colombier modèle de François Van Riel pigeon voyageur M1
19 avril 2021 Par admin

Un colombier modèle n’est pas une question d’argent

colombier modèle de François Van Riel pigeon voyageur M1

Vue d’ensemble sur le colombier-modèle de François Van Riel

Cette fois-ci je me passerai, pour autant que possible, de raconter des souvenirs personnels, pour m’occuper d’autant plus du présent, car les amis de «Pigeon Rit» – «Le Sport Colombophile» viennent de rendre visite à mon fils François. Motif de ce déplacement : l’aménagement du colombier modèle qu’il vient d’ériger à l’arrière-plan de sa villa dans un quartier résidentiel, répondant en tout aux exigences des commissions chargées de l’inspection des nouvelles constructions urbaines et rurales, et sans porter la moindre atteinte à la tranquillité des voisins. A moins que l’homme moderne se trouverait moins à l’aise en contemplant l’envol régulier d’une horde de pigeons que par le passage strident et assourdissant des avions à réaction.
Il est sans doute intéressant de s’entretenir au sujet de l’installation du colombier en hiver, étant donné que des améliorations peuvent encore être effectuées de toutes parts. Par cette occasion j’aimerais faire une comparaison avec les colombiers de Huyskens-Van Riel, lesquels ont été construit une vingtaine d’années plus tôt, et lesquels, à partir des années ’50, ont servi de modèle à pas mal d’autres installations, bâties ci et là dans notre pays et à l’étranger. Pour François le même phénomène s’annonce d’ores et déjà, car nombreux sont ceux qui, déjà, venus de tous les coins du pays, vinrent y jeter un coup d’oeil.



L’ESSENTIEL EST RESTE
Bien que mon fils et moi avons pris un point de départ tout à fait différent l’un de l’autre, tout le monde pourra constater que les principes, c’est-à-dire, l’essentiel, sont restés identiques. Mes installations ont été bâties en les adaptant aux besoins spéciaux du tandem Huyskens-Van Riel, mais étant donné la vaste façade et la largeur de quatre mètres, il restait en dessous du colombier une espace suffisamment étendue pour y aménager un hall d’entrée et quelques chambres, de sorte que l’idée me vint d’y habiter moi-même. Depuis longtemps François était à la recherche d’un terrain apte à y construire une villa dont toutes les accomodations nécessaires à une vie familiale et agréable pourraient être aménagées au rez-de-chaussée, mais dont le grenier serait tout disposé à y loger ses pigeons. Une Concession à faire à son épouse : pas question d’un escalier menant au colombier dans la partie habitée, ce qui, tel que se présentent les choses à l’heure actuelle, semble plutôt un avantage pour les deux parties en question : les humains et les bêtes.
Evidemment, nous avons dépensé pas mal d’heures à en régler la planification, et je puis me vanter d’avoir servi en quelque sorte de conseiller averti, alors que les pour et contre des anciens colombiers étaient pour nous deux de notoriété publique. Nos soucis majeurs, les voici : installations sèches et simples (presque primitives), sans la moindre forme de chauffage (non plus des radiateurs derrière les colombiers), mais une aération idéale à même le toit, sans que l’on doive apporter ci et là quelque ouverture dans la façade. C’étaient là les conditions primordiales. Les pigeons, eux, ne sont guère des oiseaux tropicaux; dès le moment que l’humidité est exclue, ils résistent parfaitement à une température, fût-elle relativement basse.
Il existe encore d’autres similitudes entre les deux pigeonniers. Ainsi la direction, laquelle est restée au sud-est pour le centre du rectangle, alors que mes installations avaient plutôt tendance à prendre une allure plus large parce que l’angle pointu initial en avait été éliminé, mais où !’axe principale n’en était pas moins dirigée dans le même sens. Il reste encore une autre ressemblance entre les deux : chez François aussi !e bois constitue l’élément substantiel de son grenier colombophile, soit du plancher dans le véritable sens du terme, lequel il a eu soin d’induire de glue et de l’écorcher minutieusement par la suite, pour que nulle fente ni crevasse ne puisse se manifester, lors du nettoyage au moyen de la raclette. C’est pourquoi le sol a été couvert de planches de triplex, «waterproof» celles-là, de sorte qu’ils n’absorbent ou ne permettent guère la traversée de la moindre humidité.

colombier modèle de François Van Riel pigeon voyageur M2

MATERIAUX MODERNES
Endéans les vingt ans qui viennent de s’écouler, il est évident que pas mal de matériaux nous veaux ont envahi le marché. Mon fils en a fait un usage judicieux. Mes installations furent couvertes de tuiles de Pottelberg, par suite des espaces intercalées qu’elles offraient, permettant à l’air pollué de se dégager,, avec ci et là, naturellement, quelques tuiles en verre ou creuses. Ces dernières nous les retrouverons aussi sur les nouvelles installations, mais le toit est constitué intégralement de tuiles flamandes améliorées, avec une surface copieusement polie. Celles-ci offrent l’avantage très appréciable d’empêcher définitivement la formation des couches de mous-se sur le toit.
L’avant-plan des colombiers est entièrement composé de planches en plastic, lesquels ont l’énorme avantage de garder leur blancheur initiaie, de sorte qu’il n’y a jamais lieu de les repeindre, à force, évidemment, de prendre soin à ce qu’elles soient nettoyées et entretenues comme il faut. Seulement, cela ne demande qu’un minimum d’efforts. Derrière le plancher extérieures en plastic il y a une plaque composée d’isolation de 4 à 5 cm. d’épaisseur, avec comme élément central de la frigolité, laquelle, à l’intérieur du colombier, est entièrement couverte d’unalit. Les deux pigeonniers extérieurs ont le mur, du côté extérieur, en pierre; seulement le mur intérieur est séparé de l’extérieur. On pourrait parler d’un, double mur. Là non plus le moindre danger d’humidité, même s’il est à même de faire descendre la température de quelques degrés par l’apport d’un froid supplémentaire. Mais, répétons-le : ne craignez pas le froid quand il s’agit de vos pigeons. Ce dont je suis néanmoins un peu jaloux, pour ne pas y avoir songé avant vingt ans, c’est la charmante terrasse de presque deux mètres de large, pourvue de dalles parfaitement adaptées au milieu, ainsi que d’une muraille de 50 cm.
«Fini des attentes énervantes à l’intérieur du colombier», prétend François, «un fauteuil confortable, installé dans quelque coin propice, me conviendra beaucoup mieux. Dès que mon premier sujet entre, je me trouve derrière lui au colombier, de sorte que pas une seconde ne sera perdue inutilement»: Et comme il a raison en parlant ainsi !

DE L’AIR A VOLONTE
L’amélioration la plus concluante, qu’il a par rapport avec mes propres installations, c’est que pour une superficie globale du grenier, laquelle est d’environ 140 m2, il n’en employé qu’environ 35 m2 pour héberger les volatiles jusqu’à une hauteur de deux mètres. Sachant que la faîte du toit s’érige à presque quatre mètres au-dessus du sol, on comprendra d’emblée qu’une masse d’air pur lui est réservée à chaque instant, car chaque colombier est couvert de treillis, permettant l’air de circuler délibérément vers le grenier. On se plaint souvent de la véritable plaie que constitue le surpeuplement des colombiers. Tout compte fait, il serait parfaitement exclu que celle-ci se fasse jour dans les nouvelles installations. Les colombier mesurant respectivement 2,4 m x 2,5 m x 2 m, sont, par leur superficie plu-tôt restreinte, aptes à recevoir 9 casiers tout au plus; il est vrai que l’un d’eux est un tout petit peu plus grand, soit 3 m x 2,5 m x 2 m, et là il y a place pour douze au total. Celui qui sait compter, se rendra compte que les veufs auront à leur disposition, quelles que soient les circonstances, au moins un mètre cube d’air pur par sujet, et à vrai dire, même du quadruple, voire du quintuple, étant donné l’aération continuelle. Cela est tout aussi bien le cas pour ce qui est des éleveurs et des jeunes, parce que je présume que du grenier en son entier pas plus d’un tiers n’a été aménagé en logis colombophiles, tandis que les deux autres tiers restent disponibles comme réserve pour l’apport d’air sain. et pur, lequel, de par la présence du toit susmentionné, se voit renouvelé et refraîchi à chaque instant. Ajoutons-y deux petites fenêtres au grenier même, lesquelles se voient grandes-ouvertes par temps chaud, afin de stimuler la circulation de l’air derrière les pigeonniers. Encore des réserves de plus en air frais. Et c’est là que réside, à mes yeux, le grand avantage des nouvelles installations sur les anciennes. Pour un père il sera toujours agréable de constater que le fils y est allé de façon encore plus éveillée que lui-même. Sur-tout quand on s’y est mis d’un coup de main, disons-le sans fausse honte, parfois très utile.



EN CAS DE FAILLITE, JE N’EN VOUDRAI QU’A MOI-MEME
Peut-être dois-je vous dire encore que, au cours de l’hiver, François vient d’apporter pas mal d’améliorations à ses casiers. Il dispose de deux types bien distincts : l’un profond, l’autre plutôt large. Les premiers cités ont une largeur de 0,50 m, 0,65 m de profondeur et 0,45 m de hauteur; le second révèle respectivement les mesures sui-vantes : 0,80 m, 0,45 m et encore 0,45 m. Pour le premier type de casier, il a enlevé toutes planches superflues. Tout au dessus il a aménagé des rails extrêmement minces, sur lesquels un treillis peut être manoeuvré soit vers l’avant, soit vers l’arrière. Le nettoyage se fait dans un temps record, dans les meilleures conditions possibles, parce qu’il ne s’agit, en somme, que de simples caisses carrées, ayant des parois et des fonds extrêmement glissants. François est à même de vouer tout son temps à ses pigeons et il est vertement décidé de re-gagner sa place — d’ici quelques années — parmi l’élite anversoise du demi-fond et du fond. «En cas de faillite, je n’en voudrai qu’à moi-même», c’est ce qu’il m’a dit dans un élan confidentiel. Et j’ai tendance à le croire, parce qu’il dispose à présent de tous les atouts, qui sont à la base du ,succès en colombophilie. Il dispose d’un pigeonnier sain et sec, dont j’es-time vous avoir entretenu assez longuement déjà. De plus, il a de quoi réussir en ce qui con-cerne la qualité de la race, car dès les débuts du tandem Huyskens-Van Riel, François disposait déjà d’éleveurs appréciables de la lignée du «Steek», lesquels ont toujours été accouplés à des nouvelles acquisitions avec un apparentage certain avec la tribu Huyskens-Van Riel. Au moment où je me persuadai de vendre ma colonie à mon grand ami Noël De Scheemaecker, François était depuis longtemps armé en vue d’une telle éventualité, ce que l’avenir a du reste clairement prouvé, parce qu’il s’avéra parmi les meilleurs au cours des années ’60. Songez seulement à ses succès, remportés en 1964.
Vous savez que je suis toujours enclin à prétendre : «De vrais pigeons de race se manifesteront sur toutes les distances». Cette thèse, mon fils vient de l’appuyer au cours de ces deux dernières années, et je suis persuadé qu’il continuera dans cette même voie. En 1971 il prouva ses aptitudes sur Quiévrain à la «Brasschaatse Verstandhouding» (Entente de Brasschaat). Au cours de la saison qui vient de s’écouler, il y alla déjà un peu plus loin. Je ne vous cite que deux résultats, après que, début février, ses pigeons eussent été transférés dans leurs nouvelles installations. Le 11 juin, participant avec six pigeons, il remporta, parmi 309 concurrents, les 1er, 2ème, 6ème et 47ème prix sur St.-Quentin; deux enlogés sur Etampes lui fournirent, parmi 358 pigeons, les 3ème et 6ème prix. Récapitulons : 6 prix avec 8 pigeons, dont 5 parmi les dix premiers. Le 16 juillet, sur Noyon, il y allait avec 8 sujets dans un lot de 228 pigeons, et le résultat fut tout bonnement prodigieux : 1er, 3ème, 4ème, 7ème, 13ème, 15ème et 17ème prix. Il s’a-git là de prouesses dont j’étais l’habitué dans mes bonnes années, avant de devenir une célébrité dès mon affiliation à «l’Union», lequel me permit de me manifester sur l’échelle provinciale et nationale.
Jef De Scheemaecker me l’a déjà dit plusieurs fois : «Pour ma part François Van Riel, avec ses nouvelles installations, pourvue d’oiseaux de race et sains, reste le «coming-man» indiscutable de la région anversoise». J’espère qu’il obtiendra gain de cause, car cette éventualité est de nature à me procurer plus de plaisir encore que les prouesses fournies par les Huyskens-Van Riel d’un passé récent, et des Jef Van Riel dans un passé plutôt éloigné. C’est ainsi que les jeunes suivraient les traces de leurs ancêtres, dans le véritable sens de ce terme.
Pour finir une remarque encore. J’entends souffler certains : «Rien de difficile à tout cela, tant que l’argent reste disponible». Eh bien, les colombiers dont nous venons de traiter, sont relativement bon marchés, eu égard à la bâtisse toute entière, et sont de nature à être aménagés, avec des moyens plus restreints encore, là où il s’agit d’habitations moins vastes ou de petites maisons. Surtout si l’amateur lui-même ne rebute pas devant quelque effort physique personnel, et s’il est apte à fournir à lui seul quelque besogne manuelle. Car, croyez-moi, un colombier modèle n’est pas seulement une question de capital, mais bien le fruit de maintes délibérations et de réflexions fructueuses, de la connaissance approfondie de ses pigeons, et surtout de la foi dans la valeur du logis, bien aéré et sec, tout ceci étant selon moi aussi important que les pigeons eux-mêmes ou les qualités intrinsèques de l’amateur, pour qui veut briller dans notre cher sport.

[ Source: Article édité par M. Jef Van Riel – Revue PIGEON RIT ] 

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