29 octobre 2020 Par admin

Un prix de tête – pigeon voyageur

Débutant:
Je ne suis pas un champion, mais je ne, suis pas, non plus, un zéro en colombophilie. Je flotte entre les deux. Je ne connais pas la désillusion de tant de champions de voir leurs prestations décliner d’année en année. Mais je ne connais pas, malheureusement la joie de voir mes prestations s’améliorer d’année en année. Je regrette de devoir t’avouer qu’avec tous les bons conseils que tu me prodigues, je n’arrive pas à remporter régulièrement des prix de tête. Peux-tu me dire pourquoi un pigeon remporte un prix de tête? Je suppose que ce n’est pas seulement son « origine », sinon on verrait toujours les mêmes pigeons se classer en tête des concours. Je suppose aussi que ce n’est pas la « science » du colombophile, son savoir, qui conditionnent le succès de tel ou tel pigeon. Mais alors, cher maître, dis-moi donc ce que tu en penses… et si, moi aussi, un jour je pourrai goûter la joie de me hisser petit à petit au niveau des champions. Je ne suis qu’un petit amateur, et je veux le rester. Car je connais certains « champions » qui ont un grand renom, mais, lorsqu’on compare leurs résultats avec ceux d’un petit, ce dernier est proportionnellement bien plus fort que les premiers. Si j’augmentais le nombre de mes pigeons j’aurais sans doute plus de chances de remporter un prix de tête, de temps à autre, mais je ne veux pas être esclave de mes pigeons. La colombophilie est pour moi un « hobby », mais un « hobby » que je voudrais pratiquer avec un peu de succès.

Victor:
Tu m’as posé, à un certain moment, une question curieuse mais capitale:
« pourquoi un pigeon se classe-t-il en tête? »
Un jour, lors d’une réunion du Flying Club de Belgique, je posai cette même question à mon ami Georges De Paduwa. Il me regarda avec l’air d’être étonné par ma question. Et il me répondit: celui qui prend la direction la plus « directe » vers son colombier.

Débutant:
Il est évident que cela doit correspondre à la réalité, car ce n’est pas toujours le pigeon qui vole le plus vite qui se classe en tête, s’il n’a pas suivi le chemin le plus court. Mais me voilà donc arrivé à te poser la question: « pourquoi n’a-t-il pas suivi le chemin le plus court? » Si nous pouvions résoudre ce problème, nous serions déjà fort avancés dans la recherche « comment remporter un prix de tête ».

Victor:
Puisque, pour suivre le chemin le plus direct vers son colombier, le sens de l’orientation doit incontestablement jouer un rôle prépondérant, nous devons nous demander si le sens de l’orientation, qui réside dans la tête, est en rapport direct avec l’état physique du pigeon. Nous savons que quand un colombier est en forme « tous les pigeons » s’orientent correctement, et ne perdent pas leur temps en cours de route en faisant des détours parfois considérables. Ils se classent tous dans les prix. Que s’est-il passé? Pourquoi… pourquoi…? Et où? Dans la tête? Dans le corps?

Débutant:
Dans les deux sans doute. Quand moi je me sens bien dans mon corps, c.-à-d. quand je ne sens pas que j’ai un corps, quand celui-ci ne me pèse pas, alors j’ai l’esprit plus lucide. Quelque chose de ce genre se passerait-il aussi chez nos pigeons? J’imagine que oui, mais alors tout est trouvé. L’état physique du pigeon doit être en parfait état pour que la tête fonctionne à la perfection.
Crois-tu que je raisonne logiquement?

Victor:
Je le pense. Mais entendons-nous bien. Nous parlons ici de pigeons qui ne sont pas malades. Car ceux-ci n’ont aucune chance de se classer, même si la maladie n’apparaît pas à première vue aux yeux du colombophile. Mais, comme le disait notre collaborateur le Dr. Stosskopf, la simple santé ne suffit plus actuellement pour que le pigeon puisse bien se classer. Il faut un peu plus: il faut ce petit rien qui fait basculer le bon état physique du pigeon vers une bonne forme.

Débutant:
Et je suppose que c’est alors seulement que le pigeon utilise son sens d’orientation à bon escient et peut se classer en tête en suivant le trajet le plus court vers son colombier.

Victor:
Exactement. Mais tu oublies un facteur important: le pigeon doit bien être motivé pour avoir cette pulsion intérieure qui l’attire vers son colombier. Tu sais qu’un pigeon en grande forme mais qui a été chassé de son casier par son voisin ne se classe pas. Il faut donc que le pigeon ne soit pas démotivé. C’est clair.

Débutant:
Mais pour faire basculer le bon état physique du pigeon vers une bonne forme, que peut-on faire? Tu as parlé d’un « petit rien » qui peut parfois suffire pour faire pencher la balance du bon côté. Victor: Il y a beaucoup de « petites choses » et nous en parlerons la prochaine fois.

Noël De Scheemaecker

Notices :

A quoi bon avoir un pigeon très rapide et en grande forme s’il s’oriente mal et fait un ou plusieurs détours pour rejoindre son colombier. Chaque kilomètre superflu fait perdre du temps et des places dans le classement. Il ne fait aucun doute que la précision dans l’orientation du pigeon est tributaire, non pas seulement de sa santé mais également de sa forme. Cela ne veut cependant pas dire que chaque pigeon en grande forme s’oriente bien. C’est là qu’intervient une qualité invisible et combien mystérieuse qui distingue le crack des autres. C’est aussi ce qui rend notre sport si passionnant.

[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ]