colombophile pigeon
2 novembre 2020 Par admin

Un fin colombophile (1) – pigeon voyageur

colombophile pigeon

Débutant:
Es-tu d’accord avec moi, qu’actuellement il faut être un fin, oui un très fin colombophile pour parvenir à tenir ses pigeons en bonne santé et en bonne forme physique et même psychique? La colombophilie serait-elle devenue de plus en plus compliquée? Qu’en penses-tu? Ton expérience d’un demi-siècle doit pouvoir y répondre, si réponse il y a!

Victor:
Et tout d’abord il faut examiner en quoi consiste la différence entre un fin colombophile et les autres…

Débutant:
Cela me paraît simple. Le premier est celui qui remporte des succès, tandis que les « autres » en sont les victimes. Le « fin » colombophile sait comment conduire ses pigeons pour remporter des succès, les autres ne le savent pas. Victor: Mais lorsque ton « fin » colombophile, brusquement, ne remporte plus de succès, es-tu d’accord avec moi pour en conclure qu’il a fini d’être un « fin colombophile »?

Débutant:
Cela me semble logique, en effet. Et là je perds un peu la tête. A toi maintenant d’expliquer les raisons pour les quelles un colombophile qui a une certaine finesse d’esprit pour bien conduire ses pigeons, se retrouve, d’un jour à l’autre, sans solution pour redresser la situation.



Victor:
La raison profonde, je tâcherai de te l’expliquer. Et je prends Blaise Pascal avec moi pour tâcher d’éclairer le problème.
Pascal que le monde entier considère comme une des plus grandes intelligences qu’on ait connues, se questionnait également sur la question de savoir pourquoi l’esprit se trompait si souvent. Et il faisait la distinction entre ce qu’il appelait l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse. Les principes du premier sont palpables et tellement évidents qu’on ne peut se tromper. Mais les principes avec lesquels l’esprit de finesse -disons celui des colombophiles -est confronté sont si flous, si déliés, si nombreux qu’il est impossible qu’il n’en échappe…

Débutant:
Et donc s’il y en a un ou plusieurs qui nous échappent nous pouvons commettre des erreurs par ignorance…

Victor:
Tu dis là un mot que les colombophiles devraient employer beaucoup plus: l’ignorance. Mais ce mot va à l’encontre de ce que tous nous désirons, c’est d’être heureux… et donc d’en rechercher les moyens. Si on est fin colombophile on peut trouver et résoudre beaucoup de problèmes. Pas tous, car l’incompréhensible pour le colombophile ne cesse toutefois pas d’exister. Pour le fin colombophile le problème de la santé, à lui seul, constitue une difficulté insurmontable. Les causes qui peuvent ébranler la santé sont si nombreuses, et souvent totalement cachées que le colombophile ne sait pas comment solutionner le problème.

Débutant:
Mais le colombophile qui peut découvrir le plus grand nombre de causes de la méforme de ses pigeons, reste quand même plus fin colombophile que les autres?
A mon avis on est donc d’autant plus fin colombophile qu’on connaît le plus grand nombre de causes. Encore faut-il savoir comment y remédier. Pour ma part je crois que le plus grand handicap pour un colombophile est le manque de patience. Il veut forcer les choses et commet des bêtises qui ne pardonnent pas! Le crois-tu également, cher maître?

Victor:
Nous vivons au siècle de .a vitesse. Tout doit aller de plus en plus vite, nous ne connaissons plus le calme nécessaire pour vivre normalement. La patience, cette vertu suprême, disparaît à vue d’oeil. Peu de colombophiles ont la patience de laisser au pigeon le temps de devenir adulte. A l’âge de trois ans la plupart des pigeons sont « brûlés ».
C’est l’indice probant que le colombophile, lui aussi, succombe à la tentation de la vitesse.

Débutant:
Je me souviens que :on cher ami Victor Torrekens t’avait dit un jour qu’il fallait avoir beaucoup de yearlings et peu de vieux, mais alors des vieux d’une telle qualité qu’on puisse les jouer pendant cinq ans!

Victor:
C’est exact. Ce système permet d’être ultra sévère dans la sélection des yearlings. Mais le colombophile qui n’a pas la patience d’essayer ceux-ci avec patience, sans brûler les étapes, ne connaîtra pas le bonheur d’être un jour un champion qui tiendra de longues années.



Débutant:
On pourrait donc dire qu’être fin colombophile consiste aussi à bien se connaître soi-même, de connaître ses propres défauts. Et, surtout son impatience, souvent signe d’orgueil comme disent les psychologues. Et ce problème n’est pas simple! Mais à part cet aspect du problème, as-tu certaines idées concernant le genre de problèmes qui se posent au colombophile pour devenir de plus en plus un « fin colombophile »?

Victor:
Je tâcherai d’y répondre en te racontant les échecs que j’ai moi-même dû subir au cours de ma longue vie de colombophile.
Je puis pourtant t’avouer une chose absolument certaine: plus on sait des choses, plus on se croit donc « fin colombophile », plus on se rend compte que cette « finesse » se rétrécit avec l’âge! Tant il est vrai qu’il faut savoir beaucoup de choses pour savoir qu’on sait encore très peu!

Noël De Scheemaecker


Notices :

  • De moins en moins de colombophiles ont la patience nécessaire pour laisser à leurs jeunes pigeons le temps de devenir adulte. Cela explique pourquoi il y a si peu de pigeons de quatre et cinq ans dans les concours. La plupart sont brûlés après trois ans.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ] 

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