos colombiers vous n’aurez pratiquement pas de problèmes de coccidiose ou de vers. Je veux répondre concrètement à votre question. Baycox (Bayer) est un produit efficace contre la coccidiose. Il suffit d’en ajouter 4 ml au litre d’eau dans l’abreuvoir pour vaincre le mal. Lors de forte chaleur la dose peut être réduite à 2 ou 3 ml/litre. J.P. Duchatel de l’Université de Liège, m’a appris récemment que Ivomec dans l’eau de boisson agit bien contre les vers capillaires. Il débarrasse également les pigeons de tous parasites externes. La dose est de 3 ml au litre durant 24 heures. Je connaissais Ivornec mais j’ignorais qu’il pouvait agir via l’abreuvoir. Il y a deux ans j’ai essayé d’ajouter de l’Ivomec à l’eau de boisson par curiosité. A première vue le produit s’incorporait bien à l’eau, mais il se concentrait au fond de l’abreuvoir après quelque temps.
Je me demande si la substance active se mélange vraiment bien à l’eau. A qui veut l’essayer je conseille de laisser les pigeons sans eau durant un jour au moins, avant de passer au traitement. Je ne laisserais pas l’abreuvoir avec Ivomec 24 h. au colombier mais je l’enlèverais régulièrement afin de pouvoir bien remuer l’eau avant de le remettre en place. Récemment est apparu sur le marché Noromectin. Ce produit est comparable à Ivomec mais il coûte bien moins cher. Je l’emploie de temps en temps chez moi pour combattre les parasites externes. Il suffit de verser une ou deux gouttes dans le cou du pigeon. Certains amateurs s’attaquent aux vers en mettant une ou deux gouttes d’Ivonnec ou de Noromectin dans le bec. Cette manière d’agir donne de bons résultats, mais au prix d’un sacré travail! Il faut toujours être extrêmement prudent avec des produits qui ne sont pas destinés spécialement aux pigeons. Je connais un amateur qui a injecté 0,2 ml d’Ivomec à ses pigeons. La réaction a été catastrophique pour quelques uns. Certains pigeons ont montré des signes de nervosité et de déséquilibre. D’autres ne se sont plus jamais remis. Laissons là la seringue et n’exagérons jamais!
[ Source: Article édité par M. André Roodhooft – Revue PIGEON RIT ]
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