Un veuvage amélioré – pigeon voyageur
Débutant:
Tu m’as jadis raconté cette histoire de ton pigeon « Pau » qui t’avait fait réfléchir. Je me souviens que tu m’avais dit que celui-ci, à l’arrivée de Pau, n’avait pas tout d’abord rejoint le coin où sa femelle l’attendait, mais qu’il avait, en premier lieu, rejoint le casier à côté du casier de sa femelle. Le « Pau », la semaine précédant l’enlogement pour Pau, s’était emparé de ce casier en chassant le mâle qui occupait celui-ci. Cela t’a persuadé que l’instinct du territoire était plus fort que l’instinct sexuel. Le colombophile exploit-il assez cet instinct dominant?
Victor:
Je crois que là il y a un moyen d’améliorer le veuvage comme nous le pratiquons tous. A ce propos je te raconterai une autre histoire. Nous avions un pigeon « Petit Imbécile » qui promettait beaucoup à l’âge de deux ans, car il s’était distingué comme yearling. Mais au veuvage il ne répondait à mon attente, et se classait assez mal. Un jour le fameux champion Ernest Duray vint me voir, et je lui raconte l’histoire du « Petit Imbécile ». Noël me dit-il, ne lui montre plus sa femelle. Au lieu de cela tu mettras un autre mâle dans son casier, toujours le même et il va se battre quelques secondes avant que tu le prennes pour I’enloger. A son retour, ce même mâle l’attendra dans le casier du « Petit Imbécile ». Après quelques secondes tu lui enlèves l’autre. J’ai déjà eu le cas chez moi cela a marché!
Débutant:
Et cela a « marché » aussi chez toi?
Victor:
Et combien! Car l’Imbécile remporta quatre étapes de suite, quatre prix de tête. J’ai compris alors que I’intstinct du territoire est un instinct dominant.
Débutant:
C’est assez naturel d’ailleurs puisqu’il correspond à la défense du territoire où il trouve sa nourriture et qu’il protège dans ce but. On constate cela chez tous les animaux. En fait cela correspond à l’instinct de survie.
Victor:
Je crois que le colombophile pourrait mieux exploiter cet instinct. Il y a longtemps j’ai ainsi visité un super champion qui, à cette époque était exclu un peu partout parce qu’il remportait tous les premiers prix. Si je me souviens bien, car à 91 ans la mémoire peut flancher, c’était chez un certain Dupont à Hersaux.
Débutant:
Lui avait donc trouvé le moyen d’exploiter à fond l’instinct du territoire. Mais comment faisait-il?
Victor:
Voici en bref comment il procédait. Il disposait dans ce but de deux colombiers juxtaposés, séparés par une porte. Dans le premier colombier il y avait six casiers de veuvage. Dans le second six perchoirs. Dans chaque colombier six mâles, futurs veufs. Il éleva un jeune précoce en janvier avec six femelles, dans le colombier à casiers. Puis il enlevait les femelles, et les accouplait avec les six mâles qui avaient séjournés dans le colombier à perchoirs. Les mâles, qui avaient élevé, rejoignaient alors le colombier à perchoirs. Il y avait donc en tout 12 mâles et six femelles. Celles-ci furent enlevées après avoir couvé avec la seconde série de six mâles.
Débutant:
Je comprends bien la manoeuvre, mais comment procédait-il pour faire l’entraînement journalier des veufs, les six du colombier et les six du colombier à perchoirs. Il ne pouvait tout de même pas les lâcher ensemble?
Victor:
Cela est évident. Il leur fit faire la volée quotidienne une fois par jour. Après la volée ils rentraient toujours dans le colombier à casiers. Ensuite il lâchait les autres. Pendant que ceux-ci volaient il poussait les mâles, qui étaient entrés dans le colombier à casiers, vers le colombier à perchoirs. En fait c’est très simple. Le seul moment où le colombophile doit faire attention, c’est le moment où, avant l’enlogement, il lâche ses 12 veufs « ensemble ». Il y a donc deux veufs pour un seul casier. S’il veut encore augmenter la « pression », il peut mettre la femelle dans leur casier. Mais cela n’est même pas nécessaire, l’instinct du territoire suffit. Mais là le colombophile doit intervenir et réduire au minimum la durée de la bataille entre deux mâles. Idem à l’arrivée.
Débutant:
Le grand avantage pour le colombophile c’est qu’avec six casiers il dispose de douze veufs.
Victor:
Pour le petit colombophile, c’est un avantage et je leur souhaite bonne réussite. Mais en tout cas je vais appliquer ce système s’il plaît à Dieu.
[ Source: Article édité par M. Noël De Scheemaecker – Revue PIGEON RIT ]
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